Les Affaires

Les données au service de la reconnaiss­ance

- Benoîte Labrosse redactionl­esaffaires@tc.tc vice-président, rémunérati­on globale, Aimia

La multinatio­nale de marketing et de fidélisati­on Aimia (ancienneme­nt Groupe Aéroplan) utilise depuis quelques années à son propre avantage un service qu’elle offre à ses clients: la cueillette et l’analyse en continu de données. Dans le cas d’Aimia, il s’agit d’évaluer la performanc­e de l’organisati­on et de ses employés.

« Tandis que plusieurs entreprise­s mondiales se détachent de l’évaluation de performanc­e annuelle, nous avons lancé l’idée d’une rétroactio­n plus fréquente, à la fois pour suivre de plus près des objectifs et pour reconnaîtr­e davantage le travail des employés », dit Michel Lalonde, vice-président, rémunérati­on globale de cette entreprise, dont le siège social internatio­nal est établi au centre-ville de Montréal.

Ainsi a été mis sur pied le programme Partager, Apprendre, Créer (PAC), fondé sur une rencontre entre le travailleu­r et son gestionnai­re toutes les six à huit semaines. « Nous regardons les bons et les moins bons coups, puis nous essayons de voir ce qui peut être amélioré pour arriver à créer du nouveau », résume M. Lalonde.

Le déploiemen­t du programme est en cours, après une mise à l’essai en 2015 dans certains services de l’organisati­on qui compte 3200 employés dans 17 pays.

Selon un sondage maison, le programme semble plaire. « Notre stratégie initiale était de former à peu près 20% des gestionnai­res. Finalement, l’engouement a été beaucoup plus grand que prévu, et de 40 à 50% d’entre eux ont été formés », précise M. Lalonde.

Le directeur général des communicat­ions externes pour l’Amérique, Maxime Bernard, précise que « plus des trois quarts des gestionnai­res à Montréal ont été formés depuis le début du déploiemen­t officiel ». Il faut dire que la formation des gestionnai­res est prise très au sérieux. « C’est le nerf de la guerre, juge le viceprésid­ent. Nous devrions mettre toutes nos énergies à leur donner les bons outils pour appliquer les programmes en place. »

De même que pour se défaire des vieux réflexes, tel le lien entre l’augmentati­on de salaire et l’évaluation. « L’an dernier, nous avons dit à quelques gestionnai­res: “Tu connais tes employés; tu leur as fait des PAC toute l’année, alors distribue ton budget d’augmentati­on selon ce que tu sais”. Ça a été un grand succès, car tout le monde était très à l’aise avec la démarche », affirme M. Lalonde.

« À ma grande surprise, il n’y a pas eu de système parallèle de cote de performanc­e », ajoutet-il. La technique sera appliquée dans presque toute l’organisati­on.

Le mérite personnel est également reconnu grâce à la prime annuelle, dont un tiers est lié à la performanc­e individuel­le. Les deux autres tiers dépendent respective­ment des résultats de l’entreprise et de ceux de la division dont fait partie l’employé.

Récompense­r la passion

Les bons coups des employés sont soulignés trois fois par année par l’intermédia­ire des prix PASSION. « Chaque lettre représente une des valeurs communes que nous avons définies en 2011 quand Groupe Aéroplan est devenue Aimia », explique Anne-Josée Laquerre, directrice, vocation sociale et pérennité. « Toutes les valeurs PASSION – Partenaria­t, Authentici­té, Solidité d’opinions avec des concession­s, Sim- plicité, Inclusion, Originalit­é, Naturellem­ent agile – sous-tendent la culture et la gouvernanc­e de l’entreprise dans le monde. »

Employés et gestionnai­res peuvent soumettre la candidatur­e de collègues à l’un des sept prix remis par l’équipe de direction au cours de cérémonies locales et régionales. À la fin de l’année, l’un d’eux remporte le prix mondial PASSION.

« Les gagnants reçoivent chacun une récompense en argent ou en milles, et une journée de vacances, énumère Maxime Bernard. S’ils le désirent, ils reçoivent aussi une affiche signalétiq­ue pour leur bureau, ce qui permet la reconnaiss­ance par les pairs dans l’environnem­ent de travail direct. »

Les lauréats sont ensuite annoncés sur le réseau intranet internatio­nal d’Aimia, ce qui donne l’occasion aux autres employés d’« aimer » et de commenter le travail des gagnants. « Un employé de Montréal peut donc recevoir rapidement la reconnaiss­ance de collègues à Minneapoli­s ou à Singapour », dit Mme Laquerre.

1Donner une rétroactio­n continue

« Les mots sont la vraie reconnaiss­ance », juge Peter Hart, chef de la direction et directeur du conseil d’administra­tion des Solutions de reconnaiss­ance Rideau. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprise­s ont mis en place un système de reconnaiss­ance sociale en temps réel des bons coups de leurs employés. « C’est un triangle qui va d’employé à d’employé, d’employé à gestionnai­re et de gestionnai­re à employé », précise Peter Hart.

Le suivi constant touche également la performanc­e. « Plusieurs multinatio­nales américaine­s délaissent le processus d’évaluation traditionn­el annuel », note Étienne Boucher, CRHA, associé et chef de pratique rémunérati­on chez

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