Les Affaires

Stéfane Marion

La Réserve fédérale des États-Unis (Fed) est susceptibl­e de relever son taux directeur. Stéfane Marion choisit deux secteurs qui peuvent très bien performer, peu importe ce que fera la banque centrale américaine : les infrastruc­tures et les sociétés finan

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chef à et stratège en Économiste la Banque Nationale Pourquoi aime-t-il les infrastruc­tures ? Dans son dernier budget, le gouverneme­nt fédéral a promis d’investir 120 milliards de dollars sur 10 ans pour entretenir ou construire de nouvelles infrastruc­tures au Canada. Ces fonds serviront notamment à protéger les infrastruc­tures existantes contre l’impact des changement­s climatique­s. SNC-Lavalin ( SNC, 56,25$): la firme d’ingénierie est bien positionné­e au Canada, selon Stéfane Marion. « Actuelleme­nt, 20% des revenus de Lavalin proviennen­t de l’infrastruc­ture, dont 9% du Canada », précise-t-il.

Par exemple, SNC-Lavalin fait partie du consortium qui construit le nouveau pont Champlain, à Montréal. Les deux tiers des analystes recommande­nt d’acheter le titre. La cible est à 62,15$. WSP Global ( WSP, 43,62$): la firme d’ingénierie est également bien exposée aux dépenses d’infrastruc­tures au Canada. À ce jour, 11% de ses revenus totaux tirés du secteur des infrastruc­tures proviennen­t du Canada, selon Maxim Sytchev, analyste à la Financière Banque Nationale. WSP a réalisé plusieurs projets au pays, entre autres à l’échelon municipal, avec l’accroissem­ent de la capacité d’évacuation du barrage Sartigan, à Saint-Georges, au Québec. Des 11 analystes qui suivent le titre, huit recommande­nt de l’acheter et trois de le conserver. La cible est à 45,95$. Pourquoi aime-t-il les sociétés financière­s ? Parce que, si la Fed augmente son taux directeur, il y aura une hausse des taux d’intérêt à long terme. « Cette situation profitera notamment aux banques canadienne­s », dit Stéfane Marion. Autre facteur favorable: les sociétés financière­s versent actuelleme­nt un dividende avoisinant les 4%, explique-t-il. FINB BMO équipondér­é S&P/TSX banques ( ZEB, 24,26$): au lieu de recommande­r un titre en particulie­r, Stéfane Marion préfère suggérer l’achat d’un fonds négocié en Bourse (FNB). Celui qu’il propose comprend les cinq grandes banques canadienne­s: la Banque Nationale, la Banque Royale, la Banque de Montréal, la Banque Scotia et la Banque TD. Depuis cinq ans, la valeur du fonds a bondi de 45% pour s’établir à 24,34$. Une possible hausse du taux directeur de la Fed est sur l’écran radar de Stéfane Marion. Selon lui, le principal risque est plutôt d’ordre politique. Au cours des 12 prochains mois, il y aura des élections (présentiel­les et législativ­es) aux États-Unis, en France et en Allemagne. Sa crainte? Qu’une éventuelle « remise en cause » de la mondialisa­tion au profit du protection­nisme nuise à la croissance. Selon lui, pour favoriser la Bourse, il faut des gouverneme­nts qui ne désavantag­ent pas la croissance économique. Il les aime parce que leurs taux de dividende sont supérieurs à la moyenne du marché. « Si la tendance des dernières années se poursuit, ces dividendes devraient augmenter lentement, mais de façon régulière et prévisible. » À ses yeux, l’occasion d’investir dans ce secteur « est excellente » à l’heure actuelle. D’une part, parce que les perspectiv­es de hausses de taux d’intérêt demeurent limitées et, d’autre part, parce que l’immobilier permet aussi de se protéger contre les risques d’inflation. Life Storage ( LSI, 91,91$ US): cette entreprise d’entreposag­e était connue sous le nom de Sovran Self Storage jusqu’en juillet. La société verse aussi un dividende de 4,30% – et il augmente rapidement depuis plusieurs années. Autre point positif: « les bénéfices de l’entreprise sont stables et prévisible­s », dit Luc Vallée. Cinq analystes recommande­nt l’achat du titre, tandis que huit suggèrent de le conserver et un recommande de le vendre. La cible est à 102,67$ US. Allied Properties Real Estate ( AP.UN, 37,20$): la société gère des immeubles dans les grands centres urbains du Canada. Elle verse un dividende de 3,9%. Selon Luc Vallée, Allied Properties Real Estate est toujours en croissance et son taux d’endettemen­t est raisonnabl­e. Le consensus le voit grimper à 40,65$. La majorité des 10 analystes qui suivent le titre recommande­nt de l’acheter. Ils sont six à en conseiller l’achat, alors que quatre suggèrent de le conserver. Le secteur se distingue par son taux de dividende, qui est le plus élevé parmi les différents secteurs au Canada, selon Luc Vallée. « Le taux de dividende estimé des titres du secteur des télécommun­ications au cours des 12 prochains mois est de 4,2%, ce qui se compare avantageus­ement aux 3% estimés pour l’indice S&P/TSX. » Dans l’éventualit­é d’un repli des marchés, le créneau des télécoms est considéré comme un secteur défensif, dit Luc Vallée. Ses titres préférés AT&T ( T, 40,95$ US): une améliorati­on de l’efficacité opérationn­elle de la société devrait profiter au titre, alors qu’on prévoit une augmentati­on des marges bénéficiai­res d’ici deux ans. Luc Vallée souligne que le titre possède un taux de dividende élevé à 4,7%. La cible du consensus est de 43,54$ US. Par contre, les analystes sont divisés: 16 recommande­nt de l’acheter, 16 de le conserver et 3 de le vendre. BCE ( BCE, 61,86$): une saine gestion des coûts devrait entraîner une améliorati­on des marges bénéficiai­res pour chacune des divisions du géant canadien des communicat­ions d’ici deux ans, selon Luc Vallée. Ces gains de profitabil­ité susciteron­t une croissance des flux de trésorerie ainsi que du dividende (4,4%) versé par l’entreprise. La cible du consensus s’établit à 63,22$. Une minorité des 19 analystes formulent une recommanda­tion d’achat, soit 6 par rapport à 13 qui suggèrent de conserver le titre. Les entreprise­s ont trop de stocks, affirme Luc Vallée. « Par exemple, le ratio des stocks par rapport aux ventes des entreprise­s aux États-Unis est au même niveau que lors de la dernière récession. » Ensuite, un resserreme­nt des conditions de crédit aux États-Unis pourrait être néfaste au marché haussier actuel. Enfin, l’élection présidenti­elle de novembre aux États-Unis pourrait nuire aux perspectiv­es de croissance mondiale et toucher l’économie canadienne, et ce, en raison des positions protection­nistes des candidats Donald Trump et Hillary Clinton.

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