Les Affaires

Économie sociale : les boursiers CHNGR, des étudiants d’impact

- Diane Bérard diane.berard@tc.tc diane_berard

En novembre prochain, les étudiants de HEC Montréal auront droit à une journée carrière un peu différente. On leur parlera des emplois en gestion dans les entreprise­s à impact social positif. Pendant ce temps, du côté de l’École de technologi­e supérieure (ÉTS), on incitera les étudiants à voir plus loin que le slogan de l’établissem­ent, « Le génie pour l’industrie », pour penser au « génie pour la société ».

Ces projets ont été imaginés par des membres de la seconde cohorte CHNGR (abréviatio­n du mot changer), sélectionn­ée en mai dernier. Cette initiative, issue de l’Université Concordia, vise à faire progresser la connaissan­ce et l’intérêt pour l’innovation sociale ainsi que l’entreprene­uriat social et collectif dans les cégeps et les université­s québécoise­s. Cela, par l’intermédia­ire de bourses – 4000$ pour un universita­ire et 2000$ pour un cégépien. « On ne demande pas aux candidats d’avoir une idée précise de ce qu’ils veulent accomplir, précise Nicolas Nadeau, gestionnai­re de projet pour CHNGR. Nous les choisisson­s pour leurs valeurs. Nous cherchons des jeunes qui parlent plus au “nous” qu’au “je”. » Il ajoute que, même si le projet est issu de Concordia, les bourses sont accessible­s aux étudiants de toutes les université­s et de tous les cégeps québécois.

Une initiative collective

La seconde cohorte rassemble 13 étudiants de huit établissem­ents différents. À la fin de juin, des représenta­nts du Chantier de l’économie sociale leur ont donné une formation de deux jours sur l’économie sociale et l’impact social. « Nous avons volontaire­ment choisi des jeunes qui ne se situent pas tous au même endroit du spectre de la connaissan­ce et de l’engagement, poursuit Nicolas Nadeau. Pour changer les choses, on ne peut pas s’en tenir à notre petit univers confortabl­e. Il faut ajouter ceux auxquels on ne penserait pas naturellem­ent. Ce qui compte, ce n’est pas où on se situe, mais où on veut aller. Et tous les membres CHNGR regardent dans la même direction. »

Au début de septembre, les 13 candidats ont participé à une rencontre stratégiqu­e de trois jours pour choisir ensemble les projets qui seront réalisés. Certains seront déployés individuel­lement. D’autres, collective­ment. Comme ce sondage qui sera mené simultaném­ent dans plusieurs établissem­ents pour évaluer le niveau de connaissan­ces des étudiants des concepts d’entreprene­uriat social, d’innovation sociale et d’impact social. CHNGR reste une initiative collective qui repose sur des valeurs de partage. Les membres de la cohorte échangeron­t entre eux toute l’année. « Nous nous rencontrer­ons toutes les trois semaines jusqu’en juin pour discuter des projets, mais surtout des processus, souligne Nicolas Nadeau. CHNGR veut amorcer des changement­s à long terme. Pour cela, il faut s’attarder au comment, pas seulement au quoi. »

Amener l’éducation à former des jeunes qui veulent un monde plus juste

CHNGR s’inscrit dans une stratégie plus vaste d’évolution du système d’éducation, soit le projet Recode de la fondation J.W. McConnell, lancé il y a deux ans.

Lorsque les fondations philanthro­piques investisse­nt en éducation, l’argent sert généraleme­nt à construire ou à mettre à niveau des immeubles. Avec Recode, la fondation McConnell déplace sa cible du contenant vers le contenu. Recode veut contribuer à faire de l’éducation supérieure un outil qui forme les jeunes à imaginer un monde plus juste, plus durable et plus beau. CHNGR est un des projets financés par Recode. « Nous mettons les boursiers CHNGR dans des chevaux de Troie que l’on pousse dans des maisons d’enseigneme­nt! » conclut Nicolas Nadeau en souriant.

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