Éocycle mise sur sa nouvelle génération d’appareils 50 M$
À son arrivée en poste, en 2013, Richard Legault, président et chef de la direction d’Éocycle, a vite constaté que l’entreprise avait « la bonne technologie, mais pas le bon produit ». Le fabricant de petites éoliennes se lance alors dans une nouvelle phase de recherche et développement qui l’a mené, en mai dernier, à présenter son éolienne de deuxième génération.
« Nous pouvons maintenant accélérer les démarches de commercialisation de nos éoliennes sur le marché international », indique Richard Legault, un ingénieur qui oeuvre dans le secteur éolien depuis 25 ans. Il a notamment dirigé la firme de consultant Hélimax, créée en 1998 et revendue à une société allemande en 2010.
Un marché de 10 milliards de dollars
Éocycle, établie à Montréal, s’intéresse encore au même créneau, celui des acheteurs d’éoliennes de 20 ou 25 kilowatts (kW). Mais en améliorant la performance de ses éoliennes, qui génèrent jusqu’à 50 % plus d’énergie, l’entreprise estime pouvoir faire sa marque dans un marché qu’elle évalue à quelque 10 milliards de dollars.
« Le potentiel est immense. Il y a une demande grandissante pour la production d’énergie renouvelable à proximité des utilisateurs », souligne M. Legault. Cette mouvance, ajoute-t-il, s’apparente à celle des consommateurs qui souhaitent acheter des aliments produits localement. L’entreprise, qui génère des ventes de moins d’un million, estime ainsi pouvoir atteindre des revenus de 50 M$ d’ici trois à cinq ans.
Éocycle, fondée en 2001 par Maxime Dubois, cible essentiellement les entreprises situées en milieu rural, principalement des fermes et des PME. « Il y a plus de vent en milieu agricole, et on n’a pas à faire face aux enjeux de l’implantation d’éoliennes en milieu urbain », précise-t-il, en soulignant qu’une éolienne de 25 kW suffit à alimenter une ferme.
L’entreprise lorgne surtout les États-Unis, l’Angleterre, l’Italie, le Danemark et le Japon, en particulier les régions où les vents sont forts, et le coût de l’énergie, élevée.
« Nous ciblons les marchés où l’énergie coûte plus de 10 ¢ le kilowattheure. » Ces pays ont aussi l’avantage d’offrir d’importantes subventions pour l’utilisation d’énergies renouvelables, tel l’éolien. « Comme ces subsides viendront un jour à échéance, le coût et l’efficacité de nos éoliennes nous permettront quand même d’être concurrentiels en ce qui concerne le prix des réseaux électriques », affirme M. Legault.
Éocycle a soumis ses nouvelles éoliennes à un processus de certification par une agence mondiale située en Espagne, qui devrait lui permettre de se distinguer d’une foule de fabricants et lui ouvrir les portes du marché international.
« Il y a plusieurs producteurs de petites éoliennes de moindre qualité et à bas prix, en Chine par exemple. L’homologation nous procurera la crédibilité et la notoriété nécessaires pour entrer dans des marchés plus lucratifs qui exigent une certification », explique-t-il, en précisant que l’entreprise devrait obtenir le feu vert en octobre.
de puits, répartis sur cinq ou six plateformes de forage. « C’est une région montagneuse. Il n’y a donc pas de nombreux endroits où l’on peut faire des plateformes de forage, dit M. Dorrins. De toute façon, on fore à l’horizontale. » Les coûts de forage exploratoire oscillent entre 5 et 7 millions de dollars par puits. En cas de développement, Junex prévoit les abaisser à 3M$ chacun, pour des coûts totaux de 90M$. En incluant le réseau de raccordement par pipeline et le lien avec l’autoroute 198, la facture s’élèverait à environ 105 M$.
Dans un scénario optimiste, Junex envisage de construire un oléoduc jusqu’au port de Gaspé, où des navires pourraient l’acheminer vers les raffineries.
Toutefois, le financement de projets d’hydrocarbures est extrêmement difficile au Québec, convient M. Dorrins. Outre le bas prix du pétrole, qui décourage les investisseurs depuis des années, les déclarations de Philippe Couillard en décembre à Paris ont planté un autre clou dans le cercueil des projets pétroliers du Québec. « L’avenir du Québec n’est pas dans les hydrocarbures », avait alors déclaré le premier ministre.
« Ces déclarations ont créé une situation où on n’est plus capables de se financer », a déploré M. Dorrins. Déjà que la situation n’était pas rose : lors de sa dernière campagne de financement à l’été 2015, Junex avait amassé tout au plus 15 M$, par rapport à un objectif initial de 21 M$.
La position du gouvernement peut sembler paradoxale quand on sait que Ressources Québec détient 16,5 % du capital-actions de Junex. Ce n’est pas une question de zone grise, mais carrément une perte de confiance. »
M. Girard croit d’ailleurs que le lien de confiance avec la filière n’est pas prêt d’être rétabli. « Je me demande si tous ces projets d’hydrocarbures, ce n’est pas une bataille un peu perdue, dit-il. Il y a des milliers d’autres projets qui se réalisent et qui reçoivent toute l’acceptabilité sociale dont ils ont besoin. »
L’actualité récente semble lui donner raison. Les audiences de l’Office national de l’énergie à propos du projet Énergie Est ont été suspendues, et les trois commissaires du comité se sont récusés après que leur impartialité eut été mise en cause. Cette énième tuile a rendu encore plus improbable la construction du pipeline, selon l’analyste de la CIBC Robert Hope, qui a diminué ses chances de voir le jour de 33% à 25%.
De manière générale, les attitudes à l’égard des projets d’hydrocarbures ont changé, estime Karine Péloffy, avocate et directrice générale du Centre québécois du droit de l’environnement. « Quand les gens apprennent l’impact local et les risques qu’un projet peut avoir sur leur eau potable, par exemple. Les gens s’informent, ditelle. Et plus ils s’informent, plus ils s’opposent. »
Cette opposition s’est renforcée depuis l’Accord de Paris, en décembre dernier. « Les projets d’hydrocarbures nous amènent plus loin que la date où le monde s’est engagé à ne plus utiliser de pétrole, dit Mme Péloffy. Ce n’est plus seulement le cours d’eau, mais la pertinence même du projet qui est remise en doute, qui ne semble pas cadrer avec nos obligations qui sont légales, maintenant. » « On ne comprend pas, parce que c’est notre actionnaire principal », souligne M. Dorrins.
Attentisme à Anticosti
Quant à ses permis sur l’île d’Anticosti, Junex préfère attendre de voir comment vont évoluer les choses avant d’y mettre un sou de plus. « C’est notre stratégie, on laisse ça aller », dit Peter Dorrins, pour qui l’entente entre Pétrolia et le gouvernement au sein de la société en commandite Hydrocarbures Anticosti est déjà assez « particulière ».
« Normalement, dans l’industrie, on transfère les droits une fois que le partenaire a dépensé l’argent ou a fait les travaux, explique-t-il. Dans le cas de Pétrolia, les droits ont été transférés en échange d’engagements. C’est particulier dans l’industrie. »