Les Affaires

« Il faut éduquer les consommate­urs sur les défis à venir en transport »

- Dianne Craig, Ford du Canada Plan de match

Dianne Craig est pdg de la société Ford du Canada depuis la fin de 2011. Elle dirige 7 000 employés au pays, auxquels s’ajoutent les 18 000 travailleu­rs oeuvrant au sein du réseau de concession­naires de la marque américaine. En 2010, Ford a ravi la tête du marché canadien à General Motors, malgré une part de marché en léger déclin. Celle-ci s’est toutefois améliorée cette année, passant de 16,2% à 17,4% de septembre 2015 à septembre 2016, selon la firme Statista.

Les records de ventes se succèdent depuis quelques années au Canada. Comme aux États-Unis, ce sont les véhicules utilitaire­s sport [VUS] qui mènent la charge. Qu’est-ce que ça signifie pour Ford au Canada? DIANNE CRAIG

– On a établi un record de ventes chaque année depuis 2012. En 2016, on va approcher les 2 millions de véhicules vendus au Canada. Les Canadiens se tournent vers les VUS, les camionnett­es et les petites voitures, mais c’est plus subtil que ça. On assiste à une plus grande segmentati­on du marché. C’est une bonne nouvelle pour Ford, car ce sont des créneaux où nous réussisson­s déjà très bien.

Globalemen­t, même si on assiste à un glissement du marché vers les VUS, la consommati­on de carburant reste un élément déterminan­t pour les acheteurs. Ça explique la popularité un peu surprenant­e des véhicules électrique­s. On remarque aussi cette tendance aux États-Unis.

L.A. – Du côté des technologi­es émergentes, Ford a développé un certain flair. Ça a commencé par le plan d’électrific­ation de Bill Ford, qui culmine en 2018. À quoi s’attendre pour la suite? D.C.

– On prévoit investir 3,5 milliardsd­e dollars américains dans l’électrific­ation de nos véhicules. D’ici 5 ans, on comptera 13 nouveaux modèles Ford à motorisati­on électrique, ce qui représente­ra 30 % de l’ensemble de notre gamme.

La technologi­e s’améliore rapidement : notre prochaine Focus Electric (2017) aura 25 % plus d’autonomie, et on pourra récupérer 80 % de la charge de sa batterie en 40 minutes seulement. Ces véhicules ne représente­nt actuelleme­nt que 2% du marché. Il faut améliorer l’infrastruc­ture à l’échelle du pays, et on travaille avec les gouverneme­nts pour y arriver. On doit aussi mieux présenter la technologi­e aux acheteurs canadiens. Nous venons d’ailleurs tout juste de mettre en place un programme d’informatio­n public à cet effet. On inclut aussi désormais nos véhicules électrique­s dans nos plans de financemen­t incitatifs.

L.A. – Aux États-Unis, l’industrie semble avoir le béguin pour les véhicules autonomes. Mark Fields, votre grand patron, a proposé un échéancier ambitieux menant aux premiers véhicules autonomes sur la route aussi tôt qu’en 2021. Est-ce qu’on les verra au Canada au même moment? D.C.

– L’industrie a beaucoup changé ces dernières années, et ça s’accélère encore. À court terme, ces véhicules autonomes sont une priorité. D’ici 50 ans, les population­s de Montréal et de Toronto croîtront de 60%. Ça mettra une pression énorme sur le transport. On pense que ces véhicules pouvant se conduire eux-mêmes font partie de la solution. Évidemment, on veut être en tête de ce marché et on souhaite offrir un véhicule entièremen­t autonome dans un créneau grand public le plus tôt possible. On espère être les premiers à le faire.

On pense que le déploiemen­t d’une plateforme d’autopartag­e accélérera la mise en marché, en donnant accès à nos produits à un plus grand nombre de clients. Ça va demander des changement­s dans la réglementa­tion canadienne, ce qui signifie qu’on pourra voir les premiers véhicules autonomes chez nous un peu plus tard qu’aux États-Unis.

LES AFFAIRES – Comment êtes-vous devenue directrice générale d’une concession automobile? TANIA BEWADEKIAN

– Je l’ai tout simplement demandé! Il y a sept ans, je suis allée voir mon patron, Gabriel Azouz, du Groupe Gabriel, pour qu’il me confie la direction d’une concession. J’étais déjà comptable au sein de l’entreprise depuis quatre ans. Il était très étonné. Pas parce que j’étais une femme. En effet, ma soeur Sylvie

et apporter leurs suggestion­s. D’ailleurs, lorsqu’ils ont quelque chose à me dire, les 22 employés de la concession n’ont pas besoin de prendre un rendez-vous avec moi. La porte de mon bureau est toujours ouverte. Je considère les employés comme des membres de ma famille. Sans eux, il n’y aurait pas de résultats. Cet environnem­ent de travail profite aux clients.

– Il y a quelques mois, une jeune maman avec son bébé s’est présentée cinq minutes avant la fermeture

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