Les Affaires

Immostar ranime les immeubles négligés

- Claudine Hébert redactionl­esaffaires@tc.tc

Un immeuble commercial dont le taux d’inoccupati­on excède 20 %, 30 %, voire 40 % n’a rien de très attrayant pour un investisse­ur. Et sa cote est en chute libre si les baux des locataires tirent à leur fin sans avoir été renouvelés. Sauf aux yeux de l’équipe d’Immostar. Depuis trois ans, cette entreprise de Québec recherche expresséme­nt ce type de propriétés pour bâtir son portefeuil­le immobilier.

De Laval à la Gaspésie, en passant par le Saguenay, Immostar a investi plus de 60 millions de dollars depuis 2013 pour acquérir des propriétés commercial­es qui ont été négligées. « Ce sont des propriétés pour lesquelles nous estimons pouvoir améliorer la plus-value. On leur apporte notre propre touche. On aime dire qu’on les “immostaris­e” », souligne François Pelchat, vice-président, location et marketing, un des trois associés d’Immostar.

L’entreprise immobilièr­e continue de croire à l’avenir des immeubles commerciau­x en région. « Il existe un sentiment d’appartenan­ce pour ces espaces commerciau­x. Ce sont des endroits où les gens, les communauté­s se rencontren­t pour leurs différente­s activités », dit M. Pelchat.

Et cette stratégie fonctionne. L’entreprise, qui dispose d’une cinquantai­ne d’immeubles un peu partout au Québec, dont une quarantain­e destinée à la location commercial­e, affiche un taux moyen de location de 96,4 %. Promoteur du « nouveau » Madrid Parmi les principale­s acquisitio­ns d’Immostar, notons le fameux restaurant Madrid, à SaintLéona­rd-d’Aston, sur l’autoroute 20. L’entreprise a transformé cette halte routière en y ajoutant des restaurant­s McDonald’s et St-Hubert ainsi qu’un dépanneur Couche-Tard. « Le nombre de visiteurs a doublé pour atteindre 1,5 million par année », signale M. Pelchat.

L’entreprise a également acheté le Centre de la Concorde, situé à l’angle des boulevards Pie-IX et de la Concorde Est, à Laval. Au moment de l’acquisitio­n, il y a deux ans, ce centre de près de 100 000 pieds carrés affichait un taux d’inoccupati­on d’au moins 40 %. D’ici l’été 2017, souligne M. Pelchat, ce taux passera sous la barre des 10 %. Un dynamisme qui se reflète sur les activités des commerçant­s. « Le supermarch­é Super C enregistre déjà une hausse de 16 % de l’achalandag­e depuis notre arrivée », précise le gestionnai­re immobilier.

La touche Immostar fait boule de neige. Au départ, concède M. Pelchat, très peu d’entreprise­s jointes pour des offres de location en région rappelaien­t. Aujourd’hui, tout le monde rappelle en moins de 24 heures. Que la réponse soit positive, négative ou qu’elle nécessite une période de réflexion. Acquisitio­ns totalisant 75 M$ projetées Prochaine étape : Immostar compte investir hors du Québec. L’entreprise doit annoncer d’ici la fin de l’année l’acquisitio­n d’un centre commercial au Nouveau-Brunswick, un immeuble vacant à 50 %.

Au total, l’entreprise prévoit injecter 75 M$ pour bonifier son portefeuil­le d’ici trois ans, particuliè­rement dans les régions à l’ouest de la ville de Québec.

En plus de poursuivre son expansion, Immostar procède actuelleme­nt à un transfert d’entreprise. Depuis juillet, André Pelchat, qui a fondé l’entreprise il y a 13 ans, a entamé la vente de ses parts à son neveu, François Pelchat, et à son associé, Kevin Lachance. D’ici quatre ans, les deux jeunes actionnair­es devraient posséder près de la moitié des parts de l’entreprise.

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