Les Affaires

Ce jeune profession­nel peut-il partir en Floride à 55 ans ?

- PORTRAIT FINANCIER Stéphane Rolland stephane.rolland@tc.tc srolland_la Karine Turcotte, B.A.A., D. Fisc. et CFA, est gestionnai­re de portefeuil­le chez Medici, une firme de Saint-Bruno.

À 33 ans, notre jeune lecteur a une situation financière enviable et rêve d’une retraite dorée. Profession­nel de la finance, il fait un salaire dans les six chiffres et souhaitera­it prendre sa retraite à 55 ans dans un condo en Floride. Est-ce un scénario envisageab­le?

La situation Célibatair­e, notre lecteur dispose d’un actif net de 270 000$, dont 240 000$ en actifs financiers. Il possède notamment une résidence évaluée à 230 000$, pour laquelle il reste 193 000$ d’hypothèque à payer. Son revenu annuel brut est de 105 000$.

Il se dit dépensier, mais il parvient à épargner 28 000$ chaque année. Ces sommes sont investies dans un portefeuil­le composé à 100% d’actions. Son portefeuil­le est réparti entre des fonds indiciels, des actions individuel­les, des actions de son employeur et un régime de retraite à cotisation­s déterminée­s. À la retraite, il estime pouvoir maintenir son train de vie avec un revenu équivalent à 60 000$ en dollars d’aujourd’hui.

Un objectif de retraite réaliste? La retraite en Floride à 55 ans est-elle un objectif réaliste? Nous avons demandé à Karine Turcotte, gestionnai­re de portefeuil­le chez Medici. À son avis, le plan est réalisable, mais notre lecteur ne dispose pas de beaucoup de marge de manoeuvre. « La pierre angulaire de ce plan est sans contredit l’assiduité à l’épargne et la qualité des résultats dans la gestion de cette épargne », précise-t-elle.

D’abord, le revenu annuel de 60 000 $ en dollars d’aujourd’hui peut sembler suffisant, même s’il ne constitue que 60% des revenus actuels, croit Mme Turcotte. Elle note que le principal intéressé dispose de 50 000$ de revenus disponible­s après impôt et épargne. « Toutefois, en ajoutant l’achat du condo en Floride et les dépenses s’y rattachant, ces revenus seraient un minimum si monsieur voulait conserver son niveau de vie et son pouvoir d’épargne. Également, le boni reçu de l’employeur est parfois plus élevé et peut fausser le coût réel de la vie », dit-elle.

Ensuite, pour que le projet fonctionne, les rendements du portefeuil­le doivent être au rendez- vous. Mme Turcotte estime qu’un rendement annuel « d’au moins 6% net de frais » est nécessaire pour bâtir le portefeuil­le requis de 1,2 M$ en dollars d’aujourd’hui. À long terme, ce rendement est possible, mais il est ambitieux. La performanc­e du portefeuil­le pourrait ne pas être aussi reluisante. Selon les calculs de la gestionnai­re de portefeuil­le, un rendement de 5% mènerait à l’épuisement du capital à 84 ans. Avec 4%, cette échéance arriverait vers 73 ans. De plus, ce calcul tient pour acquis que vous obtiendrez des rendements linéaires, nuance Mme Turcotte. Le moment où les bonnes et les mauvaises années surviendro­nt changera le portrait, prévient-elle. Des dépenses en soins de santé plus élevées que prévu ou une inflation plus importante peuvent modifier ce scénario. S’il gère son portefeuil­le seul, notre lecteur devrait faire le point avec un conseiller périodique­ment afin de s’assurer qu’il est sur la bonne voie.

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