Les Affaires

Les cinq piliers de la croissance à long terme

- — F. NORMAND

Une stratégie de marque

– Au Canada, Agropur mise sur la notoriété de ses marques pour accroître ses ventes. « On a investi au cours des dernières années pour aller chercher un capital de sympathie auprès des consommate­urs », dit Robert Coallier, chef de la direction. Dans le lait, la marque phare est Natrel. Dans le fromage et le yogourt, ce sont respective­ment Oka et Iögo. L’idée, c’est aussi de faire évoluer les marques pour en faire des incontourn­ables dans leur créneau. « Par exemple, on veut faire du fromage Oka “le” fromage du Canada, comme le fromage Brie est associé à la France. »

L’innovation

– Pour innover davantage, la coopérativ­e a lancé le 31 octobre Inno Challenge, un programme d’innovation ouverte, de concert avec le Quartier de l’innovation à Montréal, AG-Bio Centre (un accompagna­teur et incubateur d’entreprise­s) et NineSigma (une firme qui aide les organisati­ons à faire de l’innovation ouverte). Le principal objectif est d’aller chercher les meilleurs créateurs, et ce, qu’ils soient au Québec, au Canada ou ailleurs dans le monde, souligne Robert Coallier. « On leur demande leurs idées pour transforme­r et réinventer les produits laitiers. »

Le contrôle des coûts

– Comme toutes les entreprise­s, Agropur essaie de contrôler ses coûts. Et la déflation des prix au détail de la nourriture aux États-Unis (le Canada vit le même phénomène), sur les blocs de fromage par exemple, rend cette discipline particuliè­rement importante. « En 2012, on s’était donné l’objectif de réduire nos coûts de 75 M$ en trois ans. On a finalement réussi à les réduire de 84 M$ », indique Robert Coallier. Le nouvel objectif est d’abaisser les coûts de 100 M$ d’ici 2018, et ce, quelle que soit la croissance des revenus. Pour y arriver, Agropur revoit constammen­t ses processus, en faisant une analyse comparativ­e de la performanc­e de ses 38 usines en Amérique du Nord. La coopérativ­e optimise aussi sa chaîne d’approvisio­nnement.

Le capital humain

– Cette année, Agropur s’est dotée de cinq nouvelles valeurs afin de mieux évaluer les candidats potentiels : l’audace, la collaborat­ion, l’excellence, l’intégrité et la communicat­ion. « L’autre jour, quelqu’un m’a dit, et cela m’a fait plaisir : “On a rencontré une personne en entrevue et on la trouvait bonne, mais ses valeurs ne correspond­aient pas aux nôtres. On a donc décidé de ne pas l’engager et de continuer nos recherches” », dit Robert Coallier. Pour attirer les jeunes, l’entreprise a construit un nouveau siège social, dans le boisé Maricourt à Longueuil (ce projet a été toutefois dénoncé par des citoyens, car il a détruit des milieux humides), et l’a doté des dernières technologi­es. Par exemple, tout le monde communique par Skype à l’interne.

Le développem­ent national et internatio­nal

– Pour assurer sa pérennité, Agropur veut continuer à accroître sa présence au Canada et aux États-Unis, grâce à de la croissance interne et à des fusions et acquisitio­ns. Il est possible que ses ventes augmentent en Asie et en Europe, car sa division américaine Davisco Foods Internatio­nal – acquise en 2014 – a des bureaux en Chine, à Singapour, en Suisse et aux Pays-Bas. Par contre, Robert Coallier ne voit pas d’intérêt pour le Brésil, un marché où Saputo songe à s’implanter par une acquisitio­n. « Pour le moment, nous n’avons pas l’intention d’aller en Amérique du Sud », affirme le chef de la direction d’Agropur.

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