LES GAGNANTS DU 2 e DEFI START-UP 7
Le 9 février se tenait la deuxième édition du Défi Start-up 7, organisé par Les Affaires. Le concept ? Des aspirants entrepreneurs ont sept jours et un budget maximal de 700 $ pour faire passer leur start-up de l’idée à la réalité. À l’issue de cette sema
JePréviens.ca s’attaque à des sujets tabous La jeune entreprise souhaite faciliter le traitement des tests d’urine pour le dépistage des infections transmises sexuellement.
Il faut dire que la lutte contre ces maladies est plus que jamais nécessaire. Selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSQ), 29 000 infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) ont été déclarées dans la province en 2014. Uniquement pour la chlamydia, 23 198 cas ont été recensés pendant l’année, en hausse de près de 34 % par rapport aux 17 362 cas déclarés en 2010.
« Et encore, ces chiffres sous-estiment grandement le problème puisque, dans 80 % des cas, les personnes infectées n’ont aucun symptôme et ne vont donc pas passer de test de dépistage. C’est un sujet tabou auquel il faut s’attaquer », dit le fondateur de JePréviens.ca, Jonathan Duquette.
Le document de l’INSQ souligne également que la chlamydia, qui est surtout en progression chez les jeunes de 15 à 24 ans, est de plus en plus résistante aux antibiotiques, ce qui pose de nouveaux défis, « notamment celui d’assurer la surveillance des résistances [et des échecs au traitement pouvant en résulter] et celui d’être en mesure de proposer de nouveaux schémas thérapeutiques, advenant l’extension des résistances ».
Le rapport estime également que beaucoup de jeunes adultes éprouvent un malaise à discuter de leurs activités sexuelles avec un médecin ou une infirmière : « La honte de passer des tests et la crainte de devoir faire face à un résultat positif constituent des barrières au dépistage des ITSS pour beaucoup de jeunes adultes », lit-on dans le document.
C’est ce problème que JePréviens.ca veut régler avec sa trousse, offerte sur son site Internet et éventuellement en pharmacie. La boîte contient tous les articles requis pour effectuer un prélèvement d’urine et envoyer celui-ci au laboratoire. Une fois que l’adulte est en possession de sa trousse, il peut l’acheminer par la poste à l’établissement de soins de santé le plus proche, à condition que le contenu de l’échantillon ne gèle pas.
M. Duquette dit avoir eu l’idée de la conception de sa trousse après une relation sexuelle qui s’est terminée par la rupture du préservatif. Il lui a fallu attendre un mois avant d’obtenir un rendez-vous en clinique, un délai beaucoup trop long, selon lui. « Il faut simplifier et accélérer le processus. Avec la trousse, on peut obtenir le résultat du test en environ 10 jours, en incluant les délais de livraison et l’analyse », dit-il.
Selon son modèle d’affaires, les personnes dont les tests seront négatifs recevront une confirmation par le moyen de communication de leur choix, comme le courriel ou la messagerie texte.
« Le temps des médecins est extrêmement précieux et il devrait servir à traiter des personnes malades. Notre trousse permet d’éviter les visites médicales qui ne sont pas nécessaires et permet aux patients de gagner du temps. Seuls les gens qui auront eu un test positif obtiendront ensuite un rendez-vous chez un médecin », explique M. Duquette.
Afin de démocratiser les tests de dépistage, le dirigeant souhaite que le coût de sa trousse soit entièrement couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec, ce qui n’est pas le cas en ce moment.
Le pdg soutient que 210 000 tests ont été effectués pour les ITSS au Québec seulement en 2014. Il dit viser 10 % du marché au départ, espérant que sa trousse deviendra de plus en plus populaire lorsqu’elle sera mieux connue dans les écoles.
Afin de démocratiser les tests de dépistage, Jonathan Duquette souhaite que le coût de sa trousse soit entièrement couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec, ce qui n’est pas le cas en ce moment.
Biotifull veut des produits cool pour les ados et les jeunes adultes Quand vous achetez des produits de beauté, regardez-vous bien les étiquettes ? Pour s’attaquer au problème des produits corporels dont la liste des ingrédients est incompréhensible, Isabelle Audet, de Biotifull, veut lancer sa propre marque. « Les produits seraient 100 % naturels et spécialement conçus pour les jeunes », explique cette mère de famille, qui est repartie avec un Coup de coeur du jury.
Le projet de Mme Audet a pris naissance après de nombreuses recherches sur Internet. Ses filles ayant la peau sensible, il arrive souvent qu’elles doivent composer avec des réactions cutanées lorsqu’elles utilisent des produits pour adolescentes. « Je suis en discussion avec deux universités afin de trouver des chimistes qui pourraient m’aider dans l’élaboration de mes produits, car je n’ai pas d’expertise dans ce secteur », dit-elle. Mme Audet promet des cosmétiques dont la liste des ingrédients sera courte et simple à comprendre.
La dirigeante soutient que les ados, filles et garçons, aiment recevoir des produits de beauté en cadeau. Elle a déjà rencontré un comité de bal de finissants, deux clubs de gymnastique et un club de natation intéressés à vendre ses produits l’automne prochain pour financer leurs activités, ce qui constitue, selon elle, une solution de rechange à la vente de chocolat. – DENIS LALONDE