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Nintendo veut reconquéri­r son public

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- Lesaffaire­s.com Nintendo Canada directeur-général,

Avec la console Switch, lancée le 3 mars, Nintendo espère pouvoir reconquéri­r un public qui a boudé la console Wii U. Au Canada, la société a de grandes ambitions.

Nintendo espère que le lancement de la Switch, qui permet de jouer tant en mode console de salon qu’en mode console portable, lui permettra de doubler son chiffre d’affaires au pays dans les 12 mois suivant le lancement par rapport à sa situation actuelle. « Nous ne pouvons malheureu- sement pas dévoiler de chiffres sur l’évolution de nos revenus au pays », précise Pierre-Paul Trépanier, directeur général de Nintendo Canada.

Interrogé à savoir si le modèle d’affaires de Nintendo avait changé avec la Switch, dont le prix de vente de 399 $ avec une seule manette est comparable à celui de la Xbox One S ou de la PS4, M. Trépanier assure que non. « Le prix de la console est déterminé en calculant le coût des pièces et de l’assemblage, et on se garde une faible marge de profits. Par la suite, le gros des bénéfices vient de la vente de jeux », dit-il.

Nintendo a investi beaucoup dans la technologi­e des manettes gauches et droites Joy-Con, dont le prix de détail a été fixé à 100 $ la paire, sans oublier le support de recharge à 40 $. « Par rapport à la compétitio­n, on n’est pas en concurrenc­e avec les autres marques. On vise un marché beaucoup plus large. Pas seulement un marché de fans et de gamers, mais également et surtout le marché de familles qui recherchen­t un divertisse­ment innovant », explique-t-il.

Peu importe le prix, les précommand­es de Switch se sont envolées en quelques heures, et Nintendo a distribué deux millions de consoles dans le monde le jour du lancement. Faire oublier la Wii U M. Trépanier soutient que, dans le marché canadien, c’est au Québec que Nintendo éprouve le plus de difficulté­s. La province compterait selon lui pour environ la moitié de son poids démographi­que dans les ventes de consoles de jeux vidéo au pays. Cela signifie que le Québec compte pour près de 23 % de la population canadienne, mais pour environ 12 % des ventes de consoles de jeux vidéo au pays.

« Nous avons eu du succès au Québec avec la Wii [lancée en 2006 et écoulée à plus de 100 millions d’exemplaire­s dans le monde]. C’est peut-être un élément culturel qui fait que les Québécois jouent plus en famille ou avec des amis. Nous avons eu de très bons chiffres d’affaires au Québec pendant des années. Avec la Wii U, par contre, nous n’avons pas su communique­r quel était l’intérêt de la console pour les familles québécoise­s », concède-t-il.

Il faut dire que les Québécois n’ont pas été les seuls à bouder la Wii U. Elle s’est écoulée à 13,8 millions d’exemplaire­s dans le monde depuis son lancement à la fin de 2012, selon le site spécialisé VGChartz.com. Des chiffres de loin inférieurs à ceux de la Xbox One et de la PS4, vendues respective­ment à 28,3 millions et à 54,8 millions d’unités depuis leur lancement, pourtant survenu un an plus tard.

Le dirigeant dit avoir bâti, de ses bureaux de Vancouver, un programme de marketing complet pour le Québec qui, espère-t-il, saura convaincre les familles de la province de faire un retour chez Nintendo.

Pour l’ensemble du pays, l’entreprise veut rapidement établir la notoriété de la Switch en mettant en valeur le fait qu’elle offre la possibilit­é de passer du mode console de salon au mode console portable en un clin d’oeil.

La rétrocompa­tibilité avec les Wii U et les Wii sera toutefois impossible, car les jeux de la Switch seront vendus en cartouches.

« Quand on a un système portatif comme la Switch, les pièces à l’intérieur ne doivent pas bouger, ce qui rend impossible l’utilisatio­n de jeux sur disques. Le système doit être robuste pour les voyages, les enfants, la voiture et les vols en avion », dit Pierre-Paul Trépanier. Un lancement surveillé de près Pour les 19 analystes qui suivent Nintendo, les attentes sont bien différente­s quant au lancement de la Switch. Durant les derniers jours, le titre de l’entreprise se négociait à environ 23 300 yens, soit l’équivalent de 273 dollars canadiens.

Du côté de JP Morgan, l’analyste Haruka Mori soutient qu’à la lumière de la forte demande pour les précommand­es, aucun facteur ne viendra entacher le lancement de la Switch.

« On ne peut nier que la Switch devra être le vecteur de croissance des profits pour Nintendo, a récemment déclaré l’analyste Tomoaki Kawasaki, de la firme Iwai Cosmo Securities. Toutes les consoles existantes ont atteint leur plein potentiel, et le marché du téléphone mobile, particuliè­rement au Japon, est aussi à maturité. Après avoir été ignorées depuis un moment, les consoles recommence­nt à attirer l’attention », a-t-il dit à l’agence Bloomberg.

Les analystes qui suivent la société ont des cours cibles sur un an variant de 15 000 à 40 000 yens, selon des chiffres de Thomson Reuters. Cela signifie qu’ils n’ont pas tous la même opinion quant aux impacts du lancement de la Switch sur les résultats financiers de l’entreprise de Kyoto.

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