Les Affaires

Une ville qui prend soin de ses immigrants

- — RENÉ VÉZINA Focus

Aux dernières nouvelles, Drummondvi­lle comptait environ 3 800 immigrants de la première génération, soit environ 5 % de sa population. À part l’agglomérat­ion de Montréal, c’est le plus fort pourcentag­e au Québec. Et l’économie de la ville ne s’en porte que mieux. Avec un taux de chômage d’à peine 4 %, ses entreprise­s ont absolument besoin de renfort.

Vrai, 50 % des nouveaux venus sont des réfugiés, au départ démunis. L’autre moitié est arrivée à Drummondvi­lle parce qu’elle a été recrutée lors des missions que la ville conduit à l’extérieur ou par celles que mène le gouverneme­nt du Québec. Mais compte tenu de la demande, même les réfugiés ne tardent pas à être mis à contributi­on.

C’est le cas de Nada, arrivée d’Irak il y a quelques années, maintenant chef pâtissière à la coopérativ­e et boutique-resto Goût des saveurs. Elle y sert aussi d’interprète. Il fallait la voir réconforte­r en arabe ce père de famille, réfugié syrien, venu par un froid glacial début février chercher des renseignem­ents pour les siens.

C’est que l’édifice abrite aussi à l’étage le Regroupeme­nt intercultu­rel de Drummondvi­lle, qui a pour mandat d’aider à l’accueil et l’intégratio­n des immigrants.

En 2016, Drummonvil­le a accueilli 27 familles de réfugiés syriens. Darryl Barnabo se retrouve au centre de tout ce travail qui fait de la ville un véritable modèle au Québec. Un des chefs cuisiniers de Goût des saveurs, il est surtout directeur général du Regroupeme­nt, et le premier interlocut­eur à Drummondvi­lle en matière d’immigratio­n. Arrivé en 1997 du Togo, il était de ces étudiants africains venus parfaire leur formation au Québec, dans son cas en administra­tion des affaires à l’UQTR après un passage au Collège Laflèche. C’est en 2007, marié à une immigrante française, qu’il est arrivé à Drummondvi­lle, d’abord comme dirigeant des clubs d’entreprene­urs étudiants, puis comme directeur des opérations au réputé Mondial des cultures de Drummondvi­lle, avant de prendre en charge son Regroupeme­nt intercultu­rel.

Aujourd’hui, lui et sa petite équipe aident activement à l’intégratio­n de ceux et celles qui continuent à arriver.

Son opinion ? « À Drummonvil­le, le mix prend bien. » Toutes les familles immigrante­s sont jumelées à une famille québécoise pendant leur arrivée, le temps qu’elles puissent s’y établir avec leurs enfants, y compris grâce aux cours de francisati­on.

Drummondvi­lle montre la voie. Pourquoi ne serait-ce pas pareil ailleurs ?

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada