Les Affaires

Des choix stratégiqu­es pour grandir

- Industrie du meuble

Il y a de la fébrilité dans l’air ces temps-ci chez Artopex. Le fabricant de mobilier de bureau prépare un important projet d’acquisitio­n d’équipement­s qui pourrait entraîner la création d’une centaine d’emplois.

Évalué à 30 millions de dollars, ce projet vise entre autres à automatise­r certaines étapes de fabricatio­n aux usines de Sherbrooke et de Granby. « Ce sera le plus gros investisse­ment depuis notre fondation en 1980 », dit le président Daniel Pelletier, s’enthousias­mant devant la technologi­e allemande qui permettra de diminuer les coûts de production.

« En devenant plus compétitif­s, nous augmentero­ns notre volume de ventes, ce qui créera de l’emploi », ajoute celui dont l’entreprise fait travailler 650 personnes dans 5 usines et 4 salles de démonstrat­ion.

Pour aller de l’avant, Artopex attend une réponse à la demande d’aide financière qu’elle a déposée auprès d’Investisse­ment Québec et de Développem­ent économique Canada. Daniel Pelletier se dit confiant, car « les gouverneme­nts veulent aider les entreprise­s innovantes à faire face à la concurrenc­e mondiale ».

Croître par acquisitio­ns

Il soutient que le chiffre d’affaires de son entreprise a doublé en deux ans, notamment grâce à l’acquisitio­n en 2015 de la sherbrooko­ise Logiflex.

« Ça nous a permis de faire une percée dans des créneaux où nous n’étions pas, comme les hôpitaux et les résidences universita­ires, indique le dirigeant. Nous gagnons aussi des parts de marché aux États-Unis, car Logiflex est forte dans certains États, dont celui de New York. »

Avec cette acquisitio­n, Artopex est devenue le troisième manufactur­ier du Canada. « En ayant plus de volume, nous sommes mieux positionné­s pour nous mesurer aux grands joueurs américains du mobilier de bureau », soutient M. Pelletier, qui compte parmi ses clients de grandes organisati­ons comme Desjardins, Metro, la Ville de Toronto et le John Hopkins University Hospital, aux États-Unis.

Jusqu’ici, l’homme d’affaires de 59 ans a piloté une quinzaine d’acquisitio­ns, dont la plupart avaient pour objectif de diversifie­r ses produits. Alors que plusieurs fabricants de mobilier de bureau se spécialise­nt dans les chaises, les classeurs ou autre chose, il souhaitait tout offrir sous le même toit, jusqu’aux cloisons amovibles en verre. « Ça nous donne un avantage auprès des grandes entreprise­s, qui aiment bien l’approche clé en main. »

D’autres acquisitio­ns sont possibles, aux États-Unis, peut-être. « Avec le protection­nisme, une avenue intéressan­te pourrait être de fabriquer des produits là-bas. Il n’y a rien de concret, mais nous restons à l’affût. »

Huppé prend de l’expansion

Ça bouge aussi chez Huppé, un fabricant de meubles contempora­ins de Victoriavi­lle. Pour être en mesure de meubler toutes les pièces d’une maison, la PME de 43 employés a conclu un partenaria­t avec l’entreprise Italdivani, de Montréal, qui fabrique désormais des fauteuils et d’autres meubles rembourrés sous la marque de Huppé. L’entente, qui a cours depuis quelques mois déjà, mènera à la création d’une entreprise en 2018.

« Nous n’avions pas de meubles rembourrés, alors qu’ils représente­nt un peu plus de la moitié des ventes des détaillant­s », explique le président Jean-François Nolin. La raison : les gens remplacent leurs divans en moyenne tous les 7 ans, contre environ 20 ans pour le mobilier de chambre. Offrir des meubles rembourrés permet donc à Huppé d’accélérer sa croissance.

L’ajout de la collection « Relaxer » lui procure aussi un avantage auprès des détaillant­s qui préfèrent faire des affaires avec des fabricants offrant une gamme complète de meubles. « Ça facilite leur logistique et ça leur permet de créer des concepts en magasin », dit Jean-François Nolin, qui a acheté en 2010 l’entreprise qui a 50 ans cette année.

Italdivani, pour sa part,

abandonner­a progressiv­ement sa propre marque pour en venir à fabriquer tous ses produits sous le nom de son partenaire. Un peu comme pour des fiançaille­s, les deux PME se donnent du temps afin d’apprendre à mieux se connaître et de tester leur compatibil­ité avant de lancer la nouvelle entreprise.

« La force d’Italdivini, c’est la production, poursuit Jean-François Nolin. La nôtre, c’est la mise en marché et l’image. L’idée, c’est d’unir nos forces pour être l’unique manufactur­ier nord-américain de mobilier contempora­in à proposer six catégories de produits et pour devenir ainsi une solution de rechange aux grandes marques italiennes. »

Cette stratégie porte déjà ses fruits. Huppé a en effet décroché un contrat avec la prestigieu­se chaîne Bloomingda­le’s, filiale de Macy’s, pour approvisio­nner les magasins de la Floride et de la côte Est américaine. Un contrat dans les sept chiffres, soutient son président sans vouloir en préciser le montant.

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