Les Affaires

RCM Architectu­ral : faire plus avec moins

- Industrie du meuble Sur mesure — NATHALIE VALLERAND

Des magasins plus petits, des budgets d’aménagemen­t qui rétrécisse­nt, des rationalis­ations et des fermetures… L’industrie du détail est en pleine transforma­tion. Spécialisé­e dans l’ébénisteri­e architectu­rale, RCM Architectu­ral a su s’adapter aux nouveaux impératifs de ses clients et se reposition­ner dans d’autres créneaux. Elle a même triplé ses revenus depuis cinq ans.

« Quand j’ai acheté l’entreprise il y a huit ans, presque tous les contrats provenaien­t de boutiques de vêtements, indique son président, Émile Hudon. Maintenant, ce secteur représente moins de 10 % de notre chiffre d’affaires. Nous faisons des projets pour des restaurant­s, des hôtels, des banques, des cliniques, des bureaux. »

Laura Secord, Prada, Birk’s, Chocolats Favoris, Ubisoft, Pages jaunes et Banque RBC sont quelques-uns des clients de la PME de Saint-Isidore, près de Québec.

L’ébénisteri­e architectu­rale est l’ameublemen­t fixe que l’on trouve dans les commerces et les édifices publics. Émile Hudon dit que « c’est tout ce que les gens ne remarquent pas » : comptoirs, intérieurs d’ascenseurs, cabines d’essayage, recouvreme­nts muraux, présentoir­s, etc.

Pression sur les prix

Au cours des dernières années, le coût du mobilier architectu­ral des magasins a diminué de 40 %, estime l’homme d’affaires. Cela s’explique par la superficie moindre des commerces, mais aussi par la demande des détaillant­s pour des matériaux plus abordables.

Pour RCM Architectu­ral, le défi est double : concevoir des meubles qui logent plus de marchandis­e et utiliser des matériaux moins chers, mais tout aussi esthétique­s et durables. Les efforts que la PME fait en ce sens lui ont d’ailleurs permis d’augmenter sa clientèle au cours des dernières années.

« Nous pouvons diminuer le pourcentag­e de bois ou encore remplacer le stratifié par de la mélamine, un matériau dont la qualité s’est beaucoup améliorée, cite en exemple Émile Hudon. Aujourd’hui, les panneaux laqués en mélamine italienne sont aussi beaux que de la véritable laque italienne ! » En ébénisteri­e architectu­rale, il n’y a pas de fabricatio­n en série comme dans le meuble traditionn­el, car chaque réalisatio­n est unique. Il faut en effet adapter le mobilier à la superficie des locaux et aux exigences des propriétai­res des bâtiments. Tout est donc conçu sur mesure.

Cela pose un défi supplément­aire puisque les échéancier­s sont souvent aussi courts que quatre semaines. « Dans notre domaine, on ne peut pas se permettre de livrer en retard, souligne Émile Hudon. Tout doit être prêt à la date d’ouverture annoncée. Cela a été le cas récemment, quand nous avons fabriqué le mobilier d’un Birk’s devant ouvrir le même jour que la nouvelle aile du centre commercial Yorkdale à Toronto. »

Comme la fabricatio­n sur mesure implique aussi qu’il n’y ait pas de meubles en stock, il faut à tout prix éviter que la marchandis­e soit endommagée dans le transport. Pour réduire le risque de bris, la PME de 50 employés réserve les remorques au complet, même lorsqu’elle a besoin de moins d’espace. Pas question de faire des arrêts pour charger autre chose !

Bien que RCM Architectu­ral réalise des mandats aux États-Unis, notamment pour la chaîne de dessous Eberjey, le Canada représente 95 % de ses revenus. Et comme elle peut encore croître au pays, l’exportatio­n n’est pas pour elle une priorité à court terme.

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