Les Affaires

Pourquoi pas des résidences pour trentenair­es ? Une nuée d’occasions pour le commerce de détail

- Résidences pour aînés Matthieu Charest matthieu.charest@tc.tc MatthieuCh­arest — MATTHIEU CHAREST

Les retombées économique­s des résidences pour personnes âgées sont énormes pour le Québec. En 2025, le total des dépenses des résidences devrait atteindre près de 3,7 milliards de dollars, selon une étude du Groupe Altus menée en 2015 pour le Regroupeme­nt québécois des résidences pour aînés. Cela inclut les taxes, les salaires et les achats de biens et de services, notamment. Mais ce n’est pas tout. D’autres occasions d’affaires découlent du secteur, entre autres dans le commerce de détail.

Puisque la clientèle demande des services de proximité, « il y a toutes sortes de stratégies qu’un promoteur peut employer pour offrir des espaces commerciau­x dans les résidences », soutient Jean Laurin, de Newmark Knight Frank Devencore. Des services bancaires ou des pharmacies, par exemple. De multiples ententes sont possibles entre un locateur commercial et un gestionnai­re. Ainsi, un service de pharmacie pourrait compter sur un bassin de prescripti­ons à livrer.

Un processus « fort simple », selon Maxime Camerlain, vice-président marketing chez Chartwell. « Lorsque c’est possible, nous offrons des locaux commerciau­x dans nos résidences. Il s’agit de baux commerciau­x traditionn­els. Toutefois, il faut trouver le bon équilibre entre l’offre de services de proxi- Pendant que le secteur des résidences pour personnes âgées connaît une expansion énergique, c’est le calme plat du côté de l’intergénér­ationnel. Ce type d’habitation, défini par une résidence familiale couplée à un logement accueillan­t parents ou enfants, reste encore un produit très niché. Selon Paul Cardinal, directeur du service de l’analyse du marché à la Fédération des chambres immobilièr­es du Québec, « entre 2010 et 2015, il y a eu de 1 500 à 1 700 maisons intergénér­ationnelle­s vendues chaque année. Il y a eu une légère croissance, sauf en 2013. Ça ne représente pas une grande tendance. »

La demande pour ce type de résidence est « marginale », confirme Michel Bouchard, vice-président immobilier au Groupe Maurice. « C’est peut-être lié à nos styles de vie. L’intergénér­ationnel comporte des contrainte­s. Comment bien s’occuper de parents malades alors que les familles sont souvent très affairées ? Je ne sais pas si ce modèle est adapté à la réalité de plusieurs. »

Et si l’immobilier destiné à l’âge d’or est en forte demande, pourquoi ne pas imaginer des résidences pour les plus jeunes ? Les fameux milléniaux, ou membres de la génération Y, âgés de moins de 35 ans, ne seraient-ils pas tentés par la vie dans des complexes où tous les services seraient offerts ? Piscines, spas, salles d’entraîneme­nt, cinémas et autres semblent bien répondre à l’étiquette d’hédonistes qui leur collent à la peau.

Pour Jean Laurin, président et chef de la direction de Newmark Knight Frank Devencore, le concept existe déjà. La différence, c’est qu’au lieu de parler de résidences pour jeunes profession­nels, ces quartiers se bâtissent autour de cette population. « Prenez le cas de Griffintow­n [à Montréal], lance M. Laurin. Les épiceries proposent souvent des mets préparés. Mais de là à offrir des cafétérias ou des restaurant­s dans les immeubles de copropriét­és, qui sont bâtis pour répondre aux attentes des Y, je ne pense pas. La demande ne serait pas assez forte. Après tout, les services sont offerts en fonction de la mobilité des gens. »

la multiservi­ces. Des lieux qui se louent par blocs d’heures, où des profession­nels, comme des comptables, des audioproth­ésistes ou des podiatres, peuvent proposer leurs services. En ce moment, c’est plutôt réservé à nos résidents, mais nous pensons à offrir ces services au grand public. »

Un moyen de créer une certaine effervesce­nce dans les résidences, où les habitants ne veulent surtout pas s’emmurer. Le Groupe Réseau Sélection offre d’ailleurs la possibilit­é à tous de profiter de ses espaces commerciau­x, dit Gaëtan Cormier, premier vice-président développem­ent. « C’est bon pour la mixité sociale. »

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