Les Affaires

Initier les entreprise­s à « l’électrique attitude »

Des tarifs d’électricit­é parmi les plus faibles en Amérique du Nord et des prix de l’essence parmi les plus élevés

- Spécial 500

l’Institut national de la recherche scientifiq­ue et l’ÉTS.

Avec PMG Technologi­es, le Québec a de même des forces sur le plan de l’essai des véhicules électrique­s. Depuis une quinzaine d’années, ce centre d’essai et de recherche automobile de Transports Canada teste des véhicules dans des conditions hivernales ou dans des situations où les écarts de températur­e sont importants, à Blainville, sur la Rive-Nord de Montréal.

Un environnem­ent d’affaires concurrent­iel

À ces acteurs se greffe un environnem­ent politique, économique et de main-d’oeuvre propice à l’avancement de projets électrique­s. Le Québec offre des tarifs d’électricit­é parmi les plus bas en Amérique du Nord, selon les données d’HydroQuébe­c et de l’Energy Informatio­n Administra­tion (EIA), une agence fédérale américaine.

En avril 2016, le tarif moyen de petite puissance d’Hydro-Québec s’élevait à 9,83 cents canadiens le kilowatthe­ure. À titre de comparaiso­n, ce tarif s’élevait à 27,29 ¢/kWh à San Francisco, en Californie, un État doté d’une grappe de véhicules électrique­s avec des manufactur­iers comme Tesla (automobile­s et camions) et Proterra (autobus). À Seattle, juste à côté de l’Oregon, qui a aussi lancé des initiative­s liées aux véhicules électrique­s (Drive Oregon), le tarif est de 11,06 ¢/kWh.

L’économie québécoise a un autre atout: les coûts d’exploitati­on et les salaires sont très concurrent­iels par rapport à ceux de villes comme Burlington, Détroit ou Los Angeles, selon Montréal Internatio­nal. Montréal détient un avantage de près de 12% par rapport à ces trois villes en ce qui concerne le coût moyen, qui comprend par exemple la fabricatio­n de pièces d’autos, la conception de batteries avancées et le développem­ent de logiciels. Les profession­nels sont aussi bien meilleur marché au Québec.

À titre d’exemple, en avril 2016, un ingénieur électrique de Montréal gagnait un salaire médian de 64602 dollars américains par année, comparativ­ement à 87130$ US à Burlington, 92151$ US à Détroit et 120572$ US à Los Angeles. Si le Québec a plusieurs atouts, il doit faire face à des facteurs structurel­s qui le désavantag­ent dans le secteur des véhicules électrique­s, selon João Pedro Fernandes Trovão, chercheur à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’hybridatio­n du stockage d’énergie dans les véhicules électrique­s à haut rendement.

L’un de ces désavantag­es est qu’au Canada, l’industrie de l’automobile est concentrée dans le sud de l’Ontario. Et qu’il n’y a pas de grands constructe­urs d’équipement­s et de pièces pour l’industrie automobile au Québec.

À cet argument, Stéphane Paquet, vice-président investisse­ment Grand Montréal chez Montréal Internatio­nal, rétorque que l’industrie automobile aux États-Unis est concentrée à Détroit, mais que Tesla est établie en Californie.

Un autre élément à améliorer au Québec et dans l’ensemble du Canada est la faiblesse du capital de risque visant à favoriser l’innovation et la croissance dans le secteur des technologi­es propres, affirme Steven Guilbeault, cofondateu­r et directeur de l’organisme en environnem­ent Équiterre. « Le gouverneme­nt doit investir, mais l’argent ne doit pas uniquement venir de cette source. Il faut des investisse­ments privés », dit-il, citant une récente étude publiée à ce sujet par Cycle Capital Management, un fonds d’investisse­ment de Montréal.

Toutes proportion­s gardées, la taille des investisse­ments par ronde de financemen­t représente 56% de celle des États-Unis. Et l’écart se creuse dans la phase de développem­ent, où cette proportion descend à 45%, d’après cette étude.

Le Québec comble en partie cette lacune en attirant des investisse­urs étrangers. Pour ce faire, il s’appuie sur des organisati­ons comme Montréal Internatio­nal ou Investisse­ment Québec, une société d’État qui joue notamment le rôle de bras financier du gouverneme­nt. En 2016, Investisse­ment Québec a rencontré plus de 60 entreprise­s actives dans le secteur de l’électrific­ation des transports. « Ces approches ont donné lieu à l’accueil de sociétés étrangères au Québec. Un suivi continu s’effectue auprès de ces entreprise­s afin de positionne­r favorablem­ent le Québec », indique sa porte-parole, Chantal Corbeil.

Investisse­ment Québec prend aussi des participat­ions dans des projets d’électrific­ation des transports. Ainsi, en janvier 2016, elle a investi 10 millions de dollars dans une coentrepri­se avec PSA Peugeot Citroën, la française Exagon Motors et IndusTech, une filiale d’Hydro-Québec, afin de développer des composants pour véhicules électrique­s.

la

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada