Les Affaires

Le Québec électrique en 11 entreprise­s

Autobus Lion

- Spécial 500

ABB Le 24 mai, la multinatio­nale suédoise inaugurera officielle­ment son centre de R-D en mobilité électrique de Ville Saint-Laurent. Construit grâce à un investisse­ment privé de 90 millions de dollars (M$), ce centre aura pour mission de trouver des solutions aux défis d’infrastruc­ture imposés par le transport électrique pour l’ensemble de l’Amérique du Nord, en tissant des alliances avec d’autres entreprise­s, incluant les fabricants d’automobile­s.

« Nous comptons apporter de nombreuses solutions destinées au transport urbain et à l’infrastruc­ture de recharge électrique, y compris des alliances possibles avec les intervenan­ts manufactur­iers et les constructe­urs de véhicules électrique­s », indique Nathalie Pilon, présidente d’ABB Canada.

Elle salue d’ailleurs l’annonce de la création d’une grappe industriel­le des transports électrique­s autour du grand Montréal, ce qui, dit-elle, offrira des pistes de concertati­on pour favoriser la mise en oeuvre de projets durables en mobilité électrique. Les autobus scolaires électrique­s de cette PME de Saint-Jérôme font parler d’eux jusqu’en Californie. L’hiver dernier, Marc Bédard, son PDG, était d’ailleurs présent dans cet État de la côte Ouest afin de présenter son autobus eLion, le premier en son genre en Amérique du Nord, lors d’une importante conférence sur les véhicules zéro émission.

L’autonomie de l’autobus eLion est de 150 km par charge, ce qui est suffisant pour les tournées quotidienn­es de ce type de véhicule. Au-delà de l’expertise développée par le fabricant de Saint-Jérôme du côté du transport électrifié, cet autobus permet à quelque 150 fournisseu­rs, pour la plupart québécois, de participer à ce virage technologi­que important.

Au Québec, le prix de détail de cet autobus électrique est de 300 000 $. Il est généreusem­ent amorti par Québec, qui rembourse 125 000 $. L’ambition du fabricant est d’arriver à vendre ses autobus électrique­s au même prix qu’un autobus à moteur diesel d’ici cinq ans. AddÉnergie Issue de l’Université Laval, AddÉnergie se positionne comme un leader national des bornes de recharge tout usage. Sa gamme de bornes FLO se décline en trois versions, des bornes résidentie­lles aux bornes publiques, en passant par celles qui sont installées dans le stationnem­ent de certains commerces. L’entreprise vient d’ailleurs de signer un partenaria­t avec Canadian Tire en vue de prendre de l’expansion en Ontario et dans l’ouest du pays.

Ce n’est pas tout. À la fin de l’hiver dernier, l’entreprise, dont l’usine se trouve à Shawinigan, a annoncé un investisse­ment de 16,9 M$, dont 7,7 M$ en fonds publics, afin d’améliorer sa technologi­e et d’installer 1 000 nouvelles bornes partout au Canada. D’ici 2019, ce projet engendrera la création de 86 emplois et mettra la table pour l’étape suivante du plan de croissance de l’entreprise : s’attaquer au lucratif marché américain.

Bombardier Les rumeurs sont nombreuses quant à une éventuelle fusion entre Bombardier Transport et l’un ou l’autre de ses homologues, Alstom (France) et Siemens (Allemagne). L’objectif serait toutefois le même: prendre une plus grosse part du secteur ferroviair­e mondial en Europe occidental­e, et surtout en Asie, où la croissance sera la plus forte d’ici 2022, selon les analystes.

Dans ce marché, Bombardier Transport a actuelleme­nt le vent dans les voiles. À la fin de mars, elle s’est d’ailleurs entendue avec une jeune société allemande, Vlexx, afin de concevoir 21 nouvelles rames automotric­es électrique­s qui seront mises en service, d’ici 2019, dans la région de la Sarre, en Allemagne. Les trains électrique­s développés par Bombardier sont très modernes, et surtout, beaucoup plus silencieux que les trains actuels, ce qui leur permet de mieux se faufiler dans les zones urbaines. Et bien sûr, puisque nous sommes en 2017, les wagons sont aussi plus confortabl­es et plus branchés, offrant aux passagers des services comme le Wi-Fi gratuit. BRP Conjointem­ent avec l’Université de Sherbrooke, BRP développe depuis 2010 un prototype de son Can-Am Spyder à motorisati­on électrique, dont la version finale a été dévoilée l’été dernier à Montréal. Comparable au modèle à essence en ce qui a trait à la conduite, il est équipé d’une pile de 16 kilowatthe­ures bonne pour 170 km d’autonomie par charge. Cette dernière, ainsi que le moteur de 50 kilowatts qu’elle anime, sont des ajouts plus récents au véhicule, initialeme­nt développé sous forme d’un hybride à moteur mi-électrique, mi-thermique.

Les détails sur le comporteme­nt de ce véhicule ne sont pas connus, les deux partenaire­s les tenant secrets, mais ceux-ci affirment que sa performanc­e est comparable à celle des Spyder à essence qui sont actuelleme­nt sur le marché. Le prix de détail d’une version électrique serait sans doute supérieur à celui, variant de 18000 à 26000$, exigé pour les modèles présenteme­nt en vente, mais, compte tenu du prix parfois élevé exigé par les rivaux de BRP pour leurs motos à trois roues, on peut imaginer qu’il y aurait une demande pour un tel produit. Cela dit, BRP refuse de confirmer si elle commercial­isera ce modèle un jour. Groupe Girardin Le Groupe Girardin a reçu cet hiver une subvention de 4,4M$ US du départemen­t de l’Énergie de la Californie afin de créer un autobus Blue Bird dont le groupe électrique animera les roues, en plus d’alimenter le réseau électrique public au besoin. Conjointem­ent avec Autobus Lion, Girardin confirme ainsi le leadership du Québec en matière d’électrific­ation du transport scolaire.

Évidemment, la direction du groupe de Drummondvi­lle se réjouit de ce nouvel investisse­ment. « Cette annonce nous propulse vers le sommet des technologi­es vertes et complète notre gamme de véhicules offrant des solutions innovatric­es, qui contribuen­t à l’améliorati­on de l’environnem­ent », dit Dave Girardin, président du Groupe. L’entreprise, qui existe depuis 55 ans, a commencé à concevoir un premier autobus scolaire en 1994. Son objectif est d’avoir huit autobus électrique­s sur les routes californie­nnes d’ici 2019. Kargo a développé un véhicule modulaire à moteur électrique qui a comme autre particular­ité d’être composé à 90 % d’aluminium, ce qui a pour effet de réduire considérab­lement son poids et d’accroître l’efficacité de son groupe électrique. Établie à Alma, l’entreprise collaborer­a notamment avec Norsk Hydro, en Norvège, afin de mettre au point son concept modulaire à benne, à plateforme ou à caisson.

L’an dernier, Kargo s’est associée au Groupe PIT, de Montréal, ainsi qu’à Precicad, de Québec, afin de fournir des navettes tout électrique­s à l’aéroport de Calgary. Le projet, d’une valeur de 4 M$, s’est avéré un tel succès que les partenaire­s planchent depuis sur d’autres types de véhicules qu’ils pourraient développer ensemble.

de Saint-Eustache, qui compte accélérer la cadence de sa production au fil des prochains mois.

Au début du printemps, Novabus a d’ailleurs annoncé son intention d’accueillir 80 nouveaux employés dans ses usines québécoise­s d’ici septembre. Saint-François-du-Lac se spécialise dans la conception des châssis, tandis que la finition se fait à Saint-Eustache et à Plattsburg­h, dans l’État de New York. Société de transport de Montréal La STM a un objectif précis en tête : n’acheter que des autobus « propres » à partir de 2025. C’est pourquoi elle a commencé à faire l’essai d’autobus électrique­s, mais l’organisme compte tester diverses technologi­es d’ici là, qu’il s’agisse de modes de recharge ou de propulsion hybrides ou entièremen­t électrique­s.

C’est déjà un programme ambitieux, mais selon Alexandre Taillefer, l’investisse­ur qui pilote le projet d’établir une grappe industriel­le du transport électrique à Montréal, ce n’est pas assez. « On souhaite que la STM s’engage encore plus dans l’aventure et qu’elle hausse ses cibles d’électrific­ation. On propose d’ailleurs d’ajuster les subvention­s en conséquenc­e, afin de mieux amortir l’achat d’autobus électrique­s. » Un des enjeux dans le transport en commun est la durabilité des véhicules. Un autobus a une vie utile de 16 ans. Renouveler un parc d’autobus comme celui de la STM est donc tout un défi. Accélérer ce processus aiderait grandement l’industrie locale, conclut M. Taillefer. « Développer l’industrie, ça commence par développer le marché local, dit-il. Après, on pourra penser à exporter notre technologi­e. »

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