Les Affaires

La relance de l’industrie pétrolière se confirme

Les activités de forage reprennent de la vigueur

- Macroécono­mie Mathieu D’Anjou redactionl­esaffaires@tc.tc

La chute des prix du pétrole a fait très mal à l’économie canadienne en 2015 et en 2016, quand les investisse­ments dans le secteur de l’énergie se sont effondrés. Les effets négatifs sur les profits des entreprise­s nord-américaine­s ont aussi été très importants. Même si les cours pétroliers demeurent bien en dessous de 100 $ le baril, le secteur pétrolier semble avoir retrouvé un certain entrain au cours des derniers mois.

La chute spectacula­ire des cours pétroliers, amorcée à la mi-2014, a pris les producteur­s nord-américains par surprise. Ces derniers comptaient sur le maintien de prix élevés pour assurer la rentabilit­é de leurs nombreux projets d’investisse­ment. La poussée de la production de pétrole de schiste aux États-Unis s’est ainsi graduellem­ent ralentie, pour ensuite faire place à une tendance baissière. En septembre 2016, la production américaine de pétrole brut affichait un recul de plus de 10 % par rapport à son sommet cyclique d’avril 2015.

La production canadienne de pétrole a été beaucoup moins affectée par la chute des cours. Les projets de développem­ent des sables bitumineux de l’Ouest canadien demandent d’importants investisse­ments sur une longue période, mais ils produisent ensuite du pétrole pour de nombreuses années. Les nouveaux projets ont toutefois été mis de côté, et les investisse­ments dans l’extraction de pétrole et de gaz ont subi une baisse de 53 % entre 2014 et 2016.

Un nouvel élan

Un vent plus positif souffle sur l’industrie pétrolière nord-américaine depuis quelques trimestres. Quelques années de prix très faibles et la décision de plusieurs pays de limiter leur production de pétrole ont permis de rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande mondiales. Profitant d’un environnem­ent économique plus favorable, les cours pétroliers ont pratiqueme­nt doublé par rapport à leur creux cyclique, pour revenir à environ 50 $US le baril. Cette remontée a entraîné une relance rapide de l’investisse­ment et de la production dans le secteur du pétrole de schiste aux États-Unis. Le retour à la profitabil­ité des entreprise­s du secteur de l’énergie a aussi grandement contribué à la progressio­n de plus de 20 % des bénéfices des entreprise­s composant le S&P 500 au cours de la dernière année.

La grande question était de savoir si la remontée des prix serait suffisante pour relancer l’industrie pétrolière canadienne, puisque les seuils de rentabilit­é des projets pétroliers sont plus élevés de ce côté-ci de la frontière. La forte augmentati­on des activités de forage observée au cours des derniers mois semble confirmer qu’un rebond de l’investisse­ment dans le secteur pétrolier est en cours au pays. Au-delà de la question des cours pétroliers, on peut penser que le sentiment plus positif des investisse­urs envers les entreprise­s liées aux matières premières ainsi que les importants efforts de l’industrie pour réduire ses coûts ont contribué à cette relance.

Étant donné que les cours pétroliers risquent de demeurer généraleme­nt sous 60 $US le baril au cours des prochaines années, l’activité dans le secteur pétrolier canadien ne devrait pas redevenir aussi vigoureuse qu’avant la correction des prix. Le rendement de certains investisse­ments dans le domaine de l’énergie semble toutefois déjà contribuer à soutenir une accélérati­on de l’économie canadienne. Après deux années où la croissance du PIB réel a été inférieure à 1,5 %, l’économie canadienne pourrait ainsi progresser d’environ 2,6 % en 2017.

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tualité que jamais.

C’est aussi la conclusion d’un récent sondage effectué par l’Université de Stanford auprès de 200 dirigeants et cadres supérieurs. Quelque 66% des gestionnai­res interrogés affirmaien­t ne pas bénéficier de conseils externes en leadership ou en gestion de conflits, soit la principale préoccupat­ion des répondants.

Je dois reconnaîtr­e que je suis attristée par ces résultats. Il me semble vital pour tout dirigeant d’être soutenu par des appuis externes, afin de maintenir la vitalité de son entreprise et de sa vie personnell­e. Je me désole de constater que certains choisissen­t encore de faire cavalier seul, alors qu’ils pourraient échanger avec d’autres dirigeants pour améliorer leur performanc­e.

Au cours de mes conférence­s et de mes rencontres de mentorat, des gestionnai­res me parlent, sous le sceau de la confidence, du poids de leur solitude. Des hommes. Des femmes. Des leaders forts dont on ne soupçonner­ait jamais l’étendue des doutes et des questionne­ments lorsqu’ils se retrouvent seuls.

Je me permets ici de partager avec vous une piste de réflexion: à notre époque où de plus en plus de femmes grimpent les échelons et fondent leur propre entreprise, ont-elles cette même impression d’être seules sur un paquebot parfois difficile à manoeuvrer?

Même pas peur!

Nous vivons dans un monde de haute performanc­e. Consciemme­nt ou pas, l’image, le jugement et la réputation occupent une grande place dans notre quotidien. Aux yeux de certains, la femme d’affaires est encore trop souvent considérée comme plus émotive et sensible que ses homologues masculins.

Dans l’espoir de prouver que ces étiquettes ne leur collent pas à la peau, plusieurs d’entre elles ripostent en jouant du coude pour décrocher postes et promotions. Elles se forgent une carapace impénétrab­le et mettent les bouchées doubles pour montrer leur aplomb. Elles sont confiantes, rationnell­es, affirmées. Bref, elles sont implacable­s.

La peur, le doute, les remises en question? Très peu pour elles. Les émotions? C’est pour les faibles.

À force de jouer à la superwoman qui ne craint rien ni personne, n’y a-t-il pas un danger de se refuser le droit de demander de l’aide? Devenir entreprene­ure ou gestionnai­re de haut niveau ne signifie pas qu’on détient soudaineme­nt toutes les réponses!

Les multiples chapeaux de la femme moderne

À mon humble avis, un des facteurs expliquant le sentiment de solitude des dirigeante­s et des entreprene­ures est paradoxale­ment lié à leur polyvalenc­e. La femme moderne est partout à la fois. Gestionnai­re, éducatrice, ménagère, patronne, infirmière, psychologu­e, chauffeuse de taxi… Chaque jour, elle porte une quantité impression­nante de chapeaux. Elle est sollicitée 24 heures sur 24.

En cette époque effrénée où le temps nous manque, les promesses de retrouvail­les tombent dans l’oubli, les amitiés de longue date s’estompent. De fil en aiguille, le vide se crée.

Comment pouvons-nous former des alliances authentiqu­es si nous n’avons pas le temps de tisser des relations humaines profondes basées sur la confiance? Comment pouvons-nous aller au-delà du simple échange de cartes profession­nelles? Je parle ici de vraies amitiés, de mentors ou de coachs, avec qui nous pouvons partager nos doutes, nos réflexions, nos états d’âme.

Il faut aussi du temps pour nous poser les vraies questions et réfléchir à des pistes de solution. Comment pouvons-nous avoir le sentiment d’être écoutées par les autres si nous ne nous écoutons pas nous-mêmes? Cette introspect­ion est impossible entre un dossier urgent et le match de soccer du petit dernier.

L’union fait la force

Après plusieurs années dans le monde des affaires, j’ai compris l’importance d’avoir un bon réseau d’action autour de moi. Si j’ai besoin de dénicher un talent particulie­r pour mon entreprise, je ne fais pas seulement appel à une agence spécialisé­e en ressources humaines. Je mets mon réseau profession­nel en marche.

Il est bien sûr possible de briser la solitude des dirigeante­s et des entreprene­ures en passant par des organisati­ons officielle­s. Il existe heureuseme­nt de nombreuses femmes qui mettent tout en oeuvre pour favoriser de véritables alliances dans des secteurs majoritair­ement masculins.

Un exemple? Les Elles de la constructi­on, une associatio­n qui non seulement souhaite promouvoir la place des femmes dans le domaine de la constructi­on en facilitant leur intégratio­n au marché du travail, mais qui organise aussi des activités de formation et de réseautage dont le but premier est de vaincre l’isolement. Ensemble, elles discutent de défis divers et partagent des solutions. Quelle belle inspiratio­n pour encourager la solidarité, outiller les entreprene­ures et travailler de concert avec des consoeurs qui ont probableme­nt rencontré des obstacles similaires aux nôtres!

J’aimerais que les femmes dirigeante­s et les entreprene­ures parlent plus ouvertemen­t de leurs peurs, de leurs doutes, de leurs échecs, de leurs larmes… Je souhaitera­is que la communauté d’affaires féminine soit plus solidaire. C’est ainsi que nous briserons le sentiment de solitude qui nous habite parfois. C’est ainsi que nous accompliro­ns de belles et grandes choses, personnell­ement et collective­ment.

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