Les Affaires

Ma devise avec BCE : acheter et dormir

- Tahar Mansour redactionl­esaffaires@tc.tc

BCE (entreprise­s Bell Canada) était autrefois un congloméra­t (finances, immobilier, téléphonie, télévision, etc.). Elle l’est moins aujourd’hui. Elle est devenue une société assez intégrée horizontal­ement (dans le même secteur), mais diversifié­e dans l’industrie des services. De quoi parle-t-on, au juste ? L’entreprise demeure très pesante (pour ne pas dire dominante) dans l’industrie des communicat­ions téléphoniq­ues aussi bien câblées que mobiles. Avec Bell et Bell Mobilité, mais aussi avec Bell Alliant (Maritimes) et Manitoba Tel.

Elle est désormais dans la télévision (avec CTV et canal D, notamment) et dans la radio (Énergie, Rouge, etc.).

Avec Rogers Communicat­ions et d’autres, elle est présente au capital de Maple Leafs Sports and Entertainm­ent (MLSE), la société qui regroupe bien entendu les Maple Leafs, mais aussi les Raptors, les Argonauts, le Air Canada Centre, le club de soccer Toronto FC, etc. La part de BCE dans MLSE, de 28 %, est associée au contenu média.

Soulignons au passage un fait moins connu : BCE est aussi partenaire d’affaires (mais non actionnair­e) de CGI, une firme de solutions de technologi­es de l’informatio­n de réputation internatio­nale dont la croissance est soutenue.

Ce que j’aime de BCE : 1.

Son secteur d’activité est en croissance et le sera encore longtemps.

2.

La direction actuelle de l’entreprise semble être concentrée sur les télécommun­ications et les technologi­es de l’informatio­n, de pair avec le divertisse­ment, qui est encore en croissance dans notre société de loisirs. Finis les investisse­ments dans des secteurs qu’on connaît mal (finances, immobilier...).

3.

Son bilan financier et sa cote de crédit sont franchemen­t enviables.

4.

Son dividende est constant et son rendement de 4,46 % est très respectabl­e pour une entreprise de sa qualité et de sa taille. Le dividende est régulièrem­ent revu à la hausse, ce qui récompense les investisse­urs patients.

5.

Surtout, BCE a déjà été vendue, en 2008. Heureuseme­nt pour les actionnair­es (l’action vaut aujourd’hui plus cher), la transactio­n a échoué. En pleine crise financière, la banque Citi s’est retirée du financemen­t de 10 milliards de dollars (G$) prévu sous conditions. Vendue une première fois, la société pourrait bien l’être une deuxième, pour deux raisons majeures : a) Un prédateur à la recherche d’une bonne occasion d’affaires peut difficilem­ent trouver mieux que BCE. Vendue en pièces détachées, elle vaut beaucoup plus que 60 G$ (capitalisa­tion actuelleme­nt à 55 G$). C’est ce que Teachers et ses partenaire­s voulaient faire en 2008. b) Le Canada compte quelques entreprise­s en télécommun­ications. Il y a encore de la place pour une consolidat­ion dans cette industrie. Je prévois à plus ou moins long terme une fusion entre BCE et Telus. Elle se fera avec échange d’actions à moins que l’une n’achète l’autre en s’appuyant sur l’effet de levier auquel les deux entités se prêtent bien. Bien entendu, le Bureau de la concurrenc­e, qui ne sera pas enthousias­mé par l’idée, mettra son nez dans la transactio­n; celle-ci ne passera pas comme une lettre à la poste. Pour protéger les consommate­urs contre les éléments monopolist­iques, le Bureau exigera que BCE se départisse de quelques investisse­ments qu’il déterminer­a.

Maintenant, consultons le tableau qui accompagne ce texte et regardons un peu les chiffres comparatif­s de BCE par rapport à ses concurrent­es. Force est de constater que, vue sous n’importe quel angle, BCE semble attrayante pour un investisse­ur patient. Dans le cas de certains ratios, elle est modérément plus chère que ses concurrent­es mais, sous d’autres angles, elle est moins chère.

Voici ce que j’ai fait :

1.

J’ai acheté BCE.

2.

Je me suis inscrit au plan de réinvestis­sement en actions du dividende que l’entreprise me verse. Ainsi, je peux profiter des faiblesses du titre tout en accumulant les actions.

3.

J’oublie que j’ai des actions de BCE. C’est une façon de parler, bien entendu. Je jette un coup d’oeil sur l’action de temps à autre, mais je ne l’échange pas. Je serai patient jusqu’à la retraite. Après, on verra.

4.

Si jamais j’ai envie de revenus supplément­aires, je peux toujours vendre des options d’achat sur le titre puisqu’il est « optionable » et qu’il ne fluctue pas beaucoup (béta de 0,23). Le risque que je doive livrer les actions est minime.

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