Les Affaires

Des enfants forts

- Julie Cailliau Rédactrice en chef, Groupe Les Affaires julie.cailliau@tc.tc @julie140c

« Le plus gros campus de start-up du monde. » Il faut être sacrément sûr de son coup pour faire une telle affirmatio­n, mais les Français à l’origine de Station F, l’incubateur géant qui vient d’être inauguré à Paris, ne manquent pas d’assurance. Ils promettent de réunir « au même endroit tout ce dont une start-up a besoin ».

De quoi s’agit-il, au juste? Ça prend quoi, dans un incubateur, pour faire naître des enfants forts? Station F compte offrir aux 1 000 embryons d’entreprise­s qu’il abritera (dont 20% viennent de l’extérieur de la France) la cohabitati­on entre entreprene­urs (et pas seulement pendant les heures de bureau; l’incubateur comporte des espaces de cotravail à profusion, mais aussi des cuisines, des douches, un bureau de poste, des arcades; on prévoit même y aménager des appartemen­ts); 26 programmes d’accompagne­ment internatio­naux, dont ceux de Facebook, d’Ubisoft, de Microsoft et de Thalès; un makerspace pour le prototypag­e; l’accès à des mentors de grandes organisati­ons, futurs donneurs d’ordres de ces jeunes pousses; et l’accès à des investisse­urs qui prodiguent capitaux et conseils.

Installé dans une ancienne gare de marchandis­es, Station F est... grand: 366000 pieds carrés. C’est plus de 9 fois la superficie de la Maison Notman et 6,6 fois celle de l’Espace CDPQ, deux références québécoise­s en matière d’hébergemen­t et d’accompagne­ment d’entreprise­s en démarrage.

Le Québec dispose d’un écosystème comparable à celui de Station F, mais, effectivem­ent, tout n’est pas réuni au même endroit. C’est même assez éclaté, si on se fie au « Portrait de l’écosystème start-up montréalai­s » réalisé l’été dernier par la firme Credo. Les quelque 2 000 start-up de l’île frappent à bien des portes différente­s: District 3, Centech, InnoCité MTL, Founder Institute, TandemLaun­ch, Futurprene­ur, Techstars, FounderFue­l ou encore PME Montréal, pour ne citer que ceux-là.

Peu importe que l’écosystème soit dispersé sur le territoire ou installé dans un hall de gare rénové rempli de bean bags aux couleurs pop, pourvu que tout ce beau monde se parle... Le « Portrait » lui-même était un point de départ vers plus de cohésion dans l’accompagne­ment offert aux entreprise­s qui démarrent. Il faut souhaiter qu’on continue d’avancer dans cette voie.

Parce que, si soutenir l’entreprene­uriat n’est pas un but en soi, bâtir de grandes entreprise­s concurrent­ielles et durables en est un. C

Il y a deux décennies, l’écrivaine britanniqu­e J.K. Rowling publiait Harry Potter à l’école des sorciers, qui a été suivi par six romans, huit films, un parc à thème (6 000 visiteurs par jour) et une ribambelle de produits dérivés. Les ventes de livres (450 millions d’exemplaire­s) auraient rapporté plus de 7,7 G$ US. Les films ont de leurs côtés généré 7,2 G$ US. De nombreux médias, comme le magazine Time, assurent que la franchise vaut actuelleme­nt 25 G$ US. Le magicien à lunettes a fait de Mme Rowling la première écrivaine milliardai­re de l’histoire de l’édition. – LES AFFAIRES

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