En manchette
Ces six éclopées peuventelles rebondir ?
Elles ont connu des jours meilleurs, mais aujourd’hui, elles pâtissent de la conjoncture, de la décision d’un client ou d’une erreur stratégique. Bienvenue dans le monde des « éclopées » de la Bourse, des entreprises handicapées qui, ces derniers mois, ont pour la très grande majorité perdu beaucoup de valeur.
C’est parfois dans ces moments que se présentent les meilleures occasions. Aimia, Pages Jaunes, Mediagrif, TFI International, Héroux-Devtek et DavidsTea pourraient-elles éventuellement rebondir ?
Pour comprendre leurs déboires et évaluer leur potentiel de croissance, nous avons décortiqué près d’une quarantaine de rapports d’analystes, en pesant les pour et les contre pour chacune des entreprises.
Le titre se promène en dents de scie depuis deux ans. En mai, l’action était en recul de près de 15 % par rapport au début de l’année, mais elle vient de rebondir et n’affiche plus qu’un recul de 4 %.
L’entreprise de Longueuil a connu des difficul- tés ces derniers mois, notamment en raison de la réduction de cadence de production du Boeing 777, dont elle fabrique le train d’atterrissage.
La société a aussi perdu un mandat d’entretien et de fabrication de l’armée de l’air des États-Unis (Hercules C-130, KC-135 et Boeing E-3).
Selon Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, ce contrat représentait des revenus de 25 M$ par année, soit 6 % du chiffre d’affaires. Les contrats militaires représentaient 49 % du chiffre d’affaires de Héroux-Devtek en 2016.
Tim James, de Valeurs mobilières TD, estime que ce contexte défavorise le titre en Bourse. « Il empêchera un mouvement significatif plus élevé à court terme. » Or, le 15 juin, l’analyste Derek Spronck, de RBC Marchés des capitaux, voyait un potentiel d’appréciation de 19 % du titre.
Un espoir de guérison ?
L’analyste Anthony Zicha de Scotia Capital estime qu’il faudra attendre jusqu’en 2019 pour que Héroux-Devtek renoue avec la croissance. Elle a récemment dû mettre à pied 90 employés et inscrire une charge de restructuration de 4,8 M$ au quatrième trimestre.
Malgré tout, Héroux-Devtek dit rester à l’affût de futures acquisitions. Par contre, les entreprises du secteur sont coûteuses, selon Desjardins Marché des capitaux.
Héroux-Devtek est aussi optimiste en ce qui a trait au secteur militaire en raison de l’augmentation des dépenses. Le programme T-X de l’armée de l’air américaine représente l’une de ces occasions d’affaires à long terme. Ce programme a été mis en place pour permettre à l’armée américaine d’acheter un nouveau jet à deux places pour la formation des pilotes afin de remplacer le Northrop T-38 Talon, qui a plus de 40 ans.
Ben Cherniavsky, de Raymond James, demeure lui aussi positif en raison des contrats signés par Héroux-Devtek dans le passé.
La plupart de ces contrats débuteront en 2017, notamment avec le constructeur suédois Saab Ab (pour l’appareil Gripen E) et le brésilien Embraer (pour l’avion KC-390).
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