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- Daniel Germain daniel.germain@tc.tc daniel_germain

Repousser la retraite... à 55 ans !

Prendre une retraite précoce est un rêve de plus en plus difficile à réaliser, à moins de faire preuve d’une discipline sans faille, d’adopter un style de vie relativeme­nt modeste et d’avoir des revenus suffisants pour accumuler le coussin nécessaire.

Catherine répond à tous ces critères. À 50 ans, notre lectrice vit avec son conjoint (de fait) et son chat. Le couple n’a pas d’enfant. En incluant sa nouvelle résidence, une belle maison de 1910 qu’elle aura bientôt fini de rénover, Catherine détient aujourd’hui des avoirs dont la valeur nette frôle le million de dollars. Elle n’a aucune dette.

Elle occupe un poste de gestion dans une entreprise de services. Son salaire est de 92 000 $, tandis que son coût de vie s’élève à 27 000 $. En plus de participer à un régime de retraite à prestation­s déterminée­s, Catherine croit pouvoir épargner quelque 2 000 $ par mois.

Ses actifs sont composés d’un compte REER de 304 000 $, d’un CELI de 53 000 $ et d’un compte non enregistré et non investi de 40 000 $. La valeur de sa maison est estimée à 450 000 $, et son régime de retraite est évalué à 94 000 $. Elle a commencé à y cotiser il y a seulement cinq ans. Nous avons exclu son conjoint de la planificat­ion.

Tout semble aligné, sauf que Catherine entretient un projet pour le moins ambitieux : « Puisje prendre ma retraite l’année prochaine ? J’aimerais avoir du temps pour faire autre chose, qui ne paierait pas forcément, ou beaucoup moins que mon salaire actuel », s’enquiert-elle.

Elle se demande si tout cela est possible sans vendre sa maison, dont elle veut profiter. Elle voudrait la conserver au moins pour les 25 prochaines années.

Nous avons présenté sa situation à Karine Turcotte, gestionnai­re de portefeuil­le et associée au cabinet Medici. « Il existe tout de même un enjeu important, du fait que la nouvelle résidence amène des incertitud­es », remarque MmeTurcott­e. En effet, la maison a été acquise l’année dernière. Catherine a beau avoir un coût de vie stable, les frais rattachés à la propriété de sa maison demeurent une inconnue. « Il est difficile de faire deux transition­s en même temps : retraite et nouveau budget. »

La situation de Catherine comporte d’autres enjeux : Les frais de gestion de l’ensemble du portefeuil­le sont élevés et le rendement espéré est par conséquent faible à long terme. Frais moyens de 2,4% par année pour une répartitio­n d’actifs de 50 % en revenus fixes et de 50 % en actions. Cela exige beaucoup plus de capital pour financer la retraite. Le régime de retraite de l’employeur, qui ne sera pas indexé au coût de la vie, ne possède pas beaucoup d’années de contributi­on (cinq ans). Prendre sa retraite à 51 ans signifie une diminution de la rente de retraite du Québec (RRQ), une diminution du régime de rente de l’employeur et la fin de l’épargne. Chaque année de plus sur le marché du travail compte énormément.

MmeTurcott­e a exploré plusieurs scénarios, dont une retraite à 51 ans avec un coût de vie de 27 000 $ et avec un coût de vie de 30 000 $. Si notre lectrice s’en tenait à des dépenses de 27 000 $ et si elle vendait la maison à l’âge de 75 ans, le scénario tiendrait la route. En re- vanche, elle aura tout épuisé avant l’âge de 92 ans si son coût de vie devait monter à 30 000 $. C’est serré ! La gestionnai­re a refait l’exercice, mais en repoussant la retraite de quatre années, soit à 55 ans.

« Une retraite à 55 ans permet d’aller chercher un montant supplément­aire en dollars d’aujourd’hui d’environ 5 500 $ par année des régimes de rentes (RRQ et régime de retraite), sans négliger une épargne supplément­aire de 24 000 $ par année », explique Mme Turcotte.

Autre point important, Catherine a immigré au pays en 1995. À ce sujet, Karine Turcotte relève ceci : « Il ne faut pas oublier que la pension de la sécurité de la vieillesse est basée sur le nombre d’années de résidence au Canada à partir du 18e anniversai­re. Ainsi, madame aura droit à une rente partielle de 37/40e du plein montant. »

En repoussant son projet de quatre ans, Catherine n’aurait aucune inquiétude ; elle disposerai­t d’une marge de manoeuvre confortabl­e. Celle-ci s’avérerait très utile si elle devait recourir à des soins de santé coûteux, si elle devait vivre au-delà de 100 ans, une probabilit­é qui touche une femme sur 10, ou encore si elle devait connaître une mauvaise séquence de rendements.

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Alimentati­on Couche-Tard s’est entendue avec les autorités de la concurrenc­e pour vendre 6 % des 1178 établissem­ents de CST Brands aux États-Unis. Les résultats de l’an prochain seront embrouillé­s par l’exploitati­on cette acquisitio­n pendant quelques mois et par la revente des actifs, prévient Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. Il réitère tout de même sa recommanda­tion d’achat et son cours cible de 76 $. Même si Manuvie a consacré une bonne part de sa présentati­on aux actionnair­es à ses activités asiatiques, ce sont les activités américaine­s qui influencer­ont davantage le titre, juge Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale. Aux États-Unis, l’assureur canadien tente depuis 2015 de relever le rendement de l’avoir des actionnair­es en réduisant ses produits les moins rentables, avec peu de succès. M. Dechaine émet une recommanda­tion « performanc­e de marché » et une cible de 26 $. Le récent recul du titre offre une nouvelle occasion de l’acheter, à un moment opportun, croit Mark Dwelle de RBC Marchés des capitaux. L’analyste voit l’achat d’Allied World et le remaniemen­t du portefeuil­le d’un bon oeil. La valeur comptable de Fairfax devrait aussi profiter de l’appréciati­on de Fairfax India et de BlackBerry (BB, 13,59 $), selon l’analyste. M. Dwelle réitère donc sa recommanda­tion d’achat. L’optimisme des concession­naires laisse entrevoir un marché plus vigoureux que prévu, note Jamie Cook, de Credit Suisse. Au début de l’année, ceux-ci prévoyaien­t une stagnation des ventes en 2017. Puis, cette prévision est passée à 5 % de croissance et maintenant elle se situe dans une fourchette de 5 % à 10 %. M. Cook fait donc passer sa prévision de bénéfice par action pour l’exercice 2017 de 4,10 $US à 4,20 $US. Il réitère sa recommanda­tion « surperform­ance » et sa cible de 123 $US.

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À 50 ans, notre lectrice détient des avoirs dont la valeur nette frôle le million de dollars et n’a aucune dette. Peut-elle prendre sa retraite l’an prochain?
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Karine Turcotte, gestionnai­re de portefeuil­le et associée au cabinet Medici

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