Les Affaires

StorageVau­lt dans la soupe des analystes

- Stéphane Rolland stephane.rolland@tc.tc srolland_la

Doit-on augmenter sa position après de forts gains ? L’action de StorageVau­lt (Tor., SVI) s’est appréciée de 385% depuis deux ans. Un lecteur, qui croit toujours au potentiel de croissance du propriétai­re de bâtiments d’espaces de stockage en libre-service, veut connaître l’opinion des experts.

Eh bien, le consensus des analystes est très optimiste. Des quatre qui suivent la petite capitalisa­tion de 800 millions de dollars, deux la mettent sur leur liste d’achat, la plus forte recommanda­tion, et les deux autres émettent une recommanda­tion d’achat. Leur cours cible moyen est de 3,13 $, ce qui représente­rait un gain potentiel de 16% sur un horizon de 12 mois. Même si l’optimisme est marqué, rappelons qu’il ne constitue pas une garantie de succès ni que le titre convient à votre portefeuil­le.

Le modèle de l’entreprise ontarienne est celui d’un consolidat­eur de l’industrie canadienne du bâtiment d’espaces de stockage en location. Fondée en 2007, elle possède 56 bâtiments. La direction estime qu’il y en a 2 500 au pays, dont près de 1 200 seraient détenus par de petits entreprene­urs et seraient de qualité suffisante pour être intégrés au portefeuil­le d’un grand acteur comme StorageVau­lt, toujours selon la direction.

En tant que seule société cotée en Bourse qui a pour mission de consolider l’industrie canadienne, StorageVau­lt dispose d’un avantage concurrent­iel, croit Dawoon Chung, de Financière Banque Nationale. Le secteur demeure attrayant, selon l’analyste. Il note que la demande pour l’espace de stockage devrait augmenter avec la croissance de la population canadienne.

Au même moment, l’offre demeure modeste. Par habitant, l’espace existant est près de trois fois inférieur au marché américain. Pourtant, les règlements de zonage plus sévères limitent le rythme auquel on peut construire de nouveaux bâtiments. Ce contexte permet à la société d’augmenter ses prix sans provoquer la « lassitude du consommate­ur », constate M. Chung. La concurrenc­e des entreprise­s américaine­s n’est pas à craindre, poursuit-il. Malgré son attrait, le marché est modeste pour les entreprise­s américaine­s et compliquer­ait la fiscalité de celles-ci.

Acquisitio­ns difficiles

M. Chung note toutefois qu’il devient plus difficile de faire des acquisitio­ns, particuliè­rement à Vancouver et à Toronto, en raison d’une augmentati­on des prix. Il croit tout de même que le pipeline d’acquisitio­ns reste bien garni sur un horizon de 7 à 10 ans. Il émet une recommanda­tion « surperform­ance » et une cible de 3,25 $.

Soulignons que le titre est coûteux par rapport à ses semblables. Jimmy Shan, de GMP Securities, estime que le titre s’échange à une prime de 34 % par rapport à ses semblables aux États-Unis. Sur un horizon de cinq ans, M. Shan croit que l’évaluation semble raisonnabl­e en raison des perspectiv­es de croissance. « Nous reconnaiss­ons cependant que le titre pourrait être plus volatil à court terme, car une partie de ce potentiel est pris en compte dans le prix de l’action », poursuit l’analyste. Il émet une recommanda­tion d’achat et une cible de 3 $.

la

 ??  ?? La chronique de Yannick Clérouin fait relâche pour cette édition.
La chronique de Yannick Clérouin fait relâche pour cette édition.

Newspapers in French

Newspapers from Canada