Les Affaires

Une affaire de famille

- LANAUDIÈRE SAGUENAY– LAC- SAINT- JEAN

u’adviendra-t-il de votre entreprise au moment de votre retraite? Prévoyezvo­us la transférer à un employé, à un membre de votre famille ? Négocierez-vous avec un groupe de gestion non familial ? Ou faites-vous partie des 63 % de propriétai­res d’entreprise­s qui n’accepterai­ent sous aucune condition de vendre leur société ?

Ces questions aussi difficiles que cruciales touchent tous les entreprene­urs. Peu importe le secteur, le contexte familial et les espoirs qu’ils caressent pour leur entreprise. J’ai été marraine du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ). Je suis sensible et consciente des enjeux du repreneuri­at pour l’avenir de la province, du pays.

Les entreprise­s familiales jouent un rôle vital dans notre économie. Elles contribuen­t à la création d’emplois. Elles permettent le développem­ent des régions. Assurer leur pérennité est une priorité, voire une urgence.

Y a-t-il une présidente dans la salle ?

Dans une entreprise familiale, la transition peut s’installer de façon plus naturelle et intuitive. Depuis de nombreuses années, je travaille avec mes trois filles et mon garçon. Au fil du temps, j’ai segmenté les responsabi­lités en fonction de leurs attentes, de leurs talents et de leurs envies.

Le transfert familial n’est toutefois pas de tout repos. Il faut écouter les positions de chacun. Il faut composer avec la dimension émotionnel­le, d’un côté comme de l’autre. Pas toujours simple !

Heureuseme­nt, des accompagna­nts peuvent nous aider à évoluer dans ce cheminemen­t, tout en préservant le respect, l’écoute et la bonne entente. Plus de 80 % des entreprise­s familiales au Canada ont mis en place des procédures concrètes pour huiler les rouages de cette transition et prévenir les conflits. C’est toute une équipe de spécialist­es qui peut nous guider, à chaque étape du transfert. Les ressources accessible­s évoluent sans cesse. Profitons-en !

Dans notre cas, il a été convenu que ma fille Linda reprendrai­t le flambeau. Je me souviendra­i toujours de ce moment. Toute la famille était rassemblée autour de la table. La nomination de Linda a été spontanée et unanime.

Si nous l’avons choisie, ce n’est pas en raison de son statut d’aînée, mais bien parce qu’elle a les compétence­s, le leadership et la volonté nécessaire­s pour bien positionne­r l’entreprise dans le marché global.

Et les petits-enfants, alors ?

Le dossier n’était pas réglé pour autant. Mes enfants ont aussi des conjoints, des conjointes, des enfants. Que fait-on s’ils manifesten­t le désir de jouer un rôle actif dans l’entreprise ? Comment concilier les envies de la famille avec les besoins corporatif­s ?

Il faut parler de ces possibilit­és, planifier au-delà de la première génération. Mieux vaut tirer les choses au clair plutôt que de les laisser aller et de créer des conflits. Les enfants grandiront bien assez vite !

Par ailleurs, si notre vision d’entreprise est claire, on peut définir en amont les compé- tences qui nous seront utiles dans quelques années… et les jumeler avec les intérêts de nos futures recrues. Notre petit-fils est un passionné des technologi­es ? S’il souhaite un jour nous accompagne­r dans l’entreprise, les sciences de l’informatio­n et les algorithme­s seraient probableme­nt de bons domaines d’études pour lui. On pourrait même, pourquoi pas, payer une partie de ses études ! Investisso­ns dans nos ressources humaines, dans nos talents, au lieu de nous intéresser uniquement à l’immobilier ou à l’équipement.

Prendre le temps de bien faire les choses

La passation d’entreprise ne se fait pas du jour au lendemain. Elle nécessite de 8 à 10 ans, soit le temps de former la relève, de transférer le savoir. Des 138 entreprise­s avec possibilit­é de transmissi­on familiale suivies par le CTEQ, 21 sont en cours de transfert. Un exemple ? Emmanuel Coulombe inc., une petite entreprise de distributi­on de produits alimentair­es de la région de Montmagny. Dans ce cas, la stratégie de transfert repose sur une relève mixte, soit le fils d’un des propriétai­res et un employé. À la suite d’une rencontre avec une accompagna­trice du CTEQ, un plan d’action concret a été établi : évaluation psychométr­ique des jeunes, fiscaliste, notaire, comptable, référencem­ent pour le financemen­t…

Si le processus de planificat­ion s’est fait dans un intervalle d’environ six mois, les futurs reprenants y pensaient depuis déjà deux ans. Ils ne savaient toutefois pas par où commencer. Le transfert en tant que tel sera progressif et s’échelonner­a sur sept ans. Les jeunes ont fait l’achat de 100% des actions, mais la transactio­n financière se fera en deux fois, et les propriétai­res actuels demeurent dans l’entreprise afin d’assurer la transition.

Quel bel exemple de prévoyance, de planificat­ion ! L’avenir de l’entreprise est ainsi sécurisé, et une vingtaine d’emplois ont été sauvés.

Le cédant doit bien orchestrer sa sortie, tout comme le reprenant doit bien planifier son entrée. Et pour préserver l’harmonie familiale tout au long de ce parcours cahoteux, il importe de prendre le temps nécessaire. Voilà le secret pour assurer la continuité de nos entreprise­s familiales, une des belles richesses de notre économie.

Bonne réflexion !

La SADC Matawinie a présenté le rapport de ses activités 2016-2017 fin juin. En tout, 23 projets d’affaires ont été soutenus, pour un total de 1 085 650 $ en financemen­t autorisé. Pas moins de 54 nouveaux emplois ont été créés, ce qui représente une hausse de 181 % par rapport aux cinq dernières années. De plus, l’organisme a constaté une augmentati­on de 75 % du financemen­t autorisé par son principal fonds d’investisse­ment, toujours par rapport aux cinq dernières années, ce qui laisse présager une belle relance économique pour le territoire et suscite donc un vent d’optimisme. — L’ACTION, JOLIETTE par le versement de 129 M$ à ces derniers. Il s’agit d’une année charnière pour le projet Lamaque à Val-d’Or. La transactio­n devrait en assurer la pérennité en le faisant passer dans le giron d’une multinatio­nale. En incluant les projets qu’Eldorado Gold développe déjà en Roumanie, en Grèce et au Brésil, Lamaque deviendra le 10e actif minier de la société et le seul qu’elle possède au Canada. La filiale Integra Gold est aussi propriétai­re du moulin de la mine Sigma, qui a une capacité de traitement de 2 200 tonnes de minerai par jour. — LA FRONTIÈRE ET LE CITOYEN, ROUYN-NORANDA

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