Un outil pour agir
Quand Barack Obama est venu à Montréal, en juin, avez-vous, comme moi, applaudi avec vigueur à chacune de ses allusions au retrait honteux des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat ? Ça nous fâche, hein, quand les décideurs politiques barrent la route au bien-être de nos sociétés ! Mais à part se fâcher, on fait quoi, au juste ?
On recycle, on composte, on réutilise, on ramasse. Quotidiennement. Mais on conduit, on déverse, on jette, on rachète. Quotidiennement. A zero-sum game? Non. La somme de ce petit jeu n’est pas nulle, elle est négative.
Ici, on a le choix. On poursuit vers l’autoflagellation (très peu pour moi) ou on opte pour la recherche de solutions (aaah, ça j’aime mieux).
Sur la question qui nous occupe, pas besoin de chercher très loin. Rendez-vous à l’Université McGill : vous y trouverez le professeur montréalais Henry Mintzberg, éminence du management. Une de ses ambitions, c’est justement la mobilisation de tous les acteurs de la société pour relever ses défis. Dans son livre Rebalancing Society (Rééquilibrer la société), paru en 2014, il présentait le secteur pluriel (vous et moi, citoyens) comme une force complémentaire aux secteurs privé et public, une force essentielle à l’équilibre de l’ensemble.
Depuis juillet, les préceptes de Rebalancing Society font partie intégrante d’un test international conçu pour évaluer et accroître les connaissances de tout un chacun en matière de responsabilité sociale. Promu par plusieurs branches de l’ONU, le Sulitest (Sustainability Literacy Test) est au développement économique durable ce que le TOEFL est à l’anglais. Il a été élaboré en 2014, en France, et il est maintenant utilisé par 619 universités et organisations, dans 57 pays. « Les deux gars qui l’ont créé étaient tout simplement intéressés par mes travaux et mon livre, m’a expliqué Henry Mintzberg. Le nouveau module basé sur mon livre permet d’élargir le concept de la responsabilité sociale des entreprises [RSE] à celui d’une société équilibrée par l’action citoyenne. »
Une version individuelle du test sera lancée prochainement. La version pour les entreprises existe depuis quelques mois. Une dizaine d’entreprises ont adopté le Sulitest, dont LVMH et L’Occitane. Allez-y, mettez-vous à niveau et faites de même avec vos employés. Pour qu’ensuite les principes de la RSE ne soient plus cantonnés à un seul chapitre de votre rapport annuel et que votre entreprise participe à un mouvement collectif que même le président des États-Unis aura du mal à enrayer.
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Les affrontements violents continuent de faire grimper le nombre de morts au Venezuela, malgré la création d’une nouvelle Assemblée constituante le 30 juillet dernier. Souhaitée par le président Nicolás Maduro, conspuée par l’opposition et l’opinion internationale, cette assemblée a pour mission de réécrire la Constitution de 1999 promulguée par Hugo Chávez... et de redresser l’économie en lambeaux de cette nation pétrolière. Le pays enregistre le pire taux d’inflation du monde, autour de 930%. Et cela risque de s’aggraver avec les sanctions économiques annoncées le 31 juillet par Washington après la création de l’Assemblée constituante. Rappelons que les États-Unis importent quelque 800000 barils par jour, sur une production totale d’un peu plus de 1,9 million par jour, selon l’entreprise d’État PDVSA. – LES AFFAIRES C’est la fin du règne de BlackBerry dans l’administration canadienne. Environ 250 000 fonctionnaires fédéraux canadiens disposent d’un BlackBerry comme téléphone professionnel. Et pour cause : la sécurité mobile offerte par l’entreprise de Waterloo est certifiée de niveau militaire. Une protection jusqu’ici inégalée. Cependant, la concurrence n’a pas chômé. « Samsung va devenir le premier fournisseur de cellulaires incluant Android approuvé pour les employés fédéraux, ce qui va mettre un terme à la prédominance de longue date de BlackBerry », rapportait fin juillet le quotidien Globe and Mail. Il aura fallu deux ans au fabricant sud-coréen pour obtenir les certifications de niveau militaire requises par le Service canadien du renseignement de sécurité et le Centre de la sécurité des télécommunications. – LES AFFAIRES Pour la troisième année consécutive, un groupe d’étudiants de HEC Montréal suivra un cours… à vélo. Pendant deux semaines, deux professeurs et leurs étudiants vont pédaler au Québec et aux États-Unis dans le cadre du cours Entrepreneuriat et développement durable. Le parcours de 500 km, qui sera entamé le 13 août, sera parsemé de visites d’entreprises et de rencontres avec des dirigeants. Au menu, un arrêt chez Hydro-Québec à Beauharnois, le mouvement Farm to Table à Burlington, au Vermont, Mill No 5 et un arrêt au fameux MIT à Cambridge, tout près de Boston. L’activité coûte un peu plus de 2 000 $ et équivaut à trois crédits universitaires pour les participants, qui doivent être inscrits à un programme de premier cycle de HEC Montréal. De quoi bronzer intelligemment, tout en se raffermissant les cuisses cet été. – LES AFFAIRES Le Groupe Iris, que le Groupe Vision New Look est en voie d’acquérir, n’a pas été fondé par le Dr Francis Jean, comme l’indiquait l’article publié le 22 juillet. En 1989, trois optométristes, le Dr Roger Michaud de Chicoutimi, le Dr Pierre Descary de Rouyn-Noranda et le Dr Michel Laliberté de Hull ont uni leurs forces pour former le franchiseur. Le Dr Jean a joint le Groupe Iris en octobre 1990 en fusionnant la centrale d’achat qu’il avait créée à celle d’Iris, augmentant le nombre de franchises à 33. Le Dr Jean en est alors devenu le PDG. Par la suite, Iris a fusionné d’autres groupes d’optométristes et d’opticiens pour porter à 60 le nombre de franchisés. Au cours des années suivantes, il y a eu des différends avec le Dr Jean sur les orientations et les objectifs du Groupe Iris. En 1995, le Dr Jean a donc exercé son droit d’achat sur toutes les actions d’Iris. Les fondateurs et d’autres membres ont alors préféré se retirer du groupe. – D.B.
6 AOÛT 2017