Les Affaires

RESTAURANT BRANDS INTERNATIO­NAL

Ça semble un peu chaud

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Restaurant Brands (QSR, 62,04 $ US) est la maison mère des Burger King, Tim Hortons et Popeyes Louisiana Kitchen. Son réseau compte plus de 23 000 unités réparties dans une centaine de pays. Chiffre d’affaires prévu de 4,6 G$ US en 2017.

Le nom ne vous dit peut-être rien, mais Restaurant Brands est la troisième plus grande société de restaurati­on rapide du monde, après McDonald’s et Yum. Les ventes totales de son réseau (incluant les franchisés) atteignent 27 G$ US contre 83 G$ US pour McDo et 40 G$ US pour Yum.

La firme a atteint ce statut lorsque Burger King, propriété du fonds brésilien 3G Capital, a fait l’acquisitio­n du réseau iconique canadien Tim Hortons en 2014, pour une facture totalisant 11,3 G$. Les deux chaînes ont alors été désinscrit­es des Bourses et regroupées sous le chapeau de Restaurant Brands, dont le siège social est à Oakville, en Ontario.

Depuis cette acquisitio­n toutefois, des franchisés de Tim Hortons sont à couteaux tirés avec la haute direction. Leur associatio­n se plaint des compressio­ns dans le personnel, le matériel, les produits utilisés, ainsi que de l’utilisatio­n à d’autres fins d’un fonds destiné à promouvoir la marque. Elle estime que l’image de la chaîne est menacée. Une demande de recours collectif de 500 M$ a été déposée en juin. La direction nie évidemment ces allégation­s.

Selon Peter Sklar, analyste chez BMO Marchés des capitaux, ces frictions seraient surtout le résultat d’un choc de culture entre de petits franchisés qui souvent ne sont propriétai­res que d’une unité et une direction qui mise sur les économies d’échelle. Depuis l’acquisitio­n de TH, les coûts administra­tifs ont été réduits de 50 %, passant de 40 M$ à 20 M$ par trimestre.

Ces compressio­ns, qui sont la méthode de 3G Capital, portent cependant fruit, car les profits avant impôts ont crû de près de 22 % en 2016 chez TH et de 10 % chez Burger King. Si l’ajout de nouvelles unités, la mise à niveau de l’image des Burger King et la refonte des menus y contribuen­t également, Restaurant Brands est aux prises comme les autres avec une compétitio­n plus féroce qui réduit la croissance.

Au premier trimestre de 2017, les ventes des restos comparable­s ont reculé de 0,1% tant chez TH que chez BK, un résultat jugé « décevant » par Mark Petrie, analyste de CIBC Marchés mondiaux. Au deuxième trimestre, les ventes ont rebondi chez Burger King (+3,9 %), mais sont demeurées en recul (-0,8 %) chez Tim.

M. Petrie pense que l’entreprise peut livrer de meilleurs revenus et profits, même en période de ralentisse­ment. Au premier trimestre, par exemple, les revenus globaux se sont accrus de 9%, tandis que le profit par action augmentait de 20 %. La société a acquis ce printemps Popeyes Louisiana Kitchen et le plan de réduction des coûts en est à ses débuts. L’analyste attribue au titre une recommanda­tion « surperform­ance » avec une cible de 68 $ US. Peter Sklar attribue la même recommanda­tion, mais avec une cible de 66 $ US. QSR se négociait récemment autour de 61 $ US.

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