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RESTOS : EST-CE LE TEMPS DE PASSER À TABLE?

Infini en effet, car au cours des six dernières années, il s’est ouvert pas moins de 20 restaurant­s… par jour aux États-Unis. Pas étonnant qu’on ait l’impression qu’ils poussent comme des champignon­s. Cependant, leur multiplica­tion à la vitesse grand V a

- Michel Van de Walle redactionl­esaffaires@tc.tc

C’est le temps des vacances, des road trips et des repas pris sur le pouce le long de l’autoroute qui mène à la plage, au chalet ou au camping. Plus souvent qu’autrement, les services de restaurati­on rapide s’acquittero­nt de leur mission : remplir des ventres affamés. McDo, Pizza Hut, St-Hub, Tim, Starbucks, le choix est varié, presque infini.

GROUPE MTY Ça semble un peu froid, ici Groupe MTY (MTY, 46,89 $) chapeaute des chaînes comme Sushi Shop, Thaï Express, Van Houtte ou encore Valentine. La société est surtout présente au Canada et aux États-Unis, de même qu’au Moyen-Orient. Chiffre d’affaires prévu d’environ 290 millions de dollars (M$) en 2017.

Groupe MTY est le plus important franchiseu­r québécois du secteur de la restaurati­on rapide. Fondée il y a 35 ans par Stanley Ma, qui la dirige toujours, l’entreprise a été au fil des ans une véritable machine à faire des acquisitio­ns. À l’exception des grandes chaînes connues comme McDonald’s, Subway et Pizza Hut, les probabilit­és sont élevées que le comptoir de centre commercial où vous achetez votre lunch du midi au Québec soit un franchisé de Groupe MTY. Ce dernier est aujourd’hui à la tête de quelque 5 500 points de vente, surtout en Amérique du Nord, répartis sous 80 enseignes.

Jusqu’alors concentrée au Canada, l’entreprise a fait un bond de géant il y a un an en faisant l’acquisitio­n de l’américaine Kahala Brands, au prix de 310M$ US. Celle-ci exploite 18 marques, telles que Cold Stone Creamery et Blimpie, dans 27 pays. En l’achetant, MTY a doublé le nombre de ses établissem­ents, de même que son chiffre d’affaires global (incluant celui des franchisés), qui dépassera 2 milliards de dollars (G$).

À la suite de cet achat majeur, Leon Aghazarian, analyste à la Financière Banque Nationale, s’attend à ce que MTY se concentre sur l’intégratio­n et la consolidat­ion de cette filiale américaine. Il pourrait y avoir de nouvelles acquisitio­ns à court terme, mais elles devraient être plus petites pendant quelque temps. Récemment, la société a acheté les petites chaînes québécoise­s Steak Frites et Giorgio tout en fermant certaines succursale­s moins performant­es, comme 28 Blimpie aux États-Unis.

Groupe MTY n’échappe pas à l’impact de la concurrenc­e de plus en plus forte dans la restaurati­on rapide. Au second trimestre, note George Doumet, analyste chez Scotia Capital, les ventes des magasins comparable­s ont reculé de 1,7 % pour l’ensemble du réseau. Il faut dire que le mauvais temps en avril a eu son effet. Il s’agissait du cinquième trimestre consécutif de recul, précise M. Aghazarian. De plus, 119 succursale­s ont été fermées, davantage que les 71 qui ont été ouvertes.

Des ventes de magasins comparable­s qui piétinent, des fermetures de restos qui dépassent les ouvertures, voilà qui limite le potentiel de hausse de l’action de MTY, écrit Derek Lessard, analyste chez TD Securities. Surtout que, pour la première fois en trois ans, les ventes de l’américaine Cold Stone Creamery ont fléchi. M. Lessard réduit de 48 $ à 46 $ sa cible pour l’action de MTY, soit à peu près son niveau actuel.

Son collègue George Doumet de la Scotia a pour sa part haussé sa cible de 48 $ à 49 $, tandis que M. Aghazarian est le plus optimiste, avec une cible de 56 $. Il note que la météo d’avril a effacé les bonnes performanc­es de mars et de mai et s’attend à ce que MTY poursuive dans la voie des acquisitio­ns et améliore sa marge bénéficiai­re.

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