CARA OPERATIONS
L’appétit semble modéré
Cara (CARA, 15,88 $) est le plus important opérateur canadien de restaurants offrant le plein service, avec quelque 1 200 succursales affichant 15 enseignes. Les plus connues sont Chalet Suisse, East Side Mario, Harvey’s et, surtout au Québec, les Rôtisseries St-Hubert. Chiffre d’affaires prévu d’environ 750M$ en 2017.
Tout comme l’a fait Groupe MTY en acquérant la firme américaine Kahala en 2016, Cara a frappé un grand coup l’an dernier en mettant la main sur le réseau des Rôtisseries St-Hubert, un fleuron québécois. Prix d’acquisition : 537 M$. L’entreprise a aussi mis la main sur le réseau de 99 restos Original Joe’s, principalement situés dans les provinces de l’Ouest. Un peu plus de la moitié des restaurants de Cara sont établis en Ontario, tandis que 84 % de l’ensemble de ses succursales sont opérées par des franchisés.
La compétition étant ce qu’elle est dans l’industrie de la restauration, la société a vu ses ventes de restaurants comparables fléchir au cours des derniers trimestres. Après un recul de 0,6 % au premier trimestre de 2017 – notamment en raison de la faiblesse de l’économie dans l’Ouest canadien –, les ventes ont de nouveau reculé de 0,3 % au deuxième.
Afin de contrer le déclin des ventes des restaurants, Cara a mis en place diverses initiatives, rappelle Kenric Tyghe, analyste de la firme Raymond James. Dans une note commentant les résultats trimestriels, il évoque le plan de rénovation des restaurants (environ 100 cette année), les mises à jour des menus offerts, de même que l’utilisation accrue des outils numériques à des fins de marketing. Cara entend recourir aux services de Google et de Facebook pour mieux analyser les besoins de sa clientèle, précise Sabahat Khan, analyste chez RBC Marchés des capitaux.
Autre axe de développement : Cara veut pénétrer le marché de la vente au détail avec certains de ses produits phares. L’entreprise a commencé à vendre les côtes levées de marque Chalet Suisse dans quelque 1 000 établissements. D’ailleurs, l’acquisition de St-Hubert, qui dispose d’installations de produc- tion et de distribution alimentaires, est aussi destinée à soutenir ce nouveau vecteur de développement.
Cela dit, les résultats des deux premiers trimestres n’ont pas beaucoup ému les analystes qui suivent l’entreprise. Certains, comme M. Tyghe, ont abaissé légèrement leur cible pour l’action. Elle est désormais à 25 $. Quant à Leon Aghazarian, de Financière Banque Nationale, il croit que les rénovations, l’ouverture de nouveaux magasins et de possibles acquisitions pourraient améliorer la profitabilité de la firme. Sa cible est à 30 $.