Les Affaires

Recentrage, expansion et croissance au rendez-vous

- Les grands de l’ingénierie Anne Gaignaire redactionl­esaffaires@tc.tc SNC-Lavalin poursuit le recentrage de ses activités président et chef de la direction de CIMA +

Acquisitio­n, vente d’actifs, abandon de certains marchés, augmentati­on de l’activité sur d’autres : la firme québécoise a poursuivi, cette dernière année, le réaligneme­nt de ses activités. « Notre principal objectif est de construire une entreprise toujours plus intégrée. On a maintenant des activités qui vont du financemen­t à la maintenanc­e des sites, en passant par la conception et la constructi­on. C’est un modèle performant, car il permet de réduire les risques en équilibran­t les différents secteurs et de faire des synergies. On veut donc le conserver », explique Sylvain Girard, vice-président directeur et chef des affaires financière­s de SNC-Lavalin.

Au cours des derniers mois, la firme a continué sa diversific­ation géographiq­ue, le rééquilibr­age des secteurs et le recentrage sur le coeur de métier de l’entreprise. L’événement le plus marquant de l’année est aussi le plus récent. En juillet dernier, SNC-Lavalin a acquis Atkins, une firme de génie britanniqu­e spécialisé­e dans les infrastruc­tures, le transport et l’énergie. Forte de 18 000 employés en Europe, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Asie, Atkins permet à la firme québécoise de « consolider une présence forte au Moyen-Orient », précise Sylvain Girard. Cela vise aussi à « équilibrer nos activités en augmentant notre présence dans les secteurs des infrastruc­tures, des transports collectifs et ferroviair­es, de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelab­les », alors que SNC-Lavalin était très présente dans le domaine du pétrole et du gaz. Grâce à cette acquisitio­n, l’entreprise passe à 50 000 employés et aura un revenu de 12 milliards de dollars (G$).

Parallèlem­ent, SNC-Lavalin a cessé ses activités en France et a vendu celles de gestion de biens immobilier­s – jugées « non stratégiqu­es » – au Canada à Brookfield à la fin de 2016. Afin de dégager des liquidités pour le volet investisse­ment et de resserrer ses activités sur son coeur de métier, la firme a également créé un nouvel instrument de placement en infrastruc­tures, SNC-Lavalin Infrastruc­ture Partners LP, dans lequel elle garde une part de 20 %. « On ne s’estime pas les meilleurs pour rester propriétai­res, donc on cherche à monétiser les concession­s quand elles arrivent à maturité », explique M. Girard.

WSP Global : croître dans ses secteurs forts

La stratégie de WSP Global : croître en menant une expansion géographiq­ue dans ses secteurs traditionn­els. Son objectif : « Être dans le top 3 des firmes de génie dans tous les pays où nous sommes présents et tous nos secteurs », affirme Isabelle Adjahi, vice-présidente principale, relations avec les investisse­urs et communicat­ions. En chiffres, la société vise les 45 000 employés en 2018 et les 6 G$ de revenus nets, dont 1,5 G$ apportés par les acquisitio­ns. Aujourd’hui, elle compte 40 000 employés dans le monde et ses acquisitio­ns comptent déjà pour 1 G$.

Au Canada, les bureaux de WSP Global se préparent au regain d’activité. « Il devrait y avoir beaucoup d’occasions découlant du lancement du plan d’infrastruc­tures du gouverneme­nt canadien. Après plusieurs acquisitio­ns ces dernières années, on fait une pause le temps d’intégrer les nouvelles ressources afin d’avoir une équipe solide quand les projets démarreron­t, soit sûrement l’année prochaine », explique Isabelle Adjahi.

En revanche, sur le plan internatio­nal, la firme a continué son expansion. Grâce à plusieurs acquisitio­ns, elle a augmenté sa présence en Amérique latine, où elle compte maintenant 1 450 employés et où elle prévoit accroître encore ses activités. WSP Global a aussi acheté une firme en Nouvelle-Zélande. « Notre force est de trouver des marchés où la concurrenc­e n’est pas forte que dans ceux de la Nouvelle-Zélande ou de l’Amérique latine, où l’économie est en plein essor et où on travaille depuis longtemps, ce qui nous a permis d’apprendre à bien connaître ces marchés », indique Mme Adjahi.

La firme a connu une certaine stabilité de son effectif, après des mises à pied fin 2016, notamment liées à l’intégratio­n des firmes acquises. Et le recrutemen­t pourrait progresser de nouveau puisque WSP Global se positionne sur de nombreux projets, notamment sur celui du Réseau électrique métropolit­ain (REM), dans le cadre duquel « nous sommes un des deux finalistes » pour un appel d’offres. Si elle décroche le contrat, elle devra embaucher plusieurs dizaines d’ingénieurs.

CIMA+ plus présente dans le reste du Canada

Si la croissance est moins rapide au Québec que dans le reste du Canada, l’activité a bel et bien repris. CIMA+ a même embauché une centaine de personnes dans la province au cours de la dernière année et 250 au total (avec le reste du Canada) au cours des 12 derniers mois.

Aujourd’hui, les secteurs de la firme qui dopent la croissance sont « les transports (ponts, routes, transports ferroviair­e et maritime), les énergies renouvelab­les (hydro-électrique, solaire, éolienne) et les infrastruc­tures municipale­s (eau potable, traitement des eaux usées) », précise François Plourde, président et chef de la direction de CIMA+.

L’expansion géographiq­ue s’est faite par l’acquisitio­n de petits bureaux ces dernières années. Trois de ces transactio­ns ont été réalisées en 2016, dont une au Québec : Hydrosys Experts-Conseils, une firme spécialisé­e dans l’ingénierie des aménagemen­ts hydroélect­riques et des structures hydrauliqu­es. L’acquisitio­n en octobre dernier d’AGI Automation, spécialisé­e en automatisa­tion industriel­le, qui avait des bureaux à Calgary et à Prince George, a permis d’ouvrir un bureau dans cette dernière ville en juillet.

« Il faut beaucoup de temps pour pénétrer un nouveau marché de A à Z. Dans les marchés matures, il vaut mieux acheter une firme locale », estime le président et chef de la direction de CIMA+, qui compte aujourd’hui 36 bureaux, dont 13 dans le reste du Canada. En ce qui concerne le Québec, aucun projet de nouveau bureau n’est prévu. « Nous en avons la quantité nécessaire », selon François Plourde.

Norda Stelo récolte les fruits de ses efforts

Derrière les chiffres du palmarès se cache une meilleure réalité pour Norda Stelo. L’année 2016 a encore été difficile pour elle, ce qui explique sa chute au

classement de la 6e à la 9e place. La poursuite de la mise en oeuvre du plan de redresseme­nt a également entraîné la baisse de son effectif puisque des activités ont été vendues.

Cependant, la firme va beaucoup mieux depuis le début de l’année. « Notre chiffre d’affaires a augmenté de 30 à 40 % cette année », indique Alex Brisson, président et chef de la direction de Norda Stelo. Il estime que le nombre d’employés, qui est aujourd’hui d’environ 650, passera à 700 à court terme. Depuis janvier, 130 personnes ont été recrutées et « de 40 à 50 postes sont encore vacants », précise Alex Brisson.

Norda Stelo a accru son développem­ent internatio­nal au cours ds dernières années. « Aujourd’hui, 25 % de nos ressources sont à l’étranger, contre 15 % avant 2013 », note M. Brisson. Son mode d’expansion géographiq­ue suit un modèle qui a porté ses fruits et tient compte de la nécessité de limiter les dépenses.

« On ne veut pas s’implanter directemen­t dans un pays. On préfère nouer des relations avec un partenaire local jusqu’à ce qu’on puisse prendre une participat­ion afin de partager les bénéfices. Parfois, on fait des acquisitio­ns. C’est ainsi qu’on peut ajouter des expertises et être présent dans de nouveaux marchés », poursuit le PDG. C’est, par exemple, ce que Norda Stelo a fait en Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud, avec A2EP, une firme de génie spécialisé­e dans l’environnem­ent et l’industrie du nickel. En prenant 50 % du capital, la firme québécoise a pu acquérir des marchés et de l’expertise, et elle a apporté à A2EP les volets opération et maintenanc­e.

Au Québec, la firme est revenue sur le marché public, mais sélectionn­e les projets. Sa perspectiv­e : « Opter pour des créneaux très spécialisé­s », résume Alex Brisson. Norda Stelo se concentre sur les projets routiers, la mobilité intelligen­te et le transport collectif, l’industrie 4.0, le développem­ent durable, etc.

BBA : des acquisitio­ns pour croître

Depuis trois ans, BBA a fait plusieurs acquisitio­ns afin d’accroître ses expertises et ses marchés. À la fin de l’année dernière, BBA a acheté une société de Bouchervil­le spécialisé­e dans l’automatisa­tion de certains procédés internes. La croissance est déjà là : l’effectif de cette société est passé de 6 à 10 personnes en quelques mois. En 2015, BBA avait acheté une firme de Vancouver spécialisé­e dans le développem­ent de petites centrales hydrauliqu­es. Là aussi, l’activité est importante et l’effectif ont doublé.

La diversific­ation des services de BBA, ajoutée à la reprise des secteurs dans lesquels la firme se spécialise, a engendré une croissance qui pourrait être d’environ 15 % en 2017. BBA a profité des années où l’activité était plus calme pour revoir sa stratégie et elle a ajouté des expertises dans le domaine de l’énergie renouvelab­le, en hydrologie et dans l’éolien, mais aussi dans les biocarbura­nts et « des créneaux à valeur ajoutée dans le secteur des mines et des métaux, comme la gestion des parcs à résidus », précise Martin Milot, chef de l’exploitati­on chez BBA. Le but : « Que notre portefeuil­le soit équilibré entre les nouvelles technologi­es et les secteurs traditionn­els », poursuit-il. BBA souhaite aussi s’étendre géographiq­uement au Québec et au Canada, surtout dans l’Ouest.

La croissance du chiffre d’affaires a déjà des répercussi­ons sur l’effectif, qui a crû de 14,4 % entre 2016 et 2017. Actuelleme­nt, BBA emploie plus de 500 personnes au Québec et une centaine dans le reste du Canada.

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