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Personnali­té internatio­nale Abigail Noble, PDG, The ImPact

– Abigail Noble,

- Diane Bérard diane.berard@tc.tc Chroniqueu­r | diane_berard Chronique

« Repérons les investisse­ments financiers qui ont aussi un impact social et augmentons-les »

Personnali­té internatio­nale —

DIANE BÉRARD – Quel est le mandat de The ImPact ? ABIGAIL NOBLE

– Nous sommes un réseau, une communauté et un mouvement de familles désireuses de faire de l’investisse­ment d’impact et de partager leurs connaissan­ces entre elles. Le réseau a été lancé en 2013 par Justin Rockeller, l’arrière-arrière-petit-fils de John Rockfeller, et Josh Cohen. Nous comptons 14 familles cofondatri­ces, dont celles à l’origine de eBay, des hôtels Hyatt, de Ford et d’AOL. Près de 850 familles de partout dans le monde profitent de notre contenu éducatif.

D.B. – Qu’est-ce que l’investisse­ment d’impact ? A.N.

– C’est une stratégie qui concerne toutes les classes d’actifs. L’intention compte : l’investisse­ur doit viser à la fois un rendement financier et un rendement social. Le résultat importe aussi : l’impact doit être mesurable et mesuré. On peut dire que l’investisse­ment d’impact se situe à l’intersecti­on du capitalism­e et de la philanthro­pie. Jadis, les entreprene­urs commençaie­nt par faire de l’argent, puis ils utilisaien­t cet argent pour faire le bien. Aujourd’hui, on constate qu’il est possible d’accomplir les deux en même temps.

D.B. – En octobre 2010, un rapport de la firme JP Morgan a marqué un point de bascule pour l’investisse­ment d’impact. Pourquoi ? A.N.

– Ce rapport indique que l’investisse­ment d’impact a le potentiel de devenir une industrie de 1 000 milliards de dollars américains. Ça a été le catalyseur de mon exploratio­n de cet univers. À l’époque, je travaillai­s à la Fondation Schwab. Nous avons créé un groupe de travail pour évaluer comment l’investisse­ment d’impact et ses outils pouvaient financer les projets d’entreprene­uriat social. En juin 2011, nous avons dévoilé notre rapport, « The Social Investment Manual », à SOCAP Europe. Il a été téléchargé 8 000 fois en deux semaines. Nous tenions quelque chose. La conversati­on s’est déplacée vers le Forum économique mondial (WEF).

D.B. – Vous avez démarré le service d’investisse­ment d’impact au Wef... A.N.

– Je travaillai­s encore à la Fondation Schwab – qui est membre du Forum – lorsque j’ai suggéré au WEF de se pencher sur l’investisse­ment d’impact. Le WEF est une organisati­on entreprene­uriale qui encourage l’initiative. On m’a proposé d’explorer les tendances en investisse­ment, en consacrant 10 % de mon temps à l’investisse­ment d’impact. Je m’y suis plutôt consacrée à 150 %, incluant mon temps personnel ! En 2013, nous avons publié le rapport « De la marge à la tendance » (« From Margin to Mainstream »), qui répond au document de JP Morgan. Ce dernier s’adressait aux entreprene­urs, afin qu’ils se préparent à accueillir l’investisse­ment d’impact. Le nôtre était destiné aux investisse­urs. Il présentait les défis et les occasions d’affaires de ce marché. Parmi la centaine de rapports publiés par le WEF cette année-là, le nôtre a été l’un des plus téléchargé­s.

D.B. – Vous avez misé sur le jeu pour initier le secteur financier à l’investisse­ment d’impact. Cela s’est passé à Davos. Racontez-nous. A.N.

– Entre 2012 et 2105, nous avons organisé des ateliers au WEF. Les participan­ts étaient divisés en équipes. En 2012, ils devaient produire un pitch combinant rendement financier et social. En 2013, il fallait imaginer des outils financiers pour des projets s’attaquant à l’obésité infantile. L’atelier 2014 consistait à bâtir un portefeuil­le d’investisse­ment d’impact. En 2015, il fallait démarrer un projet d’impact répondant aux besoins d’un marché fictif. Nos ateliers ont attiré une salle mixte d’investisse­urs, d’assureurs, de gestionnai­res de portefeuil­le et d’entreprene­urs. Chaque jeu a exigé une centaine d’heures de préparatio­n.

D.B. – Où en est le secteur de l’investisse­ment d’impact ? A.N.

– L’intérêt des acteurs traditionn­els augmente. Imprint Capital, un pionnier de ce secteur, a été acquis par Goldman Sachs, qui développe ce créneau. Forcément, les autres institutio­ns financière­s suivent.

D.B. – Le Québec compte de nombreuses familles d’entreprene­urs. Comment peuvent-elles amorcer leur initiation à l’investisse­ment d’impact ? A.N.

– Elles peuvent se joindre à The ImPact. Nos membres viennent de plus de 50pays. Nous possédons des données par pays sur les projets dans lesquels nos membres investisse­nt. Et nous connaisson­s les classes d’actifs qu’ils ont choisies.

D.B. – Comment une famille d’entreprene­urs intéressée par l’investisse­ment d’impact peut-elle se lancer ? A.N.

– Elle peut passer son portefeuil­le au cible pour repérer ce qui pourrait se qualifier comme un investisse­ment d’impact. Vos lecteurs se rendront peutêtre compte qu’ils sont des investisse­urs d’impact « accidentel­s ». Supposons que vous avez investi dans des habitation­s à loyer modique certifiés LEED pour des raisons d’affaires. Vous pourriez constater l’importance des retombées extrafinan­cières et faire d’autres investisse­ments similaires. De nombreux investisse­ments motivés par des raisons financière­s ont un impact social ou environnem­ental. En les repérant dans votre portefeuil­le, vous pouvez en augmenter la proportion ou faire des ajustement­s qui injectent de l’impact. Une famille présente dans l’immobilier, par exemple, peut installer des panneaux solaires sur ses immeubles ou un système de récupérati­on de l’eau de pluie.

D.B. – Le Québec est une terre de ressources naturelles. L’investisse­ment d’impact peut-il cohabiter avec ce secteur ? A.N.

– Nous n’élimineron­s pas les ressources naturelles demain matin, mais nous pouvons viser un impact plus positif de leur exploitati­on. Soyons pragmatiqu­es. Cherchons comment exploiter nos ressources naturelles de façon plus responsabl­e, une décision à la fois. Un de nos membres a hérité d’un mine fondée par son grand-père. S’il la vend, l’acheteur ne partagera probableme­nt pas son souci de l’impact social et environnem­ental. De plus, les employés de cette mine dépendent des décisions de ce membre, qui a l’occasion de gérer la mine de façon responsabl­e. Nous lui recommando­ns d’en conserver la propriété et d’en faire évoluer la gestion.

D.B. – Existe-t-il une intersecti­on entre l’investisse­ment d’impact et la finance traditionn­elle ? A.N.

– Oui. Elle se trouve dans la création de valeur. Ce sont les investisse­ments à long terme qui créent vraiment de la valeur. Si vous investisse­z dans vos employés, ils seront plus loyaux. Si vous investisse­z dans la qualité de vos produits, vos clients seront plus loyaux. En vous concentran­t uniquement sur les rendements financiers à court terme, vous versez dans l’ingénierie financière. Ce n’est pas la réalité, c’est un jeu. Combien de réorganisa­tions, de restructur­ations et de licencieme­nts pouvez-vous faire avant que les actionnair­es se rendent compte que vous ne créez aucune valeur ? Les sociétés qui considèren­t la création de valeur pour toutes les parties prenantes et sur le long terme font mieux que celles qui pratiquent l’ingénierie financière. Telle est l’intersecti­on entre l’investisse­ment d’impact et la finance traditionn­elle.

ces lignes, Steam offrait un rabais de 40% sur le titre. « Notre jeu repose sur les interactio­ns entre les joueurs. On peut recommence­r les niveaux et les construire de manière différente chaque fois », raconte Richard Atlas, qui espère pouvoir lancer le jeu sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch d’ici la fin de l’été ou cet automne. Le dirigeant estime que les studios indie arrivent à concevoir des jeux de qualité grâce à la polyvalenc­e des membres de l’équipe, mais que le défi du financemen­t est toujours présent.

« Les compétence­s... On apprend en temps réel, mais aussi en parlant avec des dirigeants de studios plus avancés au chapitre du développem­ent », dit ce diplômé en génie mécanique.

Pour ce qui est du financemen­t, les trois cofondateu­rs ont choisi de ne pas se verser de salaire pendant un an, alors que deux d’entre eux vivaient encore chez leurs parents.

« En avril et en mai 2015, nous avons mené une campagne de sociofinan­cement sur Kickstarte­r, ce qui nous a permis d’amasser plus de 34000$. Ça nous a aidés à payer quelques mois de production. Après avoir acquitté le loyer, les redevances à Kickstarte­r et les dépenses en matériel, nous avons pu nous offrir des salaires totalisant 9 000$ », raconte-t-il.

Puis, en décembre 2015, la société a réalisé une ronde de financemen­t d’un montant non dévoilé auprès d’anges investisse­urs, d’amis et de membres de leurs familles. Malgré cet environnem­ent difficile d’un point de vue financier, M. Atlas affirme que le monde des indies peut attirer des travailleu­rs expériment­és des grands studios montréalai­s qui sont las de toujours effectuer les mêmes tâches.

« Dans les petits studios, on a besoin de beaucoup de polyvalenc­e. Ça stimule l’apprentiss­age », dit-il.

L’impact d’Ubisoft

Le président et chef de la direction d’Ubisoft Montréal, Yannis Mallat, soutient qu’il est normal que les grands studios fassent germer la fibre entreprene­uriale chez certains employés. « Si Ubisoft a pu équiper ces gens d’expertise et de savoir-faire, c’est tant mieux », dit-il, précisant que certaines firmes sont aujourd’hui des partenaire­s d’affaires de l’entreprise française, qui possède des studios à Montréal, à Québec et à Toronto.

M. Mallat rappelle qu’Ubisoft participe à l’organisati­on d’un concours universita­ire depuis quelques années. En avril, la septième édition du concours a couronné le jeu Zorya, présenté par une équipe de Polytechni­que Montréal et de l’École des arts numériques, de l’animation et du design (NAD). Zorya a remporté le prix du meilleur prototype, celui de la meilleure créativité et de la meilleure intégratio­n du thème, ainsi que celui du public. Cela a valu à ses créateurs un montant de 10000$ en bourses. « Les concepteur­s ont pu bénéficier du mentorat de gens d’Ubisoft. C’est un concours que nous avons beaucoup de plaisir à mettre en place année après année », raconte M. Mallat.

Cette année, le concours, qui s’étalait sur une période de 10 semaines, regroupait 19 équipes composées de 149 étudiants provenant de 13 université­s du Québec. Les équipes devaient livrer des prototypes jouables en 3D sur le thème « Jouer avec le temps ».

la N.D.L.R. Les frais de transport et d’hébergemen­t de Denis Lalonde pour couvrir l’E3 ont été payés par l’Alliance Numérique.

Harnois Groupe pétrolier (HGP), de Saint-Thomas, dans la région de Lanaudière, s’implante à l’aéroport internatio­nal Jean-Lesage de Québec (YQB), consolidan­t ainsi sa présence sur le marché de l’aviation. L’entreprise investit un montant non précisé dans un dépôt pétrolier qui permettra de servir adéquateme­nt la clientèle d’aviation. « En ajoutant ce point d’avitaillem­ent à YQB, nous pourrons offrir un service plus complet à notre clientèle existante et accélérer nos activités de développem­ent », explique Serge Harnois, président-directeur général de Harnois Groupe pétrolier. Rappelons qu’HGP approvisio­nne déjà les aéroports des îles de la Madeleine, de Saint-Hubert, de Sept-Îles et de Wabush et qu’elle compte parmi sa clientèle différente­s compagnies aériennes telles Air Canada, Provincial Airlines (PAL) et Pascan. Les travaux seront terminés à la mioctobre. — L’ACTION, JOLIETTE Canac ouvrira en mars prochain sa 27e succursale. Le nouveau commerce sera situé à à Thetford Mines et nécessiter­a des investisse­ments de 6 M$ et créera 90emplois directs. Le bâtiment aura une superficie de 39073pieds carrés, et un entrepôt couvert de 30 000 pi2 sera aussi construit sur le terrain. Avec l’ouverture d’une succursale à Saint-Hubert en décembre 2017 et la future succursale de Thetford Mines, Canac comptera plus de 3 100 employés. — COURRIER FRONTENAC, THETFORD MINES

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