Les Affaires

L’économie du Québec en plein essor

Les investisse­ments des entreprise­s rebondisse­nt

- Pierre Cléroux redactionl­esaffaires@tc.tc

L’économie du Québec connaîtra une meilleure croissance en 2017. Pour la première fois depuis la récession de 2008, toutes les composante­s de l’activité économique contribuen­t à cet essor. La remontée se poursuivra en 2018.

La croissance économique mondiale continue de s’améliorer. C’est particuliè­rement le cas aux États-Unis. Nos voisins du Sud affichent un faible taux de chômage, à 4,4 %, et enregistre­ront une croissance supérieure à 2 % cette année.

Ce dynamisme de l’économie américaine, conjugué à la faiblesse du dollar canadien, favorise les exportatio­ns québécoise­s. Celles-ci demeurent solides malgré une performanc­e mitigée des exportatio­ns d’aéronefs. Les exportatio­ns québécoise­s ont augmenté de 3,5 % au premier trimestre de 2017 et contribuer­ont à la croissance économique en 2017.

Investisse­ments en hausse

La meilleure nouvelle vient du côté des entreprise­s québécoise­s. Leurs investisse­ments avaient diminué de 2013 à 2015, limitant la croissance économique au Québec. Cependant, elles ont commencé à augmenter leurs investisse­ments en 2016 et continuent dans la même voie en 2017. Les investisse­ments ont augmenté de 2,1 % au premier trimestre. Les entreprise­s québécoise­s, plus confiantes dans l’économie, investisse­nt davantage. Et, selon nos recherches, ces investis- sements augmentero­nt en 2018. Cette donnée est importante puisque les entreprise­s doivent investir pour améliorer leur efficacité et demeurer compétitiv­es. Elles investisse­nt notamment dans la technologi­e, la formation de la main-d’oeuvre et la machinerie et l’équipement. L’augmentati­on des investisse­ments des entreprise­s est également déterminan­te pour assurer une croissance soutenue de l’économie ; on peut en effet difficilem­ent dégager une croissance supérieure à 2% sans la contributi­on des entreprise­s.

L’augmentati­on des dépenses des gouverneme­nts du Québec et du Canada contribuer­a également à l’essor de l’économie en 2017 et en 2018. Depuis 2016, les gouverneme­nts ont accéléré leurs dépenses, ce qui a un impact positif sur la croissance. Au Québec, l’incidence de cette hausse est particuliè­rement visible sur le plan de l’emploi.

Les consommate­urs toujours au rendez-vous

Les dépenses des consommate­urs québécois continuent d’avoir un impact important sur la croissance économique. Elles se sont accrues de 6,2% au premier semestre de l’année, ce qui repré- sente une hausse très élevée comparativ­ement aux dernières années. L’économie du Québec a créé des milliers d’emplois en 2017, ce qui a eu pour effet de ramener le taux de chômage à un creux historique. Cette performanc­e de l’emploi, conjuguée à une augmentati­on du revenu disponible, contribue grandement à la croissance de la consommati­on et à la hausse du niveau de confiance des consommate­urs.

L’économie du Québec affichera en 2017 une de ses meilleures performanc­es depuis des années grâce aux exportatio­ns, aux investisse­ments des entreprise­s, aux dépenses gouverneme­ntales et à la confiance des consommate­urs. Ces composante­s de l’activité économique devraient continuer d’avoir un impact positif dans les prochains mois, et nous avons toutes les raisons d’être optimistes pour 2018.

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Idéologie, quand tu nous tiens

Au départ, l’opposition à la mise en valeur des hydrocarbu­res au Québec, ou à leur transport sur le territoire, semblait circonstan­cielle.

L’exploitati­on des gisements de gaz naturel dans les basses-terres du Saint-Laurent passait par la fracturati­on de la roche sans qu’on puisse être certain que le procédé ne provoquera­it pas la contaminat­ion des nappes phréatique­s. Les moratoires ont suivi, façon commode de décider sans vraiment décider. D’accord. Admettons.

Il y a peut-être du pétrole sur l’île d’Anticosti, mais on ne le saura jamais, compte tenu de la position prise par le gouverneme­nt du Québec. Il s’agit là d’un lieu unique dont on veut préserver l’intégrité, d’autant qu’il faudrait mettre en place de lourdes infrastruc­tures de transport. Donc, interdicti­on. D’accord.

Sans compter le projet de pipeline Énergie Est, qui misait au départ sur un terminal à Cacouna, à l’est de Rivière-du-Loup. Cependant, les levés sismiques au large pouvaient perturber la population de bélugas, toujours vulnérable. On a tout arrêté. Encore d’accord.

Toutefois, ces arguments légitimes ne tiennent plus lorsqu’il est question de l’exploitati­on du pétrole et du gaz naturel dans les montagnes de la Gaspésie. Pas de résidences à proximité. Pas de cours d’eau menacés. Pas d’empiètemen­t sur des milieux protégés. Juste des réserves dont on ne connaît pas encore le potentiel réel, mais qui pourraient réduire la dépendance du Québec aux hydrocarbu­res importés, avec la fuite de capitaux qui en résulte.

D’autant plus que les entreprise­s de la Côte-Nord, à commencer par l’Aluminerie Alouette, attendent avec impatience d’avoir accès au gaz naturel et d’ainsi diminuer la consommati­on de diesel, nettement plus polluant. Dans ce cas, un projet en cours verrait le gaz transiter par le port de Gaspé avant d’être acheminé sur la Côte-Nord.

Un courant environnem­entaliste en mal de cause vient pourtant de déclarer la guerre à toute mise en valeur de ces ressources en Gaspésie. Même l’organisme Équiterre, habituelle­ment plus modéré dans ses positions, vient d’ajouter sa voix à celle des « anti ». Cette fois, pas d’accord.

On constate maintenant que l’opposition aux projets qui prêtaient flanc à la controvers­e n’était pas circonstan­cielle : elle était, et demeure, foncièreme­nt idéologiqu­e, du genre « on ne veut rien savoir, peu importe le contexte ». C’est bien dommage. Le passage vers une économie exempte d’hydrocarbu­res est en cours, mais il s’agit d’une évolution, pas d’une rupture soudaine. Le Québec dépend, et pour un bon moment encore, de ses voisins. Pourquoi ne pas profiter de ce qui se trouve ici ?

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