Les Affaires

Gagner au change?

-

J’ai assisté, il y a quelques jours, au lancement de la 41e édition du concours Arista, un concours qui célèbre la relève des leaders d’affaires, qu’ils soient entreprene­urs ou cadres, à l’échelle du Québec. Ce lancement était l’occasion de découvrir le président d’honneur de cette édition. En l’occurrence, « les » présidents d’honneur. Parce que Arista a choisi un cas de relève pour honorer la relève: MM. Norman E. Hébert Jr et Norman John Hébert, respective­ment président et chef de la direction, et vice-président, Développem­ent des affaires, du Groupe Park Avenue, un réseau de concession­naires d’automobile­s. Le père et le fils. Ils succèdent au fondateur, un certain Norman D. Hébert Sr, qui a créé l’entreprise en 1959, indique son site web.

Comme quoi, la relève, il n’est pas toujours nécessaire d’aller la chercher loin. Et ce qui tombe presque sous le sens dans une entreprise familiale semble s’appliquer aussi aux sociétés cotées en Bourse.

« Recruter un PDG externe dénote l’échec du processus de relève. D’ailleurs, les entreprise­s le savent. En 2016, 90% des firmes du S&P 500 qui ont changé de dirigeant ont promu un de leurs cadres », affirme Yvan Allaire, président exécutif du conseil d’administra­tion de l’Institut sur la gouvernanc­e d’organisati­ons privées et publiques, en entrevue avec Diane Bérard.

« On ne peut pas passer de GE à Home Depot », indique-t-il. Autrement dit, être gestionnai­re n’est pas un métier. Ce n’est pas parce qu’on a dirigé la fabricatio­n de laveuses qu’on saura les vendre. De fait, Bob Nardelli n’aura tenu qu’une petite année à la tête du quincailli­er américain, lui qui avait 29 ans de carrière dans le secteur… manufactur­ier, essentiell­ement chez GE.

Évidemment, tout le monde n’est pas d’accord. Un patron qui connaît le secteur comme sa poche peut être moins prompt à faire preuve d’innovation. Il basera ses évaluation­s sur ce qu’il a déjà vu et expériment­é, au risque de passer à côté de signaux importants.

Pour avoir le meilleur des deux mondes, l’idéal, pour une entreprise, ne serait-il pas un PDG « né et élevé » dans son secteur, nourri de l’oeil neuf d’un patron d’un secteur différent ? Un conseil d’administra­tion joue normalemen­t ce rôle. Mais certaines organisati­ons ont poussé l’expérience. Elles ont fait un échange de PDG le temps d’une journée, voire d’une semaine complète, un « CEO swap ».

Promis, si vous osez en faire autant, appelez-moi avant. Ça fera un fantastiqu­e reportage!

la

 ?? Julie Cailliau Rédactrice en chef, Groupe Les Affaires julie.cailliau@tc.tc
@julie140c ??
Julie Cailliau Rédactrice en chef, Groupe Les Affaires julie.cailliau@tc.tc @julie140c

Newspapers in French

Newspapers from Canada