Les Affaires

UNE IMPLICATIO­N À LA FINEINE P POINTE

« C’est important que la relève d’affaires

- Benoîte Labrosse redactionl­esaffaires@tc.tc

Avant de devenir directrice adjointe, Nomination­s publiques, au cabinet du premier ministre du Canada, et avocate, entre autres spécialisé­e en droit de la propriété intellectu­elle et en droit des technologi­es, Natacha Engel a été danseuse. La jeune femme de 33 ans, qui a dû raccrocher ses pointes à cause d’une blessure au dos, est persuadée que c’est grâce à ses années à l’École supérieure de ballet du Québec qu’elle a bâti sa carrière. « La formation est très exigeante, mais elle permet de développer des compétence­s comme la rigueur, la persévéran­ce, le désir de se surpasser et la capacité de recevoir des critiques constructi­ves », énumère-t-elle.

C’est pourquoi elle a décidé, début 2014, de s’impliquer auprès de l’institutio­n qui l’a formée, et est devenue membre du conseil d’administra­tion de l’École supérieure et vice-présidente de celui de sa Fondation. « C’est la plus jeune membre du CA et la seule qui est passée par l’École, précise Anik Bissonnett­e, directrice artistique et pédagogiqu­e de l’établissem­ent. Elle connaît très bien la formation et a une grande facilité à trouver des gens pour aider l’École, parce qu’elle en reflète le succès. »

La Fondation récolte annuelleme­nt près de 120000$, qui servent surtout à remettre des bourses aux élèves. La somme est recueillie par la tenue de plusieurs événements, dont le spectacle de fin d’année, des classes de maître et des défilés de mode. « Même si nous en faisions auparavant, les défilés sont maintenant influencés par Natacha, note Mme Bissonnett­e, parce qu’elle sait exactement de quoi les jeunes ont envie. »

Amener la relève d’affaires à apprécier la danse

Très impliquée au sein de la Jeune Chambre de commerce de Montréal pendant plusieurs années, dont à titre de première vice-présidente, Mme Engel s’intéresse depuis longtemps au lien arts-affaires. Inspirée par le rapport « Créér un nouvel élan à Montréal » et par le mouvement Je vois Montréal, elle a fondé la Jeune Scène d’affaires (JSA) en novembre 2014. « Je pensais déjà à monter un groupe de jeunes philanthro­pes pour appuyer nos jeunes danseurs, mais ça m’est alors apparu d’autant plus important que la relève d’affaires participe à soutenir la relève artistique afin de promouvoir l’effervesce­nce de notre ville, qui a un immense potentiel culturel », se souvient celle qui travaille à Ottawa, mais qui revient fréquemmen­t dans la métropole.

Aujourd’hui, JSA compte 21 membres provenant de différents domaines, privés comme publics, majoritair­ement âgés de 25 à 40 ans. Une de leurs missions est de sensibilis­er la relève d’affaires à l’importance de la danse et de la culture en général. « L’art n’est pas toujours accessible pour des gens qui n’y sont pas initiés, admet Mme Engel. Le spectacle annuel de l’École est extrêmemen­t accessible, donc nous avons articulé notre soirée-bénéfice autour de lui. »

Baptisé Pointes & Noeuds papillon, l’événement phare de la JSA recueille depuis 2015 environ 80000$ par année, qui se transforme­nt en bourses pour les élèves de l’École supérieure. Après le spectacle, les participan­ts sont transporté­s vers un lieu secret. « C’est très important pour nous de leur faire vivre une expérience dont ils se souviendro­nt, affirme la fondatrice. Nous sommes très forts sur le côté thématique, que ce soit un garden-party anglais au son de vieux hits britanniqu­es ou une soirée hollywoodi­enne avec limousines et paparazzis. »

La jeune philanthro­pe, qui donne elle-même environ 1000$ par année en plus de nombreuses heures, rappelle que l’objectif ultime est de développer un réel intérêt pour la danse et pour l’École, afin de « créer une philanthro­pie engagée et à long terme ». « Quand l’événement ne sera plus au goût du jour ou qu’il y aura d’autres façons de faire, il sera important d’avoir développé un réseau qui s’accroche à la cause et qui continuera à donner, peu importe la manière », fait-elle valoir.

Mme Bissonnett­e a une grande confiance en Natacha Engel pour renouveler le bassin de donateurs de l’École supérieure de ballet du Québec. « Je pense que la Jeune Scène d’affaires va évoluer avec elle; nous sommes sur une belle lancée et elle a tellement d’idées! »

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