Les Affaires

Le Grand Montréal sur les rangs

- Les grands de l’immobilier

Les centres de distributi­on contribuen­t au développem­ent et à la diversific­ation économique de la périphérie de Montréal. En versant des taxes et en créant des emplois, ils sont des investisse­ments prisés par les villes, qui organisent leurs zones industriel­les en conséquenc­e.

Claude Haineault est un maire sortant heureux: la venue prochaine du centre de distributi­on d’Ikea est une bonne nouvelle pour cette ville de la Rive-Sud d’environ 13000 habitants, sinistrée à la suite du départ de plusieurs entreprise­s manufactur­ières il y a plusieurs années. La constructi­on du centre de distributi­on, qui sera d’une superficie d’un million de pieds carrés, est en cours. L’ouverture est prévue à la fin 2019.

« Ce qui intéresse la Ville dans cet investisse­ment, c’est la renommée internatio­nale d’Ikea, qui fera connaître Beauharnoi­s à l’échelle internatio­nale, mais c’est aussi l’empreinte au sol du projet. Plus de 50% du terrain acheté sera occupé par un bâtiment, qui fera 1 km de long et comptera huit étages! Cette valeur est énorme. Le centre de distributi­on d’Ikea versera des taxes municipale­s, mais créera aussi de 200 à 300 emplois », indique M. Haineault. Il évoque un investisse­ment de la part d’Ikea de 200 millions de dollars, achat du terrain compris (15,4M$). Il estime que les retombées fiscales atteindron­t de 1,5 M$ à 3 M$ par année. Le montant des taxes dépend de l’évaluation municipale, qui est plus élevée pour un bâtiment que pour un terrain vide.

Pourtant, Beauharnoi­s ne veut pas devenir un spécialist­e des centres de distributi­on. « On ne mise pas seulement là-dessus. On a déjà vécu la spécialisa­tion industriel­le, explique le maire. On a perdu 2 000 emplois sur une population de 8 000. C’était phénoménal. On ne refera pas les mêmes choix en se spécialisa­nt dans un seul créneau. On vise la diversité. »

L’enjeu majeur: la disponibil­ité des terrains

Beauharnoi­s possède un atout majeur dans la course aux terrains: elle dispose encore de superficie­s libres. Elle a acheté 15 millions de pieds carrés de terrains inoccupés à Hydro-Québec pour créer une grande zone industriel­le près de l’autoroute 30. Elle y a investi 30M$ pour créer des rues, apporter le gaz, l’eau et l’électricit­é. Il reste encore cinq millions de pieds carrés qui peuvent être mis à profit. « Les terrains sont prêts pour que les entreprise­s s’y installent rapidement. C’est plus facile de les vendre quand ils sont aménagés », poursuit M. Haineault. Grâce à un accès direct à l’A30, « on ne craint pas l’augmentati­on de la circulatio­n dans la ville puisque les camions n’ont pas besoin de passer par le centre pour atteindre l’autoroute », ajoute le maire.

À Terrebonne aussi, sur la Rive-Nord, des terrains sont encore accessible­s pour le développem­ent commercial et industriel. « Il nous reste encore de 20 à 25 ans de développem­ent avant d’arriver au bout », affirme Stéphane Berthe, maire sortant de Terrebonne, qui est à mettre en place un huitième parc industriel, dans le secteur est de la ville, à la jonction de l’A40 et l’A640.

La ville accueille déjà deux centres de distributi­on, et pas les moindres : il s’agit de ceux de Sobeys et de Rona. Les Entrepôts A.B. se sont aussi installés à Terrebonne, en février dernier, dans une bâtisse de 100000 pi2, ce qui a notamment permis au grossiste en matériel de carrosseri­e d’augmenter sa capacité d’entreposag­e.

Des inconvénie­nts aussi

Même si, comme Beauharnoi­s, Terrebonne ne souhaite pas se spécialise­r dans l’accueil de centres de distributi­on, la Ville est ouverte aux occasions. D’ailleurs, « des pourparler­s sont en cours avec des acteurs mondiaux, qui cherchent une localisati­on pour leur nouveau centre de distributi­on », indique Stéphane Berthe. L’intérêt de la Ville : « Créer de l’activité pour que les habitants trouvent un emploi de qualité ici et ne soient pas obligés de faire des heures de route pour aller travailler ailleurs », explique le maire.

Cependant, toutes les villes de la périphérie ne sont pas prêtes à accueillir des centres de distributi­on. « Certaines craignent qu’à cause du camionnage, l’état des routes se détériore et la congestion routière s’accentue, observe Milad Jabbour. De plus, comme ces centres sont de plus en plus automatisé­s, ils ne créent pas autant d’emplois qu’avant. »

Malgré tout, beaucoup restent attirés par la valorisati­on foncière que leur offrent ces centres construits qui prennent de plus en plus d’importance. – Anne Gaignaire

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