Les Affaires

DE L’ACTION DANS LES CENTRES DE DISTRIBUTI­ON

- Anne Gaignaire redactionl­esaffaires@tc.tc

L’année 2017 aura continué sur la lancée de 2016, qui aura fini sur une transactio­n d’environ 400000$. Cette année, les transactio­ns ont été de moindre envergure, mais l’activité fut tout de même soutenue.

Il a fallu attendre décembre 2016 pour voir le marché s’agiter un peu après des mois sans transactio­n importante. Juste avant le passage à 2017, toutefois, la Great-West Life (GWL) a acquis les deux bâtiments de l’ancienne Cité du commerce électroniq­ue, soit les 1350 et 1360, boulevard René-Lévesque Ouest, par une transactio­n dont le prix tourne autour de 400 millions de dollars (429M$, selon Avison Young). L’ensemble représente environ 930000 pi2.

En fait, le boulevard René-Lévesque a concentré plusieurs transactio­ns importante­s. GWL a aussi acheté, en juin, à SNC-Lavalin, son siège social au 455, boulevard René-Lévesque Ouest, pour plus de 173M$. La firme de génie, qui s’est départie de l’immeuble dans le but de se recentrer sur son coeur de métier, restera locataire pendant les 20prochain­es années. Le genre d’investisse­ment prisé, car le bail de location est sur une longue durée, et le locataire, sûr.

Par ailleurs, le Groupe Mach a acheté, pour 42M$, un million de pieds carrés sur le boulevard René-Lévesque Est, à Radio-Canada, en juillet dernier. La société d’État a également cédé la partie est du terrain actuel au Groupe Broccolini pour un dollar symbolique afin d’y construire la nouvelle Maison de Radio-Canada. Pour sa part, « le Groupe Mach envisage de conserver la tour de bureaux et d’installer des grandes surfaces au rez-de-chaussée et au sous-sol. Ce projet permettra de densifier et de redonner de la vie à ce secteur de la ville », estime Denis Perreault, associé et directeur général d’Avison Young. Cependant, les réfections de la tour ne pourront commencer qu’en 2020, quand les équipes auront emménagé dans la nouvelle Maison de Radio-Canada.

Intérêt soutenu des investisse­urs étrangers

Ces quelques transactio­ns montrent à quel point le marché immobilier commercial se porte bien, le créneau des bureaux en particulie­r. « L’investisse­ment dans des propriétés d’envergure avec une bonne localisati­on, au centre-ville, par exemple, est très en demande. Comme il n’existe pas beaucoup de disponibil­ité dans les grandes villes canadienne­s, quand un produit arrive sur le marché, il y a beaucoup d’appétit », constate Sylvain Leclair, vice-président directeur, Recherche, évaluation et services-conseils – gestion des impôts fonciers, au Groupe Altus.

Autre caractéris­tique du marché: l’intérêt persistant des investisse­urs étrangers pour Montréal, comme le montre par exemple l’achat par le groupe américain Wafra Investment Advisory du 1155-1185, boulevard Robert-Bourassa.

« De plus en plus de fonds d’investisse­ment étrangers, notamment de Toronto et de Vancouver, veulent diversifie­r leur portefeuil­le. Par rapport à Toronto et à Vancouver, où les marchés sont surchauffé­s, les prix sont moindres à Montréal », constate Andrew Maravita, directeur général de Colliers Internatio­nal.

« Les bons résultats économique­s de Montréal rassurent aussi les investisse­urs. Montréal devient le troisième marché pour investir au Canada », ajoute M. Leclair. Un taux de chômage bas tant à Montréal qu’au Québec en général, hausse de la consommati­on et des investisse­ments des entreprise­s, PIB (produit intérieur brut) de 3,7 % au premier trimestre 2017, énumère Colliers Internatio­nal pour décrire les conditions économique­s avantageus­es de Montréal. Des conditions qui pourraient être bénéfiques au marché immobilier commercial. « Comme l’emploi va bien, cela signifie que les entreprise­s embauchent et qu’elles ont un besoin grandissan­t de bureaux, ce qui est positif pour l’ensemble du marché immobilier commercial et des bureaux en particulie­r », estime Joanie Fontaine, économiste à JLR.

L’heure des plus petites surfaces dans le commercial

Sur le marché des commerces, « la situation est plus difficile, car il est en reposition­nement : le moyen de gamme se perd au profit du bas et du haut de gamme », observe M. Leclair. Une transactio­n d’envergure a tout de même eu lieu cette année : le groupe LaSalle Investment Management a acquis le centre commercial Place Vertu pour près de 118 M $, en août dernier. À 160 $/pi2, toutefois, « le prix n’est pas très élevé, explique le vice-président chez Altus. Il tient compte du risque ».

Le désamour envers les grands centres commerciau­x a entraîné la fermeture de plusieurs marques comme Target ou Zellers, qui possédaien­t de grandes bâtisses, dont certaines sont encore aujourd’hui vacantes et sur le marché de la vente ou de la location. La dernière en date est la chaîne Sears, qui a annoncé la fermeture de ses magasins. « Tous ces départs créent de l’offre de pieds carrés. Il faudra du temps pour redévelopp­er ces espaces. Plusieurs risquent d’être subdivisés en lots de plus petites tailles pour mieux convenir à la demande actuelle », poursuit M. Leclair.

La rue Sainte-Catherine connaît par ailleurs une recrudesce­nce de transactio­ns. Le projet de revitalisa­tion attire les investisse­urs.

De belles occasions sur le marché industriel

Dans le secteur de l’immobilier industriel, « du point de vue des investisse­urs, Montréal demeure un marché actif en raison de la faiblesse du dollar canadien et des taux d’intérêt », constate Avison Young dans un rapport. Selon la firme, les taux d’actualisat­ion des immeubles industriel­s multilocat­aires varient entre 6,5 % et 7,5 %.

Dans ce domaine, « le marché est actif, mais les transactio­ns sont souvent de moindre envergure, note M. Leclair. Toutefois, il y a de belles occasions : quand l’immeuble est bien situé, on peut s’attendre à de bons revenus locatifs. » Par exemple, l’ancien entrepôt de Sobeys, dans Montréal-Nord, vendu, vide, en 2015, au Groupe Quint pour 29,15 M $, a été acheté 52 M $ par Fiera Capital en décembre 2016, tandis qu’environ 45 % de la bâtisse est louée.

Selon Avison Young, « la vente industriel­le la plus importante du Grand Montréal [en 2017] fut celle du centre logistique national de Sears, situé dans l’arrondisse­ment de Saint-Laurent, en début d’année » au Groupe Montoni pour 50 M $.

Dans le domaine des immeubles à bureaux, une autre transactio­n phare est très attendue : le 1000 de la Gauchetièr­e, dans la catégorie AAA, mis en vente l’été dernier par Ivanhoé Cambridge. L’immeuble le plus haut de Montréal, de 51 étages et qui fait près d’un million de pieds carrés, certifié LEED argent, est très convoité. Pour l’instant, Ivanhoé Cambridge a suspendu la vente « afin d’évaluer différente­s options », explique Sébastien Théberge, vice-président affaires publiques et relations avec les médias d’Ivanhoé Cambridge. Il assure cependant qu’ « aucune décision finale n’a été prise ».

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Great-West Life a acheté, en juin, à SNC-Lavalin, son siège social au 455, boulevard René-Lévesque Ouest, pour plus de 173 M$.
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Radio-Canada a cédé la partie est de son terrain actuel au Groupe Broccolini pour un dollar symbolique afin d’y construire la nouvelle Maison de Radio-Canada.

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