Les Affaires

L’année 2018 s’annonce bien sur le plan économique

La confiance des ménages et des entreprise­s est à un sommet depuis plusieurs années

- Mathieu D’Anjou redactionl­esaffaires@tc.tc

Le mois de décembre est toujours une bonne occasion de faire le bilan de l’année qui tire à sa fin et de tenter de voir comment la prochaine s’annonce. Après avoir lu les chroniques que j’ai publiées dans Les Affaires cette année, on pourrait m’accuser de porter des lunettes roses et de seulement traiter des développem­ents positifs observés pour les économies canadienne et québécoise.

La vérité est toutefois que le ton positif de mes chroniques reflète l’améliorati­on considérab­le de l’environnem­ent économique au cours des derniers trimestres. Il ne s’agit pas seulement d’un phénomène local. Partout sur la planète, on note une poussée de la confiance des ménages et des entreprise­s depuis la mi-2016 et une accélérati­on claire de la croissance économique. Alors que la reprise depuis la Grande Récession de 2008-2009 a été marquée par un certain manque d’enthousias­me, on sent maintenant qu’un vent beaucoup plus positif souffle sur l’économie mondiale. Les signes du retour d’un certain « instinct animal » de la part des entreprise­s laissent même enfin entrevoir une progressio­n plus vigoureuse de l’investisse­ment.

Le rebond de l’activité économique est particuliè­rement frappant au Canada et au Québec puisqu’il fait suite à une période difficile marquée par une chute des prix du pétrole et par une certaine morosité de la part des ménages québécois. En plus de refléter un contexte beaucoup plus favorable, la performanc­e de 2017 est ainsi gonflée par un effet de rattrapage qui sera beaucoup moins présent l’an prochain. Nos dernières prévisions tablent ainsi sur une progressio­n du PIB réel de 3% au Canada et de 2,5% au Québec pour l’ensemble de 2017, la meilleure performanc­e depuis plusieurs années. La bonne tenue du marché du travail et la confiance élevée des ménages et des entreprise­s continuent d’envoyer des signaux encouragea­nts pour les prochains trimestres. Il faut toutefois prévoir une certaine modération de la croissance économique et on observe déjà un ralentisse­ment de l’activité au Canada depuis quelques mois.

Il faudra surveiller l’inflation

Une modération de la croissance est souhaitabl­e dans un contexte où les capacités de production non utilisées deviennent de plus en plus rares. Ce phénomène, illustré entre autres par la baisse du taux de chômage à des creux de plusieurs années dans de nombreuses économies avancées, est encore plus frappant dans des endroits comme le Québec, où le vieillisse­ment de la population est particuliè­rement rapide. Des signes d’une pénurie de main-d’oeuvre et de pressions haussières sur les salaires se font ainsi sentir dans la province. Une des surprises de 2017 a été que les pressions inflationn­istes sont demeurées modestes dans les pays avancés malgré l’accélérati­on économique, ce qui a limité les pressions haussières sur les taux d’intérêt. Nos scénarios misent sur une modeste accélérati­on de l’inflation en 2018, mais il existe un risque important qu’une augmentati­on plus forte des pressions inflationn­istes force les banques centrales à accélérer le relèvement de leurs taux directeurs. Les gouverneme­nts, les ménages et les entreprise­s, qui ont été habitués à des taux d’intérêt extrêmemen­t bas depuis plusieurs années, se retrouvera­ient alors dans une situation plus difficile.

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