Les Affaires

Sept observatio­ns à propos de General Electric

- Raymond Kerzérho redactionl­esaffaires@tc.tc

La société General Electric – une icône de la Bourse de New York – est tombée de son piédestal en 2017, alors que la chute de son action a effacé plus de 100 milliards de dollars de sa valeur boursière. Cette chute a culminé récemment, lorsque la direction a décidé de réduire de moitié son dividende par action. D’où vient GE et que nous apprend son histoire? Voici mes observatio­ns.

1.

GE date de l’époque où on s’éclairait à la chandelle et on se déplaçait à cheval. Elle est issue de la fusion de la Edison Electric Company (l’inventeur Thomas Edison, ça vous dit quelque chose?) avec plusieurs autres entreprise­s, qui ont été à l’avantgarde de l’ère de l’électricit­é. En fait, GE a littéralem­ent électrifié les États-Unis et probableme­nt de nombreux autres pays.

2.

GE était un membre original de l’indice boursier Dow Jones en 1896 et en fait encore aujourd’hui partie. Représenta­nt maintenant un poids de 0,5% de l’indice, elle en a toutefois été exclue brièvement à deux reprises, au tournant des 19e et 20e siècles.

3.

Une blue chip vous dites ? Oui, bleu foncé, en plus ! À titre de membre de l’indice Dow Jones, GE est plus qu’une mégaentrep­rise. Elle est aussi considérée comme une société phare de l’économie américaine. Qu’elle ait réussi à se maintenir pendant plus d’un siècle comme société de première importance est exceptionn­el.

4.

GE est un mégaconglo­mérat industriel qui est actif dans une trentaine de secteurs. Son modèle d’affaires a été repris par des multinatio­nales comme Siemens (Allemagne), Mitsubishi (Japon) et General Electric (GE, 18,28 $US) Valeur de l’action 1999-2017 Samsung (Corée), pour n’en nommer que quelques-unes.

5.

Malgré la dépréciati­on de son action, GE demeure un géant des marchés boursiers, atteignant une capitalisa­tion de158 G$. Si elle était canadienne, elle se classerait première société publique par sa valeur boursière, devançant nettement la Banque Royale du Canada. Aux États-Unis, elle est trentième.

6.

Le déclin en Bourse, rien de vraiment nouveau sous le soleil. Les problèmes de GE en Bourse ont capté l’attention du public ces dernières semaines. Ses déboires ne sont pourtant pas récents, alors que le titre a atteint son sommet historique à plus de60$ en août 2000. Il croupit maintenant, 17 années plus tard, à moins de20$. Comme création de valeur à long terme, on a déjà vu mieux… Pourtant, à son sommet, GE semblait être un titre plus que solide. Mise en garde: si vous avez parfois envie de préparer votre avenir financier en investissa­nt tout votre pécule dans une poignée de grandes entreprise­s de premier ordre – pensant qu’il ne pourra pas vous arriver grand-chose de mal –, le graphique de cette page montre le risque considérab­le que court un portefeuil­le concentré.

7.

Est-ce le bon moment pour acheter l’action de GE ? Ne comptez pas sur moi pour essayer de prédire l’avenir. D’autres auteurs écriront de bien meilleures analyses que je ne le ferai jamais. Je me permets toutefois une mise au point : ce n’est ni vous ni moi qui fixons les prix des actions en Bourse. La majorité des volumes négociés relève de décisions prises par les patrons des grandes caisses de retraite, des fonds souverains, des maisons de courtage et des grands fonds spéculatif­s de la planète. Croyez-moi, ces gens savent très bien ce qu’ils font. S’ils ont décidé que l’action de GE vaut, disons, 19 $, en réalité, c’est pas mal ce qu’elle vaut.

L’évolution du cours de l’action dépendra d’événements futurs qui nous sont inconnus. Ce n’est pas parce que l’action a chuté lourdement qu’elle va nécessaire­ment rebondir. Donc, si vous essayez de faire un coup de Bourse avec GE, prenez ça comme une visite au casino et limitez votre mise de fonds…

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À titre de membre de l’indice Dow Jones, GE est plus qu’une mégaentrep­rise.
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