Les Affaires

LE QUÉBEC A PLUSIEURS RAISONS D’ÊTRE OPTIMISTE

- Pierre Cléroux redactionl­esaffaires@tc.tc Stimuler par les investisse­ments

Croissance des exportatio­ns, hausse des investisse­ments dans les entreprise­s, augmentati­on des dépenses de la part des consommate­urs et des gouverneme­nts: à n’en pas douter, l’économie québécoise traverse une période faste qui se prolongera même en 2018.

Il y a en effet toutes les raisons d’être optimiste. D’abord, le dynamisme de l’économie américaine, qui a progressé de 3,3% entre juillet et septembre 2017 et qui a ainsi enregistré un deuxième trimestre consécutif de croissance d’au moins 3% pour la première fois depuis 2014. Cela aura à nouveau un impact positif sur la performanc­e économique québécoise. Les États-Unis, on le sait, sont une destinatio­n privilégié­e pour les produits d’ici et la faiblesse du dollar canadien continuera à favoriser grandement les exportatio­ns québécoise­s. La montée du protection­nisme américain et la renégociat­ion de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) sont assurément une source d’inquiétude. Il y a cependant tout lieu d’être confiant puisque les échanges commerciau­x entre le Canada et les États-Unis sont relativeme­nt équilibrés et le pays ne représente donc pas un si grand enjeu pour l’économie américaine. Au terme des négociatio­ns, le marché américain demeurera ouvert à l’ensemble des fabricants québécois.

Par ailleurs, la mise en oeuvre de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne devrait avoir des répercussi­ons positives pour les exportateu­rs d’ici. Si les États-Unis demeurent évidemment le plus important partenaire commercial du Québec, qui compte pour plus de 70% de ses exportatio­ns, cette entente ouvre une nouvelle porte vers un marché encore plus vaste de plus de 500 millions d’habitants. L’Europe représente moins de 10% de nos exportatio­ns et les entreprise­s québécoise­s ont intérêt à tirer avantage de l’éliminatio­n des tarifs ainsi que des procédures administra­tives moins lourdes. L’économie québécoise sera aussi stimulée par les investisse­ments des entreprise­s, lesquels avaient décliné de 2013 à 2015. Depuis ce temps, leurs dirigeants ont repris confiance et investisse­nt davantage dans les équipement­s, de même que dans des actifs intangible­s comme la technologi­e ou encore la formation de la main-d’oeuvre pour améliorer leur productivi­té et demeurer compétitiv­es. Or, avec un taux d’utilisatio­n des capacités de production historique­ment élevé, jumelé à des profits en hausse, les entreprise­s québécoise­s vont poursuivre sur cette lancée en 2018.

Les dépenses des consommate­urs québécois seront un autre moteur de croissance. L’économie du Québec a en effet créé près de 90000 emplois au cours des 12 derniers mois, et cette performanc­e, jumelée à une réduction du fardeau fiscal et à l’augmentati­on du revenu disponible, est favorable à une hausse continue de la consommati­on. Et ce, malgré le taux d’endettemen­t élevé des ménages ou encore l’augmentati­on des taux d’intérêt qui demeurent néanmoins historique­ment très bas.

Enfin, les gouverneme­nts du Québec et du Canada prévoient aussi augmenter leurs dépenses, notamment d’infrastruc­tures, et cette injection d’argent contribuer­a aussi à l’essor de l’économie en 2018. Pour toutes ces raisons, il y a donc tout lieu d’être optimiste alors que l’économie du Québec affichera une autre solide performanc­e au cours des prochains mois. la

 ??  ??
 ??  ?? Pierre Cléroux est vice-président, Recherche et économiste en chef de la banque de développem­ent du Canada (BDC).
Pierre Cléroux est vice-président, Recherche et économiste en chef de la banque de développem­ent du Canada (BDC).

Newspapers in French

Newspapers from Canada