Les Affaires

Ce qu’a donné jusqu’ici la hausse des taux sur vos obligation­s

- Investisse­ments Raymond Kerzérho redactionl­esaffaires@tc.tc Conclusion

Bon! L’année 2018 est maintenant bien engagée. La vigueur de l’économie domestique a incité la Banque du Canada à hausser son taux directeur de 0,25% dès janvier, et le marché à terme anticipe un autre quart de point avant la fin du deuxième trimestre. Si cela se matérialis­e, l’augmentati­on totale sera de 1% depuis le début des hausses, l’été dernier. Les médias font grand état de l’impact de ces hausses sur la capacité de payer des Canadiens, notamment par les taux hypothécai­res plus élevés. Avec raison, car un grand nombre de citoyens n’ont jamais vécu une période de resserreme­nt important de leur service de la dette. Pas drôle, donc, pour les emprunteur­s.

Pour les investisse­urs, ce n’est pas le pactole non plus. Le taux sur les bons du Trésor échéant dans trois mois, qui sert de référence pour tous les autres taux, se situe à un maigre 1,2 %, ce qui est bien en deçà du taux d’inflation anticipé par les marchés, qui est d’environ 1,6 %. Bref, les taux sur les dépôts ne paient même pas assez d’intérêt pour compenser l’érosion du pouvoir d’achat causée par l’inflation. Mais ça viendra. La Banque du Canada admet dans son rapport sur la politique monétaire qu’elle demeure accommodan­te. Bref, il reste une marge de manoeuvre pour normaliser à la hausse les taux d’intérêt. Parions cependant que la Banque se montrera extrêmemen­t prudente, particuliè­rement dans un contexte où l’économie canadienne est menacée par le risque que les États-Unis se désengagen­t de l’ALENA.

Comment s’est comporté votre portefeuil­le d’obligation­s dans tout cela? Cela dépend de sa structure. L’indice des obligation­s canadienne­s d’échéances entre un et cinq ans a produit un rendement de presque zéro en 2017, tandis que l’indice de marché total (échéances entre un et trente ans), lui, a livré 2,5% – une différence considérab­le. Aux États-Unis, l’indice de marché total a livré 3,5% en 2017 – malgré les hausses de taux de la Réserve Fédérale totalisant 0,75 de 1%. À moins que l’économie canadienne ne ralentisse considérab­lement, il est fort possible que les taux à court terme continuent d’augmenter très graduellem­ent. Et si on se fie sur l’expérience de 2017, cela ne causera pas nécessaire­ment trop de dommages aux rendements réalisés par les obligation­s.

Bon, c’est promis, le mois prochain, j’arrêterai de vous casser les pieds avec les obligation­s et les taux d’intérêt. Nous nous attaqueron­s alors à une toute autre question: les marchés d’actions sont-ils vraiment si chers qu’on le dit? Les sources qui ont inspiré cet article: Bloomberg, Morningsta­r Direct, PWL Capital

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