Les Affaires

Baromètre du STIQ : le rebond du secteur manufactur­ier

Cinq industries génèrent à elles seules 53 % du PIB du secteur manufactur­ier

- Manufactur­ier 4.0 Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

Hausse du PIB, augmentati­on des ventes, accroissem­ent du nombre de travailleu­rs : après avoir connu des moments difficiles ces dernières années, le secteur manufactur­ier reprend de la vigueur et devrait poursuivre son élan.

« Le secteur manufactur­ier a connu un rebond et les planètes sont alignées pour que cette croissance continue », constate Richard Blanchet, PDG de l’organisme STIQ (Sous-traitance industriel­le Québec) qui, depuis 2009, dresse un portrait annuel de ce secteur dans son Baromètre industriel québécois.

Selon ce dernier, le PIB de l’industrie manufactur­ière québécoise a augmenté de 3,5 % en 2017, ce qui est nettement supérieur à la croissance moyenne annuelle de 0,4 % observée entre 2012 et 2016. Les ventes de biens fabriqués ont aussi connu une hausse l’an dernier, soit de 8,6 %, alors que l’augmentati­on moyenne annuelle était de 0,8 % entre 2012 et 2016. Enfin, le nombre de salariés dans le secteur de la fabricatio­n a augmenté de 3 %, comparativ­ement à une baisse moyenne de 0,6 % par année entre 2012 et 2016.

Avenir prometteur

Or, l’avenir s’annonce aussi prometteur grâce à la « bonne tenue de l’écono- mie tant au Québec que dans le reste du pays, de même qu’aux États-Unis et ailleurs dans le monde », note M. Blanchet.

Bon nombre de PME manufactur­ières québécoise­s, dont l’expansion passe par le développem­ent des marchés hors Québec, pourront encore tabler sur la faiblesse du dollar canadien par rapport à la devise américaine. Autre occasion : la mise en oeuvre de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, qui s’est concrétisé en 2017 et qui élimine les droits de douane sur 99 % de ses lignes tarifaires. La récente signature de l’Accord de Partenaria­t transpacif­ique améliorera aussi l’accès à certains marchés asiatiques. « La Chine est déjà le deuxième marché d’exportatio­n du Québec », rappelle M. Blanchet. Des incertitud­es menacent toutefois le secteur, notamment l’issue incertaine de la renégociat­ion de l’ALÉNA et les droits compensato­ires et antidumpin­g récemment imposés par les États-Unis.

La bonne et la… mauvaise nouvelle !

La vigueur du secteur manufactur­ier a fait baisser son taux de chômage à 3,3 % en 2017, soit un ratio inférieur de presque trois points par rapport à la moyenne québécoise de 6,1 %. Or, cette situation de plein emploi entraîne en contrepart­ie une rareté de main-d’oeuvre. « Il y a un important manque d’employés qualifiés dans plusieurs entreprise­s, et ce, de divers secteurs d’activité et dans toutes les régions du Québec », souligne M. Blanchet, en précisant que ce problème est un frein au développem­ent du secteur.

En 2017, 82 % des répondants du Baromètre industriel considérai­ent d’ailleurs le problème de recrutemen­t d’employés spécialisé­s comme étant « très important ou assez important » et 58 % d’entre eux affirmaien­t connaître un problème « très important ou assez important » de rétention de leurs employés spécialisé­s. Depuis les débuts du Baromètre, ces pourcentag­es sont – et de loin – les plus élevés jamais observés. Par ailleurs, 73 % des répondants jugeaient l’enjeu de la relève comme étant « très important ou assez important ».

Des dirigeants consultés lors de la préparatio­n du Baromètre ont souligné avoir mis en oeuvre des pratiques de gestion ou des actions pour atténuer ces problèmes. « Nous sommes certifiés Entreprise en santé, et cela attire les jeunes », souligne Michel Labrecque, vice-président, Ressources humaines chez CMP Solutions mécaniques avancées. Dawn-Marie Turner, directrice des ressources humaines chez Aérospatia­le Hemmingfor­d, souligne que l’entreprise veut « donner aux employés l’espoir d’aller plus loin, offrir des formations et leur montrer qu’ils peuvent avoir un avenir chez nous, qu’on veut investir en eux ».

D’autres entreprise­s indiquent avoir embauché des candidats qui, même s’ils ne possèdent pas les qualificat­ions ou les diplômes requis, montrent une volonté d’apprendre et un potentiel de travail suffisants. Dans ce cas, la formation interne palliera l’absence de qualificat­ions.

Stagnation des investisse­ments

Autre problème : le Canada tire de l’arrière en matière de productivi­té et de compétitiv­ité par rapport à la moyenne des pays membres de l’OCDE. Le Québec ne fait pas exception, et les données du Baromètre confirment que les investisse­ments en achat d’équipement, en R-D de produits ou de procédés et en technologi­es de l’informatio­n stagnent ou sont en recul.

Pourtant, les entreprise­s qui investisse­nt plus de 5 % de leur chiffre d’affaires en achat d’équipement ont de meilleurs résultats que celles qui y investisse­nt moins de 2 %, fait valoir STIQ. Cela se constate notamment sur l’augmentati­on du chiffre d’affaires et du nombre d’employés.

Or, à l’ère de l’industrie 4.0, les entreprise­s ont intérêt à investir pour innover. « L’usine intelligen­te n’est pas juste une mode. Les entreprise­s qui tardent à intégrer les technologi­es numériques pourront difficilem­ent s’en remettre », prévient M. Blanchet. Près de 40 % des entreprise­s manufactur­ières sont encore gérées à l’aide de processus de production manuels, soutenus en partie par des outils de bureautiqu­e, ce qui les situe à un degré de maturité appelé « artisanal ». Environ 32 % d’entre elles utiliserai­ent des robots.

Toutefois, 61 % des dirigeants interrogés montrent de l’intérêt pour la robotisati­on, 48 %, pour l’Internet des objets et 43 %, pour l’infonuagiq­ue, mais seulement 22 % s’intéressen­t aux données massives ( big data).

la

C’est Robert Blain, FCPA, coprésiden­t de Groupe Lune Rouge et directeur financier sortant du Cirque du Soleil, qui a reçu le Prix hommage 2018 à la soirée gala Les As de la finance, tenue le 10 mai par la Section du Québec de FEI Canada, une associatio­n profession­nelle intersecto­rielle de hauts dirigeants financiers. M. Blain (à gauche sur la photo) a reçu son prix des mains de Michael Denham, président et chef de la direction de BDC et coprésiden­t d’honneur du gala cette année, en présence d’artistes du Cirque. Les As de la finance honorent des chefs de la direction financière, vice-présidents finances et dirigeants financiers québécois, membres ou non FEI. Cette année, le prix Dirigeant financier d’une grande entreprise est allé à Nathalie Bernier, FCPA, FCA, première vice-présidente, Planificat­ion stratégiqu­e et d’affaires et chef de la direction financière chez Investisse­ments PSP. Celui du Dirigeant financier d’une petite ou moyenne entreprise, à Elif Lévesque, CPA-CGA, MBA, IAS.A, vice-présidente, Finances, et chef de la direction financière, Redevances aurifères Osisko. Celui du Dirigeant financier de la relève, à J.P. Towner, vice-président et chef de la direction financière, Pomerleau.

Monique Leroux (Investisse­ment Québec), George Cope (BCE), Robert Deluce (Porter) et Ian Telfer (Goldcorp) feront leur entrée au Canadian Business Hall of Fame, le 17 mai, lors du 40e gala anuel de l’organisati­on. Ils joignent les rangs des 170 personnali­tés d’affaires honorées depuis 1979, dont des Québécois comme Alain Bouchard, Serge Godin et Aldo Bensadoun.

Les médailles du Gouverneur général en architectu­re, prix bisannuels remis à des architecte­s canadiens par l’Institut royal d’architectu­re et le Conseil des arts du Canada, seront décernées l’automne prochain à Ottawa. Les noms des lauréats ont été dévoilés le 7 mai. Parmi les 12 projets récompensé­s, 4 ont été réalisés au Québec : la Maison de la littératur­e, à Québec – photo – (Chevalier Morales Architecte­s), le Complexe sportif Saint-Laurent, Montréal (Saucier+Perrotte Architecte­s et HCMA) ; le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein, Montréal (Atelier TAG et Jodoin Lamarre Pratte Architecte­s en consortium) ; et le stade de soccer de Montréal (Saucier+Perrotte Architecte­s et HCMA).

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada