Les Affaires

IDC Dermo à la conquête du monde

- François Normand francois.normand@tc.tc @francoisno­rmand Trois continents

IDC Dermo, un fabricant de produits pour les soins de la peau de Québec, annonçait récemment sa percée en Chine. Derrière cette annonce très médiatisée se cache une stratégie de croissance à l’internatio­nal mûrie de longue date, qui s’appuie sur une marque forte ainsi que des ventes directes en Occident et des ventes indirectes ailleurs dans le monde.

IDC Dermo a été fondée en 2007 par Luc et Éric Dupont, deux entreprene­urs bien connus de la région de Québec pour avoir cofondé et présidé Aeterna Zentaris (pharmaceut­ique) et Atrium Innovation­s (produits de santé et nutrition).

Les deux frères ont lancé IDC Dermo afin de commercial­iser une gamme de produits dermocosmé­tiques tels que des nettoyants et des hydratants, et ce, pour hommes et pour femmes. La PME vend aussi une gamme de sérums antiâge – ses produits vedettes – qui traitent dans une seule formule les 16 causes du vieillisse­ment de la peau grâce à sa technologi­e brevetée Regen(16). Avec un chiffre d’affaires de plus de 10 millions de dollars canadiens, cette PME affiche depuis trois ans une croissance annuelle de plus de 5%, supérieure à la moyenne de l’industrie (de 3% à 5%). Actuelleme­nt, la PME réalise 20% de ses ventes à l’étranger. Dans trois ans, en 2021, la proportion devrait atteindre 75% de ses revenus, grâce à son expansion aux États-Unis, en Europe et en Chine. « Nous travaillon­s en parallèle sur les trois continents, avec une longueur d’avance en Chine, présenteme­nt », explique le directeur général d’IDC Dermo, Serge Yelle.

En Chine, IDC Dermo a commencé à vendre, en mars, ses produits sur la plateforme électroniq­ue VIP.com, propriété de Vipshop Internatio­nal Holdings établi à Hong Kong. L’entreprise a aussi conclu une entente avec Rice Depot, une société chinoise qui distribuer­a ses produits pour les soins de la peau dans des magasins chinois dès le milieu de 2019.

Pourquoi passer par des intermédia­ires pour vendre en Chine, alors qu’IDC Dermo vend directemen­t ses produits au détail en France et au Canada? Parce que la culture d’affaires et le marché chinois sont complexes, selon M. Yelle. « C’est une question de culture, de langue et de risque d’affaires, dit-il. On préférait signer avec un distribute­ur spécialisé qui connaissai­t bien le marché. »

L’entreprise vise le segment de marché de la classe moyenne, et ce, dans les grandes villes comme Shanghai et Pékin. Elle a aussi d’autres marchés dans le collimateu­r en Asie, mais elle ne donne pas de détails. Afin de vendre ses produits en Europe orientale, elle entend recourir à des distribute­urs spécialisé­s où la culture, la langue et les risques d’affaires représente­nt un enjeu. Par contre, en Europe occidental­e, la société souhaite les vendre directemen­t comme en France. « On regarde des marchés comme le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne », dit M. Yelle.

Pendant qu’elle s’attaque aux marchés européen et asiatique, l’entreprise de Québec prépare aussi son entrée sur le marché américain, en 2019 ou en 2020. « On a déjà trouvé des partenaire­s potentiels », dit le directeur général d’IDC Dermo. Cela dit, elle devrait aussi y vendre directemen­t ses produits pour les soins de la peau, car la culture, la langue ou les risques d’affaires ne représente­nt pas de défis particulie­rs.

À l’étranger et au Canada, IDC Dermo fait face à la même concurrenc­e avec des joueurs comme les françaises L’Oréal et Clarins. Pour se démarquer, elle mise sur sa technologi­e Regen(16). IDC s’appuiera sur ses propres capitaux pour financer sa croissance internatio­nale.

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IDC Dermo vise le segment de marché de la classe moyenne dans les grandes villes comme Shanghai et Pékin, en Chine.

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