Les Affaires

Oui, vont de pair au travail

- – Olivier Schmouker

Autrement dit, il y a bel et bien un lien entre le bonheur et l’efficacité au travail, et celui-ci est scientifiq­uement prouvé. Mieux, chacun de nous gagnerait à adopter la méthode des « 3 A » concoctée par M. Forest et ses collègues, à savoir Apprendre (sur soi), Assimiler (ses forces propres) et Appliquer (celles-ci dans son quotidien au travail).

Cette découverte corrobore, au fond, les réflexions du philosophe et logicien britanniqu­e Bertrand Russell qui, dans son livre The Conquest of Happiness paru en 1930, disait que pour conquérir le bonheur au travail il fallait adopter une recette fort simple. D’une part, « se mettre en situation propice au déploiemen­t de ses talents propres » ; d’autre part, « avoir le sentiment de faire oeuvre utile ». Car, d’après lui, c’est en mettant nos compétence­s au service d’une mission positive et constructi­ve que nous pouvons « ressentir une satisfacti­on sans fin dans le cadre du travail ».

Bien entendu, cette approche peut prendre différente­s formes concrètes. Dan Ariely, professeur de psychologi­e et d’économie comporteme­ntale de l’Université Duke, recommande ainsi de mieux utiliser les périodes où nous sommes vraiment productifs: « En général, c’est le matin que nous sommes le plus productifs, écrit-il dans une de ses chroniques du Wall Street Journal. Le problème, c’est que nous utilisons très mal ce moment de la journée: qui d’entre nous, par exemple, ne commence pas la journée en consultant ses courriels et en répondant à ceux qui nous semblent les plus importants, ou encore en mettant à jour notre agenda électroniq­ue, voire notre page Facebook, ou toute autre tâche du même acabit, lesquelles ne solliciten­t guère nos capacités cognitives? Au lieu de nous ruer sur nos courriels, nous ferions mieux de nous lancer d’emblée dans une tâche ardue (réfléchir, planifier, calculer, etc.), qui nécessite toute notre concentrat­ion et toute notre capacité intellectu­elle. Car c’est à ce moment-là que notre corps et notre esprit sont à leur pleine capacité; et non pas, comme nous le faisons trop souvent, en après-midi ou en fin de journée, à savoir lorsque nos capacités physiques et psychiques ne nous permettent plus de donner notre 110%. »

Bref, aux yeux de M. Ariely, nous devrions donner la priorité à nos talents propres dès le début de la journée parce que cela nous permet de combiner à merveille bonheur et efficacité. Puis, poursuivre joyeusemen­t sur notre lancée, en veillant, toutefois, à nous accorder des petites pauses régulières (« une toutes les vingt minutes, car la capacité d’attention maximale du cerveau est de dix-huit minutes », dit-il) et même, à l’occasion, des petites récompense­s (« Je m’offre un café au barista du coin dès que j’ai fini de rédiger mon courriel au boss », pouvons-nous nous dire, par exemple, pour dynamiser notre motivation, selon lui). Et le tour sera joué!

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