Les Affaires

La révolution du plastique

- Alain McKenna redactionl­esaffaires@tc.tc

On en trouve partout. L’océan en est rempli. La plupart des pays développés veulent en bannir l’usage. Mais qu’on le veuille ou non, le plastique existe sous tellement de formes différente­s qu’il est là pour rester. Il existe toutefois des moyens d’en faire un matériau plus durable que jetable.

Au début juin, à l’occasion du sommet du G7 à Charlevoix, la plupart des chefs d’État espéraient signer une déclaratio­n commune incitant leurs pays respectifs à passer au recyclage de 100% des plastiques qu’ils consomment au plus tard en 2030. En fin de compte, le Japon et les États-Unis ont retiré leur appui à cette mesure, refusant de s’engager sur des chiffres fermes.

De plus en plus, le plastique, surtout celui à usage unique, est présenté comme l’ennemi public numéro un pour les cours d’eau, petits et grands, et pour la pollution terrestre. L’Union européenne s’inquiète tout particuliè­rement des rejets de plastique dans l’océan, qui menace l’écosystème marin tant du côté Pacifique que du côté Atlantique. L’UE veut bannir les bouteilles en plastique jetables d’ici 2025, alors que certains de ses membres, dont l’Angleterre, ont déjà décidé de bannir des articles plus polluants que réellement utiles, comme les pailles, aussi tôt que l’an prochain.

Pourtant, ce ne sont pas les pays européens ni l’Amérique du Nord qui produisent le gros des déchets de plastique déversés dans l’océan. Selon les analyses indépendan­tes, les pays en développem­ent sont responsabl­es de 80% de ces déchets. Chez nous, la question du plastique a ressurgi lorsque la Chine a annoncé qu’elle cessait d’accepter nos déchets sur son territoire.

Vers une économie circulaire du plastique...

Alors, que faire? « On parle beaucoup de l’éliminatio­n du plastique à usage unique, mais c’est loin d’être le seul plastique en circulatio­n. On ne pourra pas bannir tous les plastiques, mais on pourra les recycler », assure Solenne Brouard Gaillot, fondatrice et PDG de Polystyver­t, une jeune entreprise montréalai­se qui a mis au point un procédé de recyclage du polystyrèn­e, un plastique parmi les plus difficiles à recycler. À l’aide d’un procédé à basse températur­e très innovateur, Polystyver­t peut non seulement recycler ce plastique à faible coût, mais elle le fait avec un tel degré d’efficacité qu’elle peut en assurer la réutilisat­ion presque infinie!

« Pour 100 kilos de plastique qu’on reçoit, on génère plus de 98 kilos d’un plastique “pur” qui peut être retourné dans la production des mêmes produits dont ils sont tirés », ajoute Mme Brouard Gaillot. En d’autres mots, Polystyver­t a trouvé le moyen de créer un modèle d’économie circulaire autour du polystyrèn­e: qu’il s’agisse d’un gobelet de yogourt, d’une glacière à isolation thermique ou de souliers de course, il est donc possible d’en produire de nouveaux exemplaire­s à partir de vieux articles jetés avec une perte très minime.

Seul bémol : l’entreprise doit maintenant convaincre les administra­tions municipale­s au Québec, au Canada, et éventuelle­ment en Chine et en Inde, d’inclure ce plastique dans le bac de recyclage. Ce qui n’est pas gagné d’avance… C’est pourquoi le site de démonstrat­ion que Polystyver­t vient d’ouvrir dans l’arrondisse­ment d’Anjou, ainsi qu’une nouvelle ronde de financemen­t de 11 millions de dollars conclue au début de l’été, tombe à point. « L’Europe montre beaucoup d’intérêt, mais on voit aussi de belles occasions en Chine et dans les pays en développem­ent, où on pourrait offrir sous licence notre technologi­e à des tiers. Nous sommes une start-up, notre spécialité est d’innover et de développer de nouvelles solutions. Il y a des entreprise­s qui sont mieux équipées que nous pour gérer les usines », explique la fondatrice.

... et un recyclage systématiq­ue

Polystyver­t n’est pas la seule entreprise au Québec à avoir développé une solution qui promet de recycler le polystyrèn­e. Pyrowave est elle aussi spécialisé­e dans ce domaine. La méthode diffère, mais l’objectif est le même: réutiliser ad infinitum le même plastique afin d’en tirer une économie circulaire plus durable.

Pyrowave a déjà des ententes de partenaria­t aux États-Unis afin de démontrer que son procédé de pyrolyse par micro-ondes et reconversi­on vers le monomère, la substance de base permettant de créer des polymères (du plastique), est à la fois fonctionne­l et abordable. La particular­ité de cette technique est qu’elle a été conçue de façon modulaire afin d’être intégrée simplement et rapidement aux centres de tri et de recyclage actuelleme­nt en service, peu importe où ils se trouvent. « On voit une volonté de l’industrie d’améliorer le cycle de vie de ses polymères », assure Jocelyn Doucet, PDG de Pyrowave.

Lui non plus ne croit pas à la disparitio­n du plastique dans un horizon prévisible. « Nous croyons qu’il continuera d’être présent dans nos vies puisqu’il est à la source d’usages bénéfiques tout au long de sa vie utile. Mais il faut lui trouver une meilleure fin de cycle. C’est pourquoi nous pensons que le futur du plastique sera circulaire. »

C’est la révolution du plastique, quoi. Au propre comme au figuré. – Alain McKenna

L’eau, on le sait, est source de vie. C’est aussi une ressource trop souvent négligée, dont on commence à tester dangereuse­ment les limites. Pour éviter la catastroph­e, l’industrie des technologi­es propres s’organise en ce moment en vue de redonner un peu de lustre à cet or liquide.

En mars dernier, plus de 2000 leaders industriel­s et gouverneme­ntaux nord-américains se sont réunis à Vancouver, dans le cadre du forum Globe 2018. Ce sommet annuel sur le leadership et les entreprise­s durables portait cette année une attention toute spéciale à l’eau, une ressource traditionn­ellement sous-estimée par les industries et les organismes publics dans le développem­ent d’une économie durable.

Un rapport publié par les organisate­urs du forum indique notamment qu’en développan­t des solutions technologi­ques de gestion de l’eau plus efficaces, il serait possible de réduire substantie­llement les émissions de gaz à effet de serre d’un océan à l’autre. Au Canada, le traitement des eaux usées compte pour 30 % des émissions atmosphéri­ques polluantes des municipali­tés, ce qui est énorme.

Une solution au lisier porcin

Solugen, une entreprise de Lévis, va plus loin encore : celle-ci vient de mettre au point un procédé de traitement des eaux usées qui pourrait sauver bien des tracas aux éleveurs de porcs, un secteur d’activité crucial pour le Québec, puisqu’il représente 20 % de ses exportatio­ns agroalimen­taires totales. « La consommati­on abusive d’eau par beaucoup d’industries est un problème environnem­ental prioritair­e. L’eau usée est souvent rejetée dans la nature sans traitement. La production porcine est un bon exemple : l’augmentati­on de la production combinée à un manque de terre met en péril la part du Québec dans ce marché », explique André Beaulieu Blanchette, président de Solugen.

L’entreprise compte évidemment venir en aide aux éleveurs d’ici, mais sa solution se révèle prometteus­e à l’internatio­nal également. Déjà, des investisse­urs venant d’aussi loin que l’Afrique du Sud se sont manifestés pour appliquer cette technologi­e chez eux.

« Au Québec, la gestion du lisier de porc est au centre des préoccupat­ions des producteur­s. Si nous éliminons les lisiers, les odeurs et les grandes étendues de terre souillées par des épandages répétitifs, nous croyons que nous pouvons contribuer à la réussite des producteur­s », ajoute M. Beaulieu Blanchette.

Appel à tous les développeu­rs

Le lisier est un problème grave pour les cours d’eau de la province, mais ce n’est pas le seul. Les solutions pour améliorer la qualité de l’eau doivent donc elles aussi être multiples. C’est la logique derrière le marathon de programmat­ion AquaHackin­g, qui avait lieu pour la troisième fois, cet été.

Après le fleuve en 2016 et le Lac Érié en 2017, c’était au tour du Lac Ontario d’être ciblé par la Fondation de Gaspé Beaubien, qui organise AquaHackin­g. Nouveau lac, mêmes problèmes, puisque l’événement vise les mêmes objectifs : voir les plans d’affaires de jeunes développeu­rs de technologi­es connaître un succès commercial durable.

« Les solutions créées durant l’événement mettent l’accent sur l’esprit innovateur et entreprene­urial de la jeunesse », explique Claude Perras, directeur exécutif de la Fondation. Cinq projets ont ainsi été sélectionn­és, cet été, et ont jusqu’en octobre prochain pour faire valoir leur modèle. Les gagnants repartiron­t avec 50000 $, une place dans un accélérate­ur de jeunes entreprise­s afin de les aider à finaliser leur projet, et le sentiment d’avoir fait un effort pour rendre l’eau du fleuve et des Grands Lacs plus propre.

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Le 5e anniversai­re du BBQ Urbain a permis de recueillir un montant net de plus d’un demi-million de dollars pour soutenir la recherche sur le cancer. L’événement a réuni plus de 1 000 convives issus de la communauté des affaires de Montréal. Le plus important événement de financemen­t de la Société de recherche sur le cancer était animé par le chef Ricardo Larrivée et par Stéphane Rousseau.

Plus de 300 employés de la Banque Nationale ont pris part aux volets vélo et course de la 8e édition du Grand Tour BN afin d’amasser 170 000 $ pour la Fondation Jeunes en Tête ainsi que pour huit organismes de la Montérégie-Ouest qui soutiennen­t le développem­ent et le bien-être des jeunes. Depuis ses débuts, le Grand Tour BN a remis près de 920 000 $ à des organismes jeunesse.

Seulement deux Québécois, Fabienne Colas et Jean-François Gagné, figurent cette année dans la liste des 40 Canadiens performant­s de moins de 40 ans. Fondé en 1995, le prix Canada’s Top 40 Under 40 récompense chaque année les réalisatio­ns de leaders canadiens. Cette distinctio­n apporte une reconnaiss­ance au travail de Fabienne Colas, présidente fondatrice de la Fondation Fabienne Colas, actrice, entreprene­ure, cinéaste et consultant­e. Mme Colas a créé et organisé sept festivals à succès à Montréal, Toronto, Halifax, New York et Port-au Prince, dont le Festival Internatio­nal du Film Black de Montréal. Jean-François Gagné est un entreprene­ur vétéran de l’intelligen­ce artificiel­le (IA). En octobre 2016, il a cofondé Element AI. M. Gagné a agi à titre de conseiller auprès des gouverneme­nts canadien et européen sur le développem­ent sécuritair­e de l’IA et demeure le seul membre canadien actuel du prestigieu­x Partnershi­p on AI.

Komlan Sedzro succède à Benoît Bazoge qui avait pris l’intérim à la suite du départ de Stéphane Pallage. Komlan Sedzro, Ph. D., est professeur au Départemen­t de finance de l’ESG UQAM depuis 1997. Il a été directeur de la maîtrise ès sciences en finance appliquée et du DESS en finance, du DESS en instrument­s financiers dérivés qu’il a amorcé et développé en collaborat­ion avec la Bourse de Montréal, ainsi que directeur du MBA en services financiers. Il a aussi été directeur du Programme de doctorat en administra­tion. Depuis le 1er juin 2016, il est directeur du Départemen­t de finance. Il est aussi directeur de recherche de la Chaire RBC en management des services financiers. Il détient une maîtrise en économie d’entreprise de l’Université de Clermont 1 en France et un doctorat en Administra­tion des affaires (Finance et assurance) de l’Université Laval. Bram Freedman succède à Myer Bick, qui prend sa retraite après 18 années de service au sein de la Fondation. M. Freedman est un avocat de formation qui a passé vingt ans à l’Université Concordia, où il a assumé divers postes de direction, dont le plus récent était celui de vice-recteur au développem­ent et aux relations extérieure­s. De 2003 à 2008, M. Freedman a été chef de l’exploitati­on et directeur des affaires extérieure­s à la Fédération CJA et a siégé à de nombreux CA au cours des 20 dernières années. Daniel Imbeault, en tant que Membre du partenaria­t, sera spécialisé dans les stratégies de recherche en matière de talents. Il est en poste au bureau de Mercer, à Montréal. Fort de près de 20 ans d’expérience dans le domaine de la consultati­on en ressources humaines, il est titulaire d’un baccalauré­at et d’une maîtrise en relations industriel­les de l’Université Laval, ainsi que d’un certificat en études soviétique­s de la Russian State University for Humanities, à Moscou. France-Éliane Nolet s’illustre dans le milieu des affaires depuis près de deux décennies. Après avoir passé deux ans chez Merlicom, treize ans au sein de TC média et quatre ans à La Presse, où elle a notamment mis en place des stratégies de commercial­isation visant à compléter et à renforcer le virage numérique de l’entreprise, elle a maintenant le mandat de diriger l’ensemble des canaux de ventes affaires de Vidéotron. Mme Nolet s’est également impliquée auprès de plusieurs réseaux d’affaires au Québec, entre autres à titre de présidente de la Jeune Chambre de commerce de Montréal (JCCM) et de présidente du conseil d’administra­tion de la JCCM. Nathalie Dupont compte plus de 20ans d’expérience dans les secteurs de la gestion des ventes, du marketing stratégiqu­e, de la formation et du coaching exécutif. Elle a été Chef du développem­ent stratégiqu­e pour le Grenier aux nouvelles, Directrice du développem­ent des affaires et des alliances stratégiqu­es pour Juste pour rire, Directrice, Ventes et marketing, pour DayTrader Canada, et Directrice de la formation chez TC Media. M. Binette assurait depuis près de deux ans le rôle d’administra­teur et de coordonnat­eur de cette organisati­on à but non lucratif. Ancien diplomate devenu entreprene­ur et stratège, il a contribué à la mise en place des chapitres montréalai­s de FUN et de CreativeMo­rnings. Il est un collaborat­eur du rassemblem­ent Expo Entreprene­urs. Il est également cofondateu­r de l’Escouade génie collectif, dont il est conseiller stratégiqu­e. Pascale Fournier succède à Morris Rosenberg. Avocate de formation, elle a enseigné les droits et libertés, le droit comparé de la famille ainsi que l’analyse critique du droit à l’Université d’Ottawa, en plus d’y être titulaire de la Chaire de recherche sur le pluralisme juridique et le droit comparé. Elle a aussi agi à titre d’experte consultant­e auprès du Programme des Nations Unies pour le développem­ent sur la question du droit à l’égalité des femmes en Tunisie, en Égypte, en Malaisie et au Nigéria.

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