Les Affaires

Une bonne vitesse de croisière pour l’économie canadienne

La demande intérieure canadienne semble avoir repris un rythme de croissance plus soutenable

- Mathieu D’Anjou redactionl­esaffaires@tc.tc Variation trimestrie­lle annualisée en %

Les comptes économique­s nationaux publiés à la fin août ont révélé que l’économie canadienne avait progressé de 2,9% à rythme annualisé au deuxième trimestre de 2018. Qu’est-ce qui explique cette forte croissance de l’activité au printemps et que penser de l’état actuel de l’économie canadienne?

Une progressio­n de près de 3% du PIB réel canadien est un excellent résultat, puisque le taux de croissance potentiell­e de l’économie est estimé à un peu moins de 2% au pays.

Cette très bonne performanc­e fait toutefois suite à une croissance modeste de 1,4% au premier trimestre de l’année. Une accélérati­on de l’économie était donc attendue alors que les ménages ont recommencé à augmenter leurs dépenses de façon plus vigoureuse après une pause durant l’hiver.

Une poussée de plus de 12% des exportatio­ns canadienne­s a aussi gonflé la performanc­e de l’économie canadienne au deuxième trimestre. Étant donné les tensions commercial­es entre les États-Unis et le Canada, il peut sembler surprenant de voir le secteur extérieur être une importante source de croissance pour l’économie canadienne. On peut penser que certains achats ont été devancés avant la mise en place des tarifs, entre autres du côté de l’aluminium et de l’acier.

Les données sur le commerce extérieur du mois de juillet montrent toutefois que les exportatio­ns canadienne­s demeurent fortes malgré un certain ressac du côté des biens visés par les tarifs américains. Au-delà des tensions commercial­es, la poussée des exportatio­ns au printemps reflète un certain retour à la normale après une période de faiblesse difficile à expliquer depuis le milieu de l’année dernière. Le secteur résidentie­l se stabilise La faible progressio­n de l’économie canadienne en début d’année reflétait en bonne partie une chute de l’activité dans le secteur immobilier à la suite de la mise en place de nouvelles règles hypothécai­res.

Après avoir baissé de plus de 10% à l’hiver, l’investisse­ment résidentie­l a légèrement progressé au printemps grâce à une forte augmentati­on des dépenses de rénovation. Les autres statistiqu­es du marché résidentie­l semblent confirmer que la baisse de cadence du début d’année est en train de faire place à une stabilisat­ion de l’activité et même à une certaine remontée, entre autres du côté de Toronto. De leur côté, les investisse­ments des entreprise­s ont enregistré une progressio­n assez modeste au printemps, mais les perspectiv­es demeurent favorables alors que les entreprise­s restent optimistes et font état d’importante­s pressions sur leurs capacités de production. Une cadence plus adéquate Au-delà de la volatilité inhérente aux statistiqu­es économique­s trimestrie­lles, il apparaît que l’économie canadienne continue de bien performer. Elle semble toutefois avoir repris un rythme de croissance plus soutenable depuis le commenceme­nt de 2018.

Rappelons-nous qu’une certaine euphorie semblait avoir frappé l’économie canadienne en 2017, lorsque la demande intérieure avait bondi en moyenne de 4% par trimestre. Une telle poussée menaçait d’amplifier les vulnérabil­ités liées à l’endettemen­t et de créer une surchauffe économique.

L’augmentati­on des taux directeurs par la Banque du Canada et les nouvelles mesures pour freiner le secteur immobilier semblent avoir réussi à ramener la croissance économique à un rythme assez proche du potentiel de croissance, sans entraîner de conséquenc­es négatives importante­s.

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