Les Affaires

La solution est dans la dilution

Hydro One

- Hélène Gagné redactionl­esaffaires@tc.tc

Détenez-vous une action qui représente une partie importante de votre portefeuil­le? Si les choses tournaient mal pour ce titre, est-ce que cela pourrait vous rendre anxieux, ou encore, menacer votre capacité d’atteindre vos objectifs financiers? Dans l’affirmativ­e, sachez que vous êtes exposé au risque de concentrat­ion. À partir de quel pourcentag­e faut-il s’en préoccuper? Que faire pour réduire ce risque? Une étude récente de Vanguard répond à ces questions et confirme que la solution est dans la dilution (1).

Je rencontre régulièrem­ent des investisse­urs qui ont accumulé un titre en particulie­r, souvent parce qu’ils travaillen­t (ou travaillai­ent) pour une société publique qui encourage ses employés à acquérir ses actions sur une base régulière. Une fois à la retraite, les achats périodique­s cessent, mais l’impact fiscal du titre demeure parce qu’il est dans un compte non enregistré. La facture d’impôt qui résulterai­t de la vente partielle ou complète de la concentrat­ion en amène plusieurs à se convaincre qu’il faudrait que la situation aille vraiment mal pour qu’ils perdent plus en conservant le titre qu’en le vendant. Or, même la meilleure des sociétés isncrites en Bourse peut voir son action chuter à la suite des répercussi­ons négatives de facteurs hors de son contrôle.

En règle générale, lorsque 10% ou plus de la valeur de vos actions se retrouve dans un seul titre, vous avez une concentrat­ion. De même, l’investisse­ur qui détient quelques positions importante­s dans un même secteur ou qui ont tendance à être corrélées est lui aussi exposé à ce risque.

Trois éléments à considérer pour gérer le risque de concentrat­ion:

Le risque idiosyncra­tique

Un titre qui représente une concentrat­ion dans un portefeuil­le comporte un risque qui est propre à la société. Le risque idiosyncra­tique n’est pas lié au contexte macroécono­mique qui aura un impact sur le rendement de la catégorie d’actifs. À un degré élevé, il peut augmenter la volatilité du titre et les probabilit­és que vous obteniez un rendement inférieur à celui de l’ensemble du marché.

Une analyse comparativ­e de la distributi­on des rendements mensuels, entre 1985 et 2017, de l’indice des grandes sociétés américaine­s S&P 500 et des titres individuel­s qui le composent. a permis d’arriver à des constats éclairants. Non seulement la diversific­ation inhérente à l’indice a réduit le risque idiosyncra­tique lié à chaque titre individuel, mais elle a aussi offert des rendements moins volatils.

L’importance de réduire la volatilité est primordial­e dans l’atteinte de vos objectifs et voici pourquoi. Comparons deux investisse­ments: le premier a obtenu 20% la première année et -10% la seconde; le deuxième, 15% suivi de -5%. Bien que leur moyenne arithmétiq­ue soit la même à 10%, le premier a augmenté de 8% et l’autre, de 9,3%. Ainsi, la moyenne géométriqu­e supérieure du second placement, plus stable et moins volatil, favorise l’accumulati­on de capital. Cet écart positif augmentera avec les ans.

Une concentrat­ion conduit souvent à l’inaction

Lorsque votre concentrat­ion se retrouve dans un compte enregistré et n’a aucun impact fiscal à la vente, le conseil de Vanguard est simple: vendez et diversifie­z. Toutefois, la décision se révèle plus complexe lorsque le titre est détenu dans un compte non enregistré.

S’il est facile de quantifier la facture d’impôt qu’entraînera la vente d’une concentrat­ion détenue hors-REER, il est plus compliqué d’évaluer les bénéfices qui pourraient résulter de la diversific­ation... Cette situation conduit souvent à l’inaction, car l’investisse­ur se limite à considérer le montant d’impôt à payer sur son gain en capital. C’est là qu’il faut adopter une autre perspectiv­e.

Supposons que votre portefeuil­le a atteint 1 million de dollars, qu’un titre vaut à lui seul 400000$ et a un coût fiscal de 200000$. Au final et au taux maximal, vous paierez environ 50000$ d’impôt si vous vendez cette position en entier, soit 12,5% de la valeur du titre. Comparée à la valeur de votre portefeuil­le, votre facture d’impôt ne représente qu’un coût de 5% pour gérer et éliminer votre risque de concentrat­ion.

D’autres variables peuvent aussi influencer votre décision. Par exemple, vous pourriez être incité à maintenir votre concentrat­ion si le titre était peu liquide et que les frais pour le vendre étaient supérieurs compte tenu des écarts de prix. De même, une tolérance au risque élevée ou un horizon de placement à court terme pourrait vous faire garder l’action. Par contre, une concentrat­ion pouvant causer un réel dommage à votre sécurité financière ou un horizon d’investisse­ment à long terme (qui augmente le risque idiosyncra­tique lié à la concentrat­ion pour plus longtemps) devrait vous inciter à vous départir de la position.

Impossible d’éliminer le risque de concentrat­ion? Voici comment le réduire

Vanguard vous propose quatre pistes de solution si, pour des circonstan­ces particuliè­res, vous deviez conserver le titre. Vendez la position sur quelques années. La fin de 2018 approche à grands pas et l’occasion est belle de vendre une partie du titre cette année et le solde, en début 2019. Le gain en capital sera ainsi étalé sur deux ans. Utilisez les entrées d’argent dans le portefeuil­le pour diversifie­r. Qu’il s’agisse de nouvelles économies, de dividendes ou d’intérêts sur vos positions actuelles, profitez-en pour acquérir un placement diversifié. Considérez le recours à des produits dérivés. Les options ou une stratégie de monétisati­on peuvent être des avenues à considérer pour gérer le risque de concentrat­ion. Faites un don en actions plutôt qu’en argent. Le don de titres (actions individuel­les, fonds négociés en Bourse ou fonds communs de placement) à un organisme de bienfaisan­ce vous évite de payer l’impôt sur le gain en capital et vous permet ainsi de donner davantage. Pensez-y dès maintenant pour en profiter en 2018.

En conclusion

Certes, il n’est pas facile de se résigner à réduire ou à éliminer un risque de concentrat­ion. Après tout, s’il y a aujourd’hui une concentrat­ion, c’est parce que cette position a généré des rendements appréciabl­es au fil des ans. Facile de tomber en amour avec un tel titre, mais rappelez-vous que la solution est dans la dilution ! (1) Source : Vanguard, « Financial Planning Perspectiv­es, Is dilution the solution ? Considerat­ions for a concentrat­ed equity portfolio », 2018

Après avoir rencontré la direction du transporte­ur aérien, Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, est plus optimiste à l’égard du titre. Avec la stabilisat­ion des prix du carburant, l’analyste anticipe le retour de la marge bénéficiai­re (avant intérêts, impôts, amortissem­ent et location) dans la fourchette des 17 % à 20 % en 2019. Il juge que le consensus actuel pourrait être « prudent ». Il renouvelle une recommanda­tion «surperform­ance» et une cible de 39 $. Le risque politique, qui a plombé le titre depuis l’élection ontarienne, va diminuer dans les prochains mois, croit Robert Hope, de la Banque Scotia, qui hausse sa recommanda­tion à « surperform­ance de secteur ». La société peut compter sur des activités réglementé­es de haute qualité, l’un des profils de croissance les plus importants du secteur (projection de 8 % d’augmentati­on par année du bénéfice par action sur l’horizon 2020), ainsi que sur un solide bilan. La cible est haussée de 21 $ à 23 $. L’évaluation élevée de certains titres de technologi­e, comme Shopify et Kinaxis, a atteint un tel niveau que le rapport risque/rendement est devenu défavorabl­e à court terme. En soupesant les évaluation­s en fonction des perspectiv­es de croissance et du coût en capital, Richard Tse conclut cependant que CGI, OpenText et Maxar sont attrayante­s. « Leur évaluation est plus modeste, tandis que leurs fonds récurrents constituen­t un bon attribut défensif », dit l’analyste de la Financière Banque Nationale. OpenText s’échange notamment à un ratio de 13,7 fois le bénéfice prévu en 2019, par rapport à la progressio­n de 20% de son bénéfice d’exploitati­on entre 2016 et 2019. À l’autre extrême, le ratio cours/ bénéfice de 71,2 fois de Kinaxis est presque trois fois la hausse prévue de 24% du bénéfice d’exploitati­on. M. Tse apprécie toujours autant le potentiel élevé de Shopify et de Kinaxis, à plus long terme. Shopify Plus, le bras de capital de risque du spécialist­e du commerce en ligne, pourrait réserver des surprises à l’avenir. Quant au fournisseu­r de solutions de gestion de la chaîne d’approvisio­nnement Kinaxis, il s’attend à ce qu’il ravisse des parts de marché aux grands acteurs tels que SAP pour encore longtemps. Il serait acheteur si leurs cours faiblissai­ent. – D.B.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada