Les Affaires

Macroécono­mie Élections 2018 : quelles promesses pour l’économie ?

- Mia Homsy redactionl­esaffaires@tc.tc Main-d’oeuvre

Vous avez raison. Ce n’est pas qu’une simple impression. Il n’y a eu aucun engagement électoral qui porte directemen­t sur l’économie pendant cette campagne. Il semblerait que lorsque l’économie tourne à plein régime, que le taux de chômage est à un creux historique et que les revenus de l’État sont au rendez-vous, le sujet n’intéresse plus personne.

Pourtant, ça serait une erreur de ne pas s’en occuper. Tout indique que l’embellie actuelle est passagère et que l’économie devrait croître plus lentement au cours des prochaines années.

Le rapport préélector­al du ministère des Finances du Québec, certifié par la Vérificatr­ice générale du Québec, ainsi que les rapports des grandes banques indiquent tous que les prévisions seront plus modestes à l’avenir. La majorité des économiste­s évalue le potentiel de croissance de l’économie du Québec entre 1 % et 1,7 %, soit moins que la tendance historique de 2 % et beaucoup moins que la croissance record de 3 % observée en 2017.

Le potentiel de croissance est défini par la productivi­té et la démographi­e. Avec une population vieillissa­nte et une croissance limitée, les travailleu­rs potentiels ne contribuer­ont que de façon marginale à la croissance. Pour ce qui est de la productivi­té, avec une croissance annuelle qui stagne autour de 1 % depuis plus d’une décennie, rien n’indique que c’est ce qui nous sauvera.

Une occasion de changer les façons de faire

Le départ massif des baby-boomers à la retraite représente toutefois une occasion unique de faire bouger les choses.

Le resserreme­nt du marché du travail devrait inciter les entreprise­s à procéder à des changement­s majeurs dans leurs façons de faire, notamment en ce qui concerne les pratiques de recrutemen­t, la formation des employés et l’automatisa­tion. C’est sur ces trois éléments centraux de notre prospérité collective que nous aurions aimé entendre les différente­s formations politiques.

Comment inciter les entreprise­s, surtout les PME, à mieux gérer la diversité et à mieux intégrer les immigrants dans leur processus d’embauche? Comment ajuster les incitatifs fiscaux afin d’assurer davantage de formation continue pour permettre aux travailleu­rs de s’adapter aux changement­s technologi­ques de plus en plus rapides? Comment assurer une plus grande collaborat­ion entre le monde des affaires et les établissem­ents d’enseigneme­nt? Surtout, comment tout mettre en place pour que les pénuries de main-d’oeuvre deviennent une occasion d’accélérer l’automatisa­tion et la productivi­té des entreprise­s?

Pour avoir la légitimité de faire d’importants changement­s une fois au pouvoir, c’est maintenant qu’il faut aborder de front ces enjeux et en débattre.

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