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MONTRÉAL DISTANCÉE PAR TORONTO

- Martin Jolicoeur martin.jolicoeur@tc.tc @JolicoeurN­ews

Pour une deuxième année d’affilée, la ville de Toronto se classe au premier rang des villes technologi­ques à croissance rapide en Amérique du Nord et, pour la première fois, au quatrième rang du palmarès général des villes à forte concentrat­ion technologi­que sur le continent.

Au classement général, la Ville Reine est devancée par la baie de San Francisco ( Silicon Valley), de même que par les villes de Seattle et de Washington D.C. La région de New York suit Toronto avec moins d’un point d’écart.

C’est la première fois qu’une ville canadienne parvient à se hisser dans le peloton de tête des 50 villes technologi­ques du continent, tel que mesuré annuelleme­nt par l’agence immobilièr­e CBRE, dans son rapport North American Scoring Tech Talent.

Au Canada, Toronto (65,38 points au classement général) est suivie par Ottawa, au 13e rang (53,49 points), puis par Montréal (52,79) en 14e position, et Vancouver (48,56) au 25e rang. Ce pointage s’appuie sur l’évaluation de 13 critères précis, dont l’offre, la croissance et la concentrat­ion de talents, les coûts (salaire, loyer, etc.), le niveau de scolarité de la main-d’oeuvre, de même que les perspectiv­es de croissance du secteur.

Le succès de Toronto s’explique principale­ment par la hausse marquée du bassin de main-d’oeuvre du secteur des technologi­es en 2017. Au cours de l’année, la ville de Toronto a effectivem­ent profité de la création de 28 900 nouveaux emplois dans le secteur, soit une hausse de 13,6 % sur un an.

CBRE évalue que plus d’emplois en technologi­e ont ainsi été créés à Toronto en 2017 que dans les régions combinées de San Francisco, Seattle et Washington.

Ottawa de plus en plus techno

Le rapport révèle entre autres qu’Ottawa, classée au 13e rang nord-américain, est le marché le plus dynamique en raison de la trajectoir­e de croissance remarquabl­e de l’emploi dans le secteur technologi­que ces dernières années.

La concentrat­ion d’emplois en technologi­e, soit leur importance par rapport à l’ensemble des emplois d’une région donnée, est un facteur déterminan­t pour évaluer le potentiel d’attraction et de croissance d’un marché dans le secteur.

Or, avec une concentrat­ion de 11,2 %, la proportion des « technotale­nts » à Ottawa est la plus importante d’Amérique du Nord. Elle représente plus de trois fois la moyenne nationale de 3,5 % aux États-Unis.

Toronto se classe au troisième rang des marchés à plus forte concentrat­ion technologi­que avec 8,9 %. « Montréal, dont la concentrat­ion de talents technologi­ques est de 6,8 %, se classe pour sa part au septième rang, tout juste derrière Austin, au Texas, avec une concentrat­ion de 7 % », précise Avi Krispine, directeur général de CBRE Québec.

Ottawa abriterait actuelleme­nt plus de 1 700 entreprise­s du secteur des technologi­es. L’histoire de Shopify demeure à ce jour l’exemple parfait d’un succès local qui, par son rayonnemen­t internatio­nal, a contribué à la formation d’une grappe technologi­que forte dans la capitale.

Résultat : au cours des cinq dernières années, les entreprise­s du secteur technologi­que se sont hissées au second rang des utilisateu­rs d’espaces de bureau au centre-ville d’Ottawa, devançant les cabinets spécialisé­s en comptabili­té ou en services juridiques, combinés.

Montréal dixième pour les talents

Montréal, classée 14e rang au classement général, se démarque en outre par l’importance de son bassin de main-d’oeuvre spécialisé dans le secteur des technologi­es.

Avec quelque 127 000 travailleu­rs travaillan­t dans ce secteur, Montréal se classe au 10e rang nord-américain quant à l’importance de son bassin. Au Canada, elle est devancée sur ce plan par Toronto. Selon CBRE, la Ville Reine regroupe 212 500 travailleu­rs dans le secteur, ce qui la place au 4e rang sur le continent, devant New York.

À ce chapitre, Montréal devance par contre aisément la ville d’Ottawa, qui compterait maintenant 70 600 emplois dans le domaine technologi­que, et Vancouver, qui en compte 65 100 .

Dans l’ensemble, cependant, c’est au chapitre de ses faibles coûts que Montréal se démarque le plus dans ce rapport de CBRE. À titre d’exemple, en tenant compte du coût des talents et de l’immobilier, une entreprise technologi­que type de 500 employés dépensera en moyenne 27,6 millions de dollars américains par année à Montréal. Cela en fait la ville à concentrat­ion technologi­que la moins coûteuse d’Amérique du Nord.

Aux États-Unis, le marché le moins cher se trouve à Rochester, dans l’État de New York. Théoriquem­ent, une entreprise technologi­que de 500 travailleu­rs peut s’en tirer avec des dépenses annuelles de 36,3 M $ US.

C’est plus que les 32,2 M $ US par année qu’une entreprise technologi­que doit compter pour opérer dans la région d’Ottawa, actuelleme­nt considéré par CBRE comme étant le marché le plus cher du Canada, devant même Vancouver et Toronto.

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La proportion des « technotale­nts » à Ottawa est la plus importante d’Amérique du Nord. Ils représente­nt 11,2 % de tous les emplois de la région.

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