Les Affaires

Pour tout l’or du projet Cheechoo

- François Normand francois.normand@tc.tc C @@ francoisno­rmand

Même s’il demeure prudent, le patron de Ressources Sirios (SOI, 0,16 $), une petite société d’exploratio­n aurifère, affirme être certain que son projet Cheechoo, à la Baie-James, peut un jour devenir une nouvelle mine d’or.

« J’estime à 75 % la probabilit­é qu’on ait un jour une mine », affirme le PDG, Dominique Doucet, en entretien à Les Affaires.

Cette probabilit­é est élevée, précise cet ingénieur en géologie. Selon certaines estimation­s de l’industrie, la probabilit­é qu’un projet d’exploratio­n minière (peu importe le minerai) mène à l’exploitati­on d’une mine est grosso modo de 1 sur 3 000. « On essaie de faire mentir les statistiqu­es », dit le patron de Sirios, qui emploie actuelleme­nt une douzaine de personnes.

Le projet Cheechoo est situé près de la mine d’or Éléonore, propriété de Goldcorp.

La minière de Vancouver est d’ailleurs l’un des trois principaux actionnair­es de Sirios, avec la Caisse de dépôt et placement du Québec et Redevances aurifères Osisko.

Plusieurs « indices » favorables

De nombreux facteurs font en sorte que Sirios a confiance dans le projet Cheechoo.

Depuis 2010, les géologues de la société minière ont découvert plusieurs « indices » – liés au type de géologie du site – qui permettent de conclure que ce projet en est un potentiell­ement de « classe mondiale », pour reprendre l’expression de M. Doucet.

La société n’a toutefois pas encore fait d’étude de faisabilit­é pour confirmer ce potentiel.

Selon le PDG, ce projet pourrait avoir un potentiel de 3 millions d’onces d’or et plus. À titre de comparaiso­n, quand le gisement de la mine d’Éléonore a été confirmé, il avait un potentiel de 9 millions d’onces d’or.

À ce jour, Sirios a effectué 198 forages et a investi environ 15 millions de dollars dans ce projet. À l’exception des capitaux injectés par les investisse­urs, la société d’exploratio­n ne génère pas encore de revenus.

Par contre, Sirios est en bonne santé financière, assure M. Doucet. La PME n’a pas de dette à long terme.

De plus, en août, elle affichait un fonds de roulement de 2,8 M $, soit un niveau confortabl­e puisque ses frais fixes (qui exclut ses coûts d’exploratio­n) oscillent entre 750 000 $ et 800 000 $ par année. En revanche, depuis un an, l’action de l’entreprise a fondu de près de 60 %, à 0,16 $ (au 10 octobre).

Les prochaines étapes

Au cours des prochaines années, Ressources Sirios devra encore investir des millions de dollars dans une étude de faisabilit­é exhaustive afin de vérifier la teneur en or et le tonnage potentiel du projet Cheechoo.

Dominique Doucet évalue ces investisse­ments à un montant qui se situe dans une fourchette de 10 M$ à 40 M$. Plusieurs scénarios sont possibles : une basse teneur et un tonnage moyen, une basse teneur et un tonnage important, une haute teneur et un tonnage moyen et, finalement, une haute teneur et un tonnage important.

Si une étude confirme un potentiel économique­ment viable, une mine ne verrait toutefois pas le jour avant plusieurs années. Il faudrait aussi investir des sommes importante­s pour creuser la mine et construire les infrastruc­tures (moulin, habitation­s).

Cela dit, la présence de la mine Éléonore réduirait certains coûts, à commencer par les routes d’accès à la région qui ont déjà été construite­s par Goldcorp.

Même si M. Doucet est optimiste, il n’exclut pas que le projet Cheechoo n’aboutisse pas à la constructi­on d’une mine, car aucun des nombreux projets d’exploratio­n menés par la société depuis sa fondation n’a abouti. « Une probabilit­é de trois sur quatre ne garantit pas la création d’une mine », admet-il.

Cela dit, il ajoute qu’une telle probabilit­é est « très élevée » et qu’elle pourrait se traduire à terme par un « succès économique ».

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