Juste pour le fun
Ceux d’entre vous qui ont déjà fait appel à un coach d’affaires savent que pour tirer profit de la démarche, il convient de cultiver son attention sur le moment présent. Exercer son muscle de l’attention pour être capable, le moment venu, de saisir une occasion lorsqu’elle se présente.
Cultiver son attention peut sembler a priori un investissement risqué. En effet, le rendement n’est pas garanti, par définition, puisqu’il s’agit d’ouvrir son esprit à toute éventualité, sans objectif ni calcul.
Cependant, quand ça paye, ça paye bien. Et ses adeptes vous diront que ça finit toujours par payer.
La semaine dernière, j’ai pu admirer un cas patent d’attention payante. Laissez-moi vous raconter l’histoire de Monsieur Y. À la tête d’une petite entreprise de service en forte croissance, M. Y voyage fréquemment à New York. L’an dernier, sa vie a pris un drôle de tournant alors qu’il s’installait à bord d’un avion pour rentrer à Montréal.
L’avion est bondé et en retard. Puisqu’il est un bon client, la compagnie le surclasse en classe affaires. Il s’installe, savoure le confort, quand déboule une femme essoufflée et échevelée, sa voisine de siège. Elle est inquiète de manquer sa connexion Montréal-Shanghai. M. Y l’aide à reprendre son souffle et ils jasent le reste du vol de la culture chinoise. À l’arrivée, madame file pour attraper son autre avion et M. Y lui lance (à la blague, pensait-il) que si elle le manque, il se fera un plaisir de lui faire visiter Montréal.
Évidemment, puisque je vous le raconte, ce qui devait arriver arriva. Elle a raté son avion et profité du tour guidé par M. Y. De fil en aiguille, ce jour-là, il en apprendra autant sur la Chine qu’il pourra lui en apprendre sur Montréal. Une fois la dame repartie, il se donne 10 ans pour apprendre à lire, parler et même écrire le mandarin.
Il a déjà une année d’étude à son actif, à raison de deux cours privés par semaine et des exercices quotidiens. Il progresse constamment. Tellement que lorsque son chemin a croisé celui du consul de Chine à Montréal, dans un événement mondain récent, il a pu impressionner son interlocuteur avec quelques phrases en mandarin. D’une chose à l’autre, le consul, épaté, a fini par confier à M. Y un mandat pour le gouvernement chinois!
On s’entend, le mandat n’existait pas avant leur rencontre. M. Y a su créer une occasion pour son entreprise, résultat d’une succession de hasards heureux qu’il était prêt à saisir parce qu’il y était attentif. Et parce qu’il a décidé de consacrer du temps à relever un défi intellectuel corsé, juste pour le fun, sans trop savoir vers quoi ça le mènerait, mais avec la confiance que ça lui apporterait du bon.
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Le nombre de personnes en emploi au Québec a crû de 9 100 au mois d’octobre, le premier gain observé en cinq mois, rapporte une nouvelle étude de Desjardins. Cet ajout ne couvre pas les pertes des deux mois précédents (-10 600). La création d’emplois au Québec est essentiellement concentrée dans le travail à temps plein (+23 600), alors qu’on estimait à 14 500 les pertes dans le travail à temps partiel. Peu de changements sont observés, si ce n’est une hausse de 14 000 postes dans le commerce de gros et de détail, et une baisse appréciable de 9 100 emplois dans le secteur de la finance, des assurances et des services immobiliers. « Maintenant que l’incertitude entourant les négociations commerciales a quelque peu diminué, il sera intéressant de voir si l’emploi manufacturier pourra connaître un certain essor », selon Joëlle Noreau, économiste principale pour le Mouvement Desjardins, par voie de communiqué. – M.-P. F.