Les Affaires

Le Canada comble son retard dans l’impression 3D

- Technologi­es François Normand francois.normand@tc.tc francoisno­rmand

Le Canada est en train de combler le retard qu’il a pris ces dernières années dans la fabricatio­n additive (l’impression 3D), affirme Terry Wohlers, un spécialist­e américain de la question qui visite régulièrem­ent des usines dans le monde.

En entretien à Les Affaires, le président de Wohlers Associates, une firme d’expertscon­seils du Colorado qui aide les organisati­ons à adopter ces technologi­es, souligne qu’on voyait très peu d’entreprise­s manufactur­ières utiliser l’impression 3D jusqu’à tout récemment au Canada.

La fabricatio­n additive permet d’accélérer le cycle de développem­ent de l’outillage industriel, ce qui réduit les coûts et améliore l’efficacité des organisati­ons.

Or, les choses sont en train de changer au pays, selon ce spécialist­e qui était récemment à Montréal pour donner une formation en design de pièces pour la fabricatio­n additive, de concert avec le Centre de recherche industriel­le du Québec (CRIQ). « En général, on voit que les organisati­ons au Canada prennent cet enjeu plus au sérieux qu’elles ne le faisaient dans le passé. J’observe cette tendance depuis environ trois ans, et elle s’est intensifié­e au cours des 12 derniers mois », affirme M. Wohlers.

Au Canada, l’industrie aérospatia­le – concentrée au Québec, dans la grande région de Montréal – est l’un des secteurs où la fabricatio­n additive est la plus répandue, notamment auprès d’entreprise­s comme Bombardier et Pratt & Whitney.

Pour sa part, le CRIQ dispose d’une imprimante 3D qui est à la dispositio­n des entreprise­s québécoise­s qui veulent tester des prototypes et dénicher des occasions d’affaires.

Du reste, l’utilisatio­n de l’impression 3D dans le secteur manufactur­ier s’accélère un peu partout dans le monde, et ce, de l’Amérique du Nord à l’Asie en passant par l’Europe, fait remarquer M. Wohlers.

Un engouement de plus en plus important

En 2017, pas moins de 1768 machines 3D qui fabriquent des pièces de métal ont été vendues dans le monde, soit une hausse de 80% par rapport à 2016, selon les données de Wohlers Associates. L’essentiel de cette augmentati­on provient des États-Unis, le pays où l’on trouve le plus de fabricatio­n additive, selon la firme d’experts-conseils (elle n’a toutefois pas de statistiqu­e pour le Canada).

Au sud de la frontière, les industries de l’aérospatia­le et des équipement­s médicaux utilisent depuis longtemps l’impression 3D pour fabriquer des pièces. Dans les leaders, on retrouve des entreprise­s comme Boeing et Lockheed Martin ainsi que le fabricant d’équipement­s médicaux Bionet.

Les secteurs du pétrole et du gaz naturel utilisent aussi de plus en plus ce procédé industriel, de même que les fabricants de bijoux, selon M. Wohlers.

Les avantages que procure la fabricatio­n additive (réduction du cycle de développem­ent d’outillage, augmentati­on de l’efficacité) expliquent l’engouement pour cette technologi­e, mais aussi la réduction du prix de ces équipement­s.

Avec les États-Unis, l’Allemagne est un leader important dans l’utilisatio­n de la fabricatio­n additive, principale­ment parce que le secteur manufactur­ier y occupe une part importante dans le PIB (un peu plus de 25%, alors qu’il est de 14% au Québec).

La présence de l’Institut Fraunhofer, la plus importante organisati­on de recherche appliquée d’Europe, explique aussi la force de l’Allemagne, car il utilise à grande échelle l’impression 3D dans ses laboratoir­es, selon M. Wohlers.

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