Multivesco vend le 41, rue Victoria, à Gatineau
Depuis sa création, dans les années 1970, Multivesco, de Gatineau, a toujours construit et géré ses immeubles de bureaux et commerciaux. L’entreprise a cependant fait une exception cet été. Elle a vendu un de ces immeubles phares, le 41, rue Victoria, à Gatineau, au gestionnaire immobilier ontarien Morguard. Une transaction qui s’est élevée à 58,8 millions de dollars. Elle constitue la plus importante transaction de l’année dans la région de la capitale fédérale (la huitième à notre classement Les Affaires- JLR), soutient François Juneau, chef de la direction et vice-président, Placements et administration, chez Multivesco.
Selon le portail Constructo, la construction de cet immeuble de sept étages, érigé en 2015, a coûté 35 M$. Salle de contrôle des barrages,
salle de courtage de l’énergie… l’immeuble de 140 000 pieds carrés a été aménagé essentiellement pour accueillir le siège social d’Énergie Brookfield, qui voulait réunir sous un même toit ses employés d’Ottawa et de Gatineau. L’immeuble de classe A dispose, entre autres, de murs rideaux et d’un système sur le toit qui récupère l’eau de pluie. Il est en attente d’une certification LEED OR. Deux autres locataires, un restaurant et un centre d’entraînement, occupent le rez-de-chaussée de l’immeuble.
« A priori, le bâtiment n’était pas à vendre. Un courtier, qui représentait Morguard, nous a toutefois approchés. On s’est finalement entendu sur un prix », indique M. Juneau. Soulignons qu’Énergie Brookfield a signé un bail de 15 ans. Un facteur qui intéressait grandement Morguard, qui détient déjà plusieurs immeubles locatifs de l’autre côté de la rivière, à Ottawa. Ce gestionnaire d’immeubles compte plus de 15,9 milliards de dollars d’actifs. La moitié du portefeuille se trouve en Ontario.
Multivesco, qui souhaite demeurer discret sur la valeur de son portefeuille immobilier, détient plusieurs immeubles dans la région de Gatineau, dont le 30, rue Victoria (occupé par Desjardins), qui a été certifié LEED Platine. « Nous sommes un des rares gestionnaires immobiliers privés du pays à avoir une telle certification », fait souligner M. Juneau. L’entreprise gatinoise détient également des immeubles en Ontario, en Alberta, en Floride et en Illinois.
Prochaine étape pour Multivesco : le développement résidentiel et commercial de plus de 1 000 lots dans le nord de la ville de Gatineau ainsi que 600 lots à Casselman, en banlieue d’Ottawa.
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Depuis l’arrivée des Amazon et autres grands commerçants en ligne de ce monde, plusieurs experts immobiliers prédisent la disparition des centres commerciaux. Chez nos voisins du sud, plus de 30 % de ces grandes surfaces commerciales sont d’ailleurs déjà à l’agonie. Pourtant, cette situation peu reluisante n’a pas refroidi les frères William et Jonathan Trudel, qui se sont portés acquéreurs de Fleur de Lys, à Québec, au cours de l’été dernier.
Ces deux jeunes investisseurs, âgés de 38 et 41 ans, ont acheté le centre commercial, incluant l’immeuble Sears, pour une somme de 60 millions de dollars. Ce qui en fait la plus importante transaction immobilière commerciale de l’année de la Capitale-Nationale (la 7e à notre classement Les Affaires- JLR).
Repenser la formule
« Le centre commercial aura toujours sa place au sein de la société. Il faut simplement repenser sa formule », affirme William Trudel, président de Trudel Alliance. Les deux frères ont d’ailleurs ouvert, ces jours-ci, une zone de consultation au coeur de la place commerciale. Jusqu’en juin 2019, ils invitent les usagers de Fleur de Lys à partager leurs besoins et leurs suggestions pour relancer le tout premier centre commercial à avoir vu le jour à Québec en 1960. Les frères Trudel sont très fiers de souligner qu’ils sont devenus les premiers propriétaires québécois de cette entité commerciale depuis sa création. La nouvelle de la transaction, indique William Trudel, a d’ailleurs généré des retombées médiatiques dont la valeur s’élève à plus de 10 M $.
« Nous sommes ouverts à toutes les idées. Développement mixte, centre de distribution et collecte de colis, construction de résidence pour aînés… Fleur de Lys et ses 2,8 millions de pieds carrés de superficie (bâtiments et terrain) sont situés au coeur d’un secteur en pleine effervescence. Nous sommes voisins d’ExpoCité, du Centre Vidéotron, et le secteur va bientôt accueillir le marché du Vieux-Port. L’endroit présente un fort potentiel de développement », signale Jonathan Trudel, vice-président de l’entreprise.
Actuellement, le centre commercial compte 145 locataires. Le taux d’occupation frôle toutefois les 60 %. La fermeture des magasins Sears et La Baie ont laissé plus de 350 000 pieds carrés vacants.
Une vingtaine d’acquisitions en un an
En attendant les futurs développements de Fleur de Lys, les frères Trudel, qui roulent leur bosse depuis une vingtaine d’années dans l’immobilier, consolident leurs nouvelles acquisitions en immobilier commercial. Depuis un an, ils ont acquis plus d’une vingtaine d’immeubles de bureaux et commerciaux qui appartenaient à la firme Pomerleau. Ce sont plus de 100 M $ qui ont été investis de leur part. Ces bâtiments sont principalement situés à Québec, dans Chaudière-Appalaches et au Saguenay– Lac-Saint-Jean. Au total, Trudel Alliance détient un portefeuille de 27 immeubles, dont 70 % relèvent d’aires commerciales, 20 % en location de bureaux et 10 % du secteur industriel.
Que réserve l’avenir pour les frères Trudel ? « Nous souhaitons détenir 1 G $ d’actifs en immobilier commercial d’ici 10 ans. C’est bien parti, on a déjà atteint le quart de cette cible », soutient William Trudel. Pour le moment, seuls le marché immobilier commercial, bureau et industriel du Québec figure dans la mire de l’entreprise. Du moins, pour les trois prochaines années. « Après, on commencera à regarder les occasions à l’échelle canadienne. » Intégré à 100 %, l’entreprise compte sa propre division de gestion, d’entretien, de rénovation et de construction. Elle emploie cinquante personnes et collabore avec plus de 200 sous-traitants.
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